Saisir le moment opportun de l'insurrection est un art ne pouvant incomber qu'à un parti révolutionnaire expérimenté, résolu et lié aux masses
Résumé
Citations
« Le problème : saisir le bon moment pour donner le signal de l’offensive, retombait par là-même sur l’État-major bolcheviste. Le mot « moment » ne doit pas être entendu trop à la lettre, comme un jour et une heure déterminés : même pour les enfantements, la nature a accordé des différences de temps considérables dont les limites n’intéressent pas seulement l’art de l’accoucheur, mais aussi la casuistique du droit de succession. Entre le moment où la tentative de provoquer un soulèvement doit encore inévitablement s’avérer prématurée et amener un avortement révolutionnaire, et le moment où la situation favorable doit déjà être considérée comme irrémédiablement perdue, une certaine période de la révolution s’écoule – elle peut se mesurer en quelques semaines, parfois en quelques mois – dans le courant de laquelle l’insurrection peut s’accomplir avec de plus ou moins grandes chances de succès. Discerner cette période relativement courte et choisir ensuite un moment déterminé, dans le sens précis du jour et de l’heure, pour porter le dernier coup, c’est pour la direction révolutionnaire la tâche la plus lourde de responsabilité. »