Les fonctionnaires nommés par Staline dans les années 1930 n'ont pas pris part ou se sont opposés à la Révolution d'Octobre

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Stalinisme, URSS, Fonctionnaires, Contre-révolutionnaires[ modifier ].

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« L’ambassadeur soviétique à Londres, Maïsky, [est] un menchevik de droite, qui, en 1918, se sépara à droite de son propre parti pour avoir la possibilité d’entrer comme ministre dans le gouvernement blanc de l’Oural, sous la protection de Koltchak. C’est seulement après l’écrasement de Koltchak que Maïsky jugea opportun de se tourner vers les Soviets. Lénine – et nous avec lui – avait la plus grande méfiance, pour ne pas dire le plus grand mépris, pour ces individus. Actuellement, Maïsky, dans sa dignité d’ambassadeur, accuse les zinoviévistes et les trotskystes de s’efforcer de provoquer une intervention armée pour la restauration de ce même capitalisme… que Maïsky défendit contre nous au moyen de la guerre civile. »

Léon Trotsky, « L'Etat ouvrier, Thermidor et bonapartisme », Bolchevisme contre stalinisme, 01/02/1935.

« L’ambassadeur actuel aux États-Unis, A. Troïanovsky, appartint dans sa jeunesse aux bolcheviks, puis abandonna le Parti, fut patriote pendant la guerre, mencheviks en 1917. La Révolution d’Octobre le trouva membre du Comité central des mencheviks ; puis, au cours des années suivantes, Troïanovsky mena la lutte illégale contre la dictature du prolétariat. Il entra dans le parti stalinien, plus exactement dans la diplomatie stalinienne, après l’écrasement de l’Opposition de gauche. »

Léon Trotsky, « L'Etat ouvrier, Thermidor et bonapartisme », Bolchevisme contre stalinisme, 01/02/1935.

« L’ambassadeur à Paris, Potemkine, était au moment de la Révolution d’Octobre professeur d’histoire bourgeois ; il se joignit aux bolcheviks après leur victoire. L’ancien ambassadeur à Berlin Khintchouk, en qualité de menchevik, entra pendant les journées de la Révolution d’Octobre dans le comité moscovite contre-révolutionnaire du Salut de la patrie et de la révolution, ensemble avec le socialiste-révolutionnaire de droite Grinko, actuellement Commissaire du Peuple aux Finances. Le successeur de Khintchouk à Berlin, Souritz, fut secrétaire politique du premier président des Soviets, le menchevik Tchkhéidzé, et se joignit aux bolcheviks après la victoire. Presque tous les autres diplomates sont du même type ; et cependant sont nommés à l’étranger – surtout après les affaires Bessedovsky, Dimmitrievsky, Agabékov, etc. – des gens particulièrement sûrs. »

Léon Trotsky, « L'Etat ouvrier, Thermidor et bonapartisme », Bolchevisme contre stalinisme, 01/02/1935.

« Dernièrement, à l’occasion des énormes succès de l’industrie aurifère soviétique, la presse mondiale donnait des renseignements sur son organisateur, l’ingénieur Sérébrovsky. Le correspondant du Temps à Moscou, qui concurrence maintenant avec succès Duranti et Louis Fischer comme porte-parole officieux des sommets de la bureaucratie, soulignait avec une attention particulière le fait que Sérébrovsky, bolchevik en 1903, appartient à la "vieille garde". C’est bien cela qui se trouve porté sur la carte du parti de Sérébrovsky. En fait, c’est en tant qu’étudiant menchevik qu’il participa à la Révolution de 1905, pour passer ensuite de longues années durant dans le camp de la bourgeoisie. La révolution de Février le trouva directeur, nommé par le gouvernement, de deux usines travaillant pour la défense nationale, membre de l’union des industriels, participant actif à la lutte contre le syndicat des métallurgistes. En mai 1917, Sérébrovsky déclarait que Lénine était un "espion allemand" ! Après la victoire des bolcheviks, Sérébrovsky me fut adjoint, avec d’autres spécialistes, pour le travail technique : Lénine avait pour lui de la méfiance, moi pas grande confiance. Maintenant, Sérébrovsky est membre du Comité central du Parti ! »

Léon Trotsky, « L'Etat ouvrier, Thermidor et bonapartisme », Bolchevisme contre stalinisme, 01/02/1935.

« Encore un exemple. Un des piliers de La Pravda actuelle, Zaslavski, montrait en janvier de cette année qu’il était inadmissible d’éditer les romans réactionnaires de Dostoïevski, tout comme les "œuvres contre-révolutionnaires de Trotsky, Zinoviev et Kamenev". Qui est ce Zaslavski ? Dans un passé lointain, il fut bundiste de droite (menchevik du Bund juif), puis journaliste bourgeois, menant en 1917 la campagne la plus dégoûtante contre Lénine et Trotsky, agents de l’Allemagne. Dans les articles de Lénine de 1917, on rencontre, comme un refrain, cette phrase : "Zaslavski et les gredins de son espèce". C’est ainsi que Zaslavski s’inscrivit dans la littérature du Parti comme le type achevé du calomniateur bourgeois à gages. Pendant la guerre civile, il se cacha à Kiev, comme journaliste de la presse blanche. C’est seulement en 1923 qu’il passa du côté du pouvoir soviétique. Actuellement, il défend le stalinisme contre "les contre-révolutionnaires" Trotsky, Zinoviev et Kamenev ! La presse de Staline est pleine d’individus de ce genre, en U.R.S.S. comme à l’étranger. »

Léon Trotsky, « L'Etat ouvrier, Thermidor et bonapartisme », Bolchevisme contre stalinisme, 01/02/1935.

RéférencesRéférences

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