Le Régime de Nicolas II était un régime proto-fasciste avec ses Cent-Noirs, tueurs d'opposants politiques et massacreurs de juifs

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Léninisme, Révolution russe, URSS, Terreur, Bolchévisme, Totalitarisme, Politique, Parti[ modifier ].

RésuméRésumé

Les travaux sur les Cent-Noirs sont rares. Voyons simplement la description de la réalité tsariste du début du XXème siècle par Lénine vingt-deux ans avant, en Allemagne, l'arrivée d'Hitler au pouvoir ; réalité occultée par les biographies-réquisitoires de Lénine. On doit souligner aussi son aggravation de 1914-1917 avec la guerre puis la systématisation génocidaire récemment découverte des massacres antisémites par les forces antibolcheviques pendant la guerre civile russe.

CitationsCitations

« Le tsarisme était amené à une lutte où son existence même était en jeu, il était amené à rechercher d'autres moyens de défense que sa bureaucratie complètement épuisée et son armée atteinte par la défaite militaire et la désagrégation interne. La seule issue qui restait à la monarchie tsariste dans cette situation était d'organiser les éléments Cent-Noirs de la population et de déclencher des pogromes. L'indignation vertueuse avec laquelle nos libéraux parlent de pogromes ne peut manquer de donner à tout révolutionnaire une impression de lâcheté lorsque nos libéraux, tout en portant cette condamnation vertueuse contre les pogromes, n'en envisagent pas moins l'idée d'engager des pourparlers et de passer des accords avec leurs auteurs. La monarchie devait forcément se défendre contre la révolution et la monarchie semi-asiatique, féodale, "russe" des Romanov, ne pouvait se défendre que par les moyens les plus grossiers, les plus répugnants, les plus cruels et les plus vils : la seule méthode de lutte contre les pogromes qui soit digne d'un socialiste et d'un démocrate, la seule qui soit raisonnable, ce n'est pas de prononcer des condamnations vertueuses, mais d'apporter une contribution entière et dévouée à la révolution, d'organiser la révolution capable de "renverser" une telle monarchie. Le pogromiste Stolypine s'est préparé à la charge ministérielle de la seule façon dont les gouvernements tsaristes pouvaient le faire : en sévissant contre les paysans, en organisant des pogromes et en sachant couvrir cette "pratique" asiatique de vernis et de phrases, de poses et de gestes "à l'européenne." »

Lénine, « Stolypine et la révolution », oeuvres de lenine tome 17 decembre 1910-avril 1912, p.252-253, 18-31 octobre 1911, Éditions sociales, Paris, 1968.

« Pourquoi la lutte pour la république, est-elle une condition réelle de la conquête de la liberté en Russie ? Parce que l’expérience, la grande, l’inoubliable expérience de l’une des plus grandes décennies de l’histoire russe, je veux dire de la première décennie du XXème siècle, montre de façon claire, évidente, irréfutable, l’incompatibilité de notre monarchie avec les garanties les plus élémentaires de la liberté politique. L’histoire de la Russie, l’histoire séculaire du tsarisme font qu’au début du XXème siècle, il n’y a pas et il ne peut pas y avoir chez nous d’autre monarchie que celle des Cent-Noirs et des pogromistes. Dans la situation sociale, dans la situation de classes que nous connaissons, la monarchie russe ne peut faire autrement que d’organiser des bandes d’assassins pour abattre au coin des rues nos députés libéraux et démocrates, d’incendier les maisons où se réunissent les démocrates. La monarchie russe ne peut répondre aux manifestations du peuple en faveur de la liberté autrement qu'en organisant des détachements d'individus qui saisissent les enfants juifs par les pieds pour leur briser la tête contre les pierres, qui violent les femmes juives ou géorgiennes, qui éventrent les vieillards. »

Lénine, « A propos des mots d'ordre et de la conception du travail social-démocrate à la Douma et en dehors  », oeuvres tome 17, décembre 1910-avril 1912, p.341, 8-21 decembre 1911, Paris, 1968.

« Partout les langues nationales sont interdites, les fonctionnaires russes dominent le pays. Les Juifs, fort nombreux (6 millions environ) ont également une situation difficile. Ils sont confinés dans une zone dite de résidence (Pologne, Ukraine et Bessarabie). Ils n'ont pas le droit d'acheter des terres et, depuis 1887, un numerous-clausus fixe la proportion de ceux qui peuvent être admis dans l'enseignement secondaire ou supérieur. Les capitales leur sont interdites, à l'exception des marchands et des diplômés universitaires. Dans les villes, ils doivent vivre dans des quartiers spéciaux, les "guettos" et sont victimes de massacres collectifs et de destruction de biens, de pogroms qui annnoncent le génocide hitlérien, tel celui de Kichinev en 1903. Comme le remarquait un haut-fonctionnaire à la fin du XIXème siècle, l'antisémitisme est une soupape de sûreté aux troubles intérieurs. »

Jean Elleinstein, Histoire de l'URSS tome 1 la conquête du pouvoir, p.40, Première partie, l'Empire russe en 1914, Éditions sociales, Paris, 1975 deuxième édition.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourEn Russie la grande Guerre et la guerre civile rapprochent encore plus les violences antisémites perpétrées par toutes les forces antibolcheviques, de la Shoah
  • Argument pourEn 1918 Lénine et ses amis font pénaliser au contraire dans leurs rangs les participations à cette protoshoah

Arguments contreObjections

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