On a retrouvé de nombreuses preuves d'altruisme chez les hommes et femmes du Paléolithique

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat La violence a-t-elle toujours existé ?.
Mots-clés : altruisme, compassion, Paléolithique[ modifier ].

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« En observant des anomalies ou des traumatismes présents sur les ossements des fossiles humains, on constate qu'un handicap n'entraînait pas l'élimination du sujet atteint. Par exemple, l'examen du bassin et de la colonne vertébrale d'un Homo heidelbergensis, daté d'environ 500 000 ans, découvert dans le site d'Atapuerca (nord de l'Espagne) a montré qu'il souffrait d'une excroissance osseuse vertébrale et d'un glissement de vertèbres. Cet homme, de 1,75 mètre et pesant au moins 100 kilos, était donc bossu et devait souffrir en particulier lors de ces déplacements ; peut-être se servait-il alors d'un bâton. Handicapé, il a survécu jusqu'à environ 45 ans grâce aux soins que lui ont prodigués les siens. D'autres cas, comme celui de ce vieillard arthritique et édenté (âgé entre 50 et 60 ans) de La Chapelle-aux-Saints (Corrèze), attestent que les Néanderthaliens eux aussi prenaient en charge leurs anciens. De même, les handicapés de naissance n'étaient pas éliminés, comme l'attestent les restes d'un enfant Homo heidelbergensis (datés entre 420 000 et 300 000 ans) ayant souffert de synostose crânienne précoce, qui ont été retrouvés dans le site de la Sima de los Huesos (Atapuerca) en Espagne. Cette pathologie entraîne un développement anormal du cerveau ainsi qu'une déformation du crâne. Atteint dès sa naissance d'un retard mental handicapant, cet enfant n'a pas été éliminé et a vécu jusqu'à 8 ans environ. »

Marylène Pathou-Mathis, Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, Paris, 2013.

« Plusieurs squelettes, en particulier de Néanderthaliens, présentent des fracturations (de membres ou de côtes), des amputations thérapeutiques (du pied chez un des Néandertaliens de Krapina, de l'avant-bras chez un des hommes néanderthaliens de Shanidar) ou des pathologies handicapantes (difficultés à se déplacer ou à s'alimenter). Par exemple, l'entorse de la cheville droite d'un homme de plus de 40 ans (Shanidar III) a provoqué une pathologie articulaire au niveau de l'astragale et du calca- neum qui devait l'empêcher de marcher sur de longues distances. Dans la majorité des cas, ces blessures étaient cicatrisées, ce qui atteste, d'une part, que les Néanderthaliens possédaient des notions médicales et de pharmacopée et, d'autre part, qu'ils prenaient soin de leurs blessés et de leurs malades qui malgré leur handicap conservaient leur place au sein du groupe. Un homme âgé de 30 à 40 ans (Shanidar IV), malade ou blessé, est mort étendu sur une litière de plantes médicinales. Les premiers Homo sapiens aussi ont fait preuve de compassion. L'étude du crâne d'une jeune femme adulte, découvert à Salé (Dar Bel Aroussi, Maroc) et daté de 350 000-400 000 ans, a mis en évidence qu'elle souffrait d'un torticolis congénital. Sans l'aide des membres de sa communauté, cette personne, fortement handicapée, n'aurait pu survivre. »

Marylène Pathou-Mathis, Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, Paris, 2013.

RéférencesRéférences

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