On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas
Résumé
Citations
« On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant. »