Le front unique à la base était une fausse formule de front unique avec les socialistes

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Mots-clés : front unique, Parti communiste, Parti socialiste, formule[ modifier ].

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« La tactique employée par le Komintern pour briser les syndicats socialistes était celle du Front unique. Chaque réunion, journal ou pamphlet communiste se réclamait de la formule : "Front unique à toutes les occasions." Au début, à cause de ma croyance sincère dans l’opportunité d’une coopération avec le socialisme, je pris la chose à la lettre. J’allai au quartier général de Brême de l’Union socialiste des travailleurs des transports, pour proposer à son chef un plan d’unité d’action dans la grève qui était imminente. L’un des nombreux espions de la Guépéou eut vent de ma visite et fit parvenir à Berlin un rapport confidentiel dans lequel il m’accusait de négociations secrètes et contre-révolutionnaires avec un social-fasciste notoire, suivant un terme en vogue, à l’époque, dans les milieux communistes. Le rapport fut envoyé à Hermann Remmele, député communiste du Reichstag, alors en tournée dans l’Ouest de l’Allemagne. Il me tomba rapidement sur le dos et me sermonna vertement sur ce qu’entendait le Komintern par Front unique. Le camarade Remmele me fit comprendre de façon claire que l’on ne désirait aucun front unique sans direction communiste. Le but était l’unité avec les troupes socialistes, contre la volonté de leurs chefs. Ceci, que l’on appelait le Front unique à la base, devait créer une scission entre les chefs rivaux et leurs masses, et diviser les syndicats. Toutes les propositions communistes étaient à dessein libellées de façon à être rejetées par les chefs socialistes. Ces propositions se terminaient invariablement par l’appel : "Défendez l’Union soviétique, la patrie de tous les travailleurs !" Les chefs socialistes repoussaient la formule. Aussi les communistes crièrent-ils à la trahison, au sabotage de la coopération. Et alors que Hitler gravissait une à une les marches du pouvoir, le faux principe du Front unique constitua l’une des causes essentielles de l’impuissance de la classe ouvrière. »

Jan Valtin, Sans patrie ni frontières, Paris, 1947.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

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