Staline et ses agents justifiaient la légitimité des manoeuvres et de la manipulation au nom de la souplesse bolchévik
Résumé
Citations
« Se tournant de mon côté, Atchkanov ajouta :
— Tu as été très habile en réussissant à établir de bonnes relations d’amitié avec Bandura.
Je répondis que je n’aimais pas du tout les manœuvres secrètes et malhonnêtes. Atchkanov sourit imperceptiblement.
— Le véritable bolchevisme, observa-t-il, consiste dans l’exact dosage de méthodes légales et illégales de travail. Comprends-moi, cher camarade, les manœuvres stratégiques tiennent une place considérable dans notre façon d’agir. Or, qu’est-ce qu’une manœuvre stratégique sinon lancer une offensive foudroyante en prétendant n’observer qu’une stricte défensive. C’est feindre une grande amitié à l’égard d’un ennemi implacable afin d’avoir une occasion meilleure de le supprimer à l’heure que l’on saura choisir. Ça, ce sont des manœuvres stratégiques…
— Moi, répliquai-je avec entêtement, j’aime les situations nettes. Si nous combattons quelqu’un, pourquoi ne pas l’avouer clairement ? Les ouvriers ne comprendront jamais les manœuvres à double sens. Pourquoi ergoter ? Le congrès du Komintern nous a tracé la voie. Opérer la conquête des masses pour obtenir le pouvoir.
— Correct, interrompit Ryatt de sa voix hachée et métallique. Nous devons demeurer en elles, nous lier à elles, ne jamais nous en séparer – sauf en cas de conspiration.
[…]
— Plus de souplesse ! criait Atchkanov. Il faut davantage de cette souplesse bolchevique ; le camarade Lénine lui-même nous a enseigné que la souplesse bolchevique réside dans son habileté à varier ses tactiques, à employer les méthodes les plus différentes en conservant toujours en tête un seul objectif : faire triompher notre but final. »