Loin de la démocratie ouvrière, Staline a excellé dans l'art de la manipulation et de la terreur
Cet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Cet argument est une justification de Staline a introduit des méthodes cyniques et scélérates étrangères au bolchévisme.
Résumé
Citations
« À dater de ce jour [de 1938], je devins aux yeux du Komintern, de Wollweber, et de leur légion de valets un bolchevik en qui ils ne pouvaient plus placer leur confiance absolue. Aux postes que nous occupions, nous savions bien que les éléments subalternes les plus serviles avaient entièrement adopté les méthodes employées par Staline pour éliminer froidement tous ceux qui conservaient encore, dans la machine soviétique, des reliquats d’esprit d’indépendance. Nous ne risquions guère d’ignorer les intrigues, les calomnies et les assassinats. Ne pouvaient prétendre sauver leur vie, leur travail et leur salaire que ceux qui réussissaient à découvrir des saboteurs et des reptiles trotskistes parmi leurs amis les plus intimes. Le temps où l’on s’affrontait par la parole, et la pensée, était bel et bien mort. Désormais, on fuyait comme le choléra les conversations franches. En revanche, les intrigues allaient leur train, les dénonciations écrites parvenaient aux amis tout-puissants que l’on possédait à Moscou, puis les terroristes de la Guépéou entraient dans la danse. De vieux camarades éprouvés étaient épurés, sans raison apparente, et d’impitoyables nouveaux venus se chargeaient de mener à bien les purges. L’intrépide enthousiasme révolutionnaire des années passées avait dégénéré en ruses souterraines, en manœuvres prudentes et en attaques traîtresses. »
« Il fallait, afin d’atteindre le but poursuivi par le Komintern, détruire encore une fois l’influence socialiste dans les ports [du Danemark] et, en groupant assez de forces pour menacer le gouvernement d’une grève, le rendre ainsi plus souple aux désirs de Moscou. Ma mainmise sur les syndicats de travailleurs de la marine s’imposait donc. L’Union des marins et l’Union des pompiers du Danemark étaient de riches et puissantes organisations, associées à l’Internationale socialiste d’Amsterdam, sous la direction du Hollandais Edo Fimmen. Leur noyautage par des cellules communistes incarna plus tard aux yeux de Moscou le procédé type à employer pour conquérir un syndicat et en faire l’instrument docile de la puissance soviétique. Richard Jensen dirigea la campagne. Une véritable terreur s’ensuivit, avec tentatives de corruption et de chantage auprès des fonctionnaires socialistes de moindre importance, réseaux d’espions, réunions sabotées. Cependant, d’autres méthodes étaient employées simultanément, comme l’envoi en Union soviétique de délégués danois qui s’y voyaient fêtés, comme des présentations gratuites de films russes, ou d’aimables rapports culturels organisés grâce aux Amis danois de l’Union soviétique. L’industrie maritime de Copenhague tomba pratiquement aux mains des communistes. Jensen veilla à ce que les éléments antistaliniens parmi les marins fussent mis à quai. À la fin de 1932, il n’existait plus un bateau danois qui n’eût sa cellule du Parti. Même les deux vapeurs du service régulier d’Islande à Hambourg, le Dettyfoss et le Godafoss, avaient à bord une majorité communiste et servaient de courriers à la Guépéou. »
Références
- Jan Valtin, Sans patrie ni frontières, Paris, 1947.
Justifications
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Création d'un service secret de contre-espionnage entièrement dirigé par la bureaucratie soviétique
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Mise au pas des organisations ouvrières derrière la bureaucratie soviétique
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Manoeuvres en coulisses et supercherie sous couvert de démocratie prolétarienne
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Instrumentalisation des grévistes
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Chantage et corruption
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Intimidation et terreur
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Manipulation de l'opinion et calomnie
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Surveillance à tous les niveaux
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Mise à l'écart des opposants
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Staline et ses agents justifiaient la légitimité des manoeuvres et de la manipulation au nom de la souplesse bolchévik
