Staline a excellé dans l'art d'instrumentaliser les grévistes en fonction des intérêts de la bureaucratie soviétique
Résumé
Citations
« En Extrême-Orient, le Parti communiste des Indes néerlandaises préparait un putsch contre le gouvernement colonial. Les communistes des Indes néerlandaises, se rappelant encore leur sanglante défaite des insurrections de 1926 et 1927, avaient besoin de l’encouragement d’une manifestation de la puissance communiste dans la mère patrie. S’ils constataient que le parti communiste était suffisamment fort pour interrompre les communications entre la Hollande et les colonies, ils reprendraient du cœur au ventre et lanceraient un nouveau mouvement de libération nationale. Comme d’habitude, on invoqua, en guise de prétexte, les menaces de réduction des salaires. Comme d’habitude, le motif réel du coup de main en préparation s’expliquait par la crainte qu’avait le gouvernement soviétique d’une invasion impérialiste de la Russie. Son but, c’était de distraire les regards de la France, de la Grande-Bretagne et du Japon, et de fixer l’attention de ces pays le plus loin possible des frontières soviétiques. »
« — Apprête-toi à partir immédiatement en Hollande, me dit Albert Walter, de sa manière bourrue et toujours enthousiaste. J’ai parlé avec le secrétariat occidental. Une grève maritime y est latente. Fais-la éclater. Choisis le plus grand navire sur lequel nous grouperons une cellule importante. Ce que nous voulons, c’est un coup sensationnel, un exemple frappant, qui soit suivi par les autres équipages, et n’oublie pas de malmener les sociaux-démocrates dans tes appels à la grève. J’arrivai à Rotterdam le lendemain matin de bonne heure. Les sociaux-démocrates appuyaient mollement la grève des équipages. La stratégie du Komintern était de faire systématiquement monter les enchères, en sorte que les chefs socialistes finiraient par se détourner du mouvement, nous procurant ainsi l’occasion de les désigner comme traîtres à la cause des marins. »