La tsarine et ses quatre filles ont été vues à Perm entre septembre et décembre 1918

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« 

Témoignage de Natacha Vassilievna Moutnykh (8 mars 1919)

Il me parvint par hasard que la famille de l'ancien tsar -sa femme et ses quatre filles- avait été transportée à Perm très secrètement dans une cave de la maison Beriozine, où se trouvait un atelier […] J'étais évidemment intéressée par la présence de cette famille du tsar à Perm ; sachant que mon frère y était de garde, je lui demandai de m'y emmener et de me les montrer. Il y consentit et nous y allâmes. C'était en septembre et dans la maison de Beriozine, nous vîmes la chambre faiblement éclairée dans laquelle on distinguait la tsarine et ses quatre filles. Elles étaient dans un état terrible mais je les reconnus bien. Avec moi il y avait Anna Kostina, la secrétaire de Zinoviev, qui partit ensuite pour Pétrograd. La famille de l'Empereur fut cachée quelque part à la campagne.

 »

Marc Ferro, Nicolas II, p.p. 320, chapitre IV, 1990.

« D'après ce témoin (Natalia Moutnyk) et d'après d'autres tout aussi affirmatifs, la tsarine et ses quatre filles étaient à Perm, prisonnières des bolcheviks, à la fin de l'été 1918, et elles y étaient encore au début de décembre - plus de quatre mois après leur prétendue mort à Ekaterinbourg. Plusieurs de ces témoignages sont de première main et émanent de témoins oculaires qui ont identifié ave précision les Romanov et le lieu de leur détention. La plupart viennent du dossier Sokolov, lequel en connaissait parfaitement le contenu : chaque document porte sa signature, donc l'attestation formelle qu'il considérait le témoignage comme recevable. Il ne s'en est jamais servi. La présence de la famille impériale à Perm est également confirmée par des documents du "sac noir" (que nous avons retrouvé à l'Institut Hoover en Californie) et dans des lettres échangées par le professeur Mirolioulov, procureur aux assises de Kazan, avec son collègue Jordanski. »

Anthony Summers, Tom Mangold, Le dossier Romanov, p.323-324, sixième partie Perm chapitre 25, Albin Michel, Paris, 1980.

« Il y eut […] Eugènie Sokolova, un professeur d'histoire au lycée Tourgueniev de Perm, qui dit : j'ai réussi à apprendre que l'ex-impératrice et ses quatre filles, après avoir été évacuées d'Ekaterinbourg, étaient détenues dans une maison meublée, sous la garde de membres importants du Parti qui ne voulaient pas confier cette tâche aux soldats de l'Armée rouge, parce que ceux-ci maltraitaient durement la famille. »

Anthony Summers, Tom Mangold, Le dossier Romanov, p.331, sixième partie Perm chapitre 25, Albin Michel, Paris, 1980.

« Un troisième témoin important déclare, lui aussi, que les Romanov étaient passés par Perm […] Il s'agit de Mikhail Soloviov, un prisonnier de guerre bolchevique qu'on avait surpris à faire du travail clandestin derrière les lignes blanches. Son témoignage est important car il a été fourni indépendamment des autres et que Soloviov exécutait une mission pour Bielodorov en personne, président du soviet de l'Oural, qui à Ekaterinbourg avait pris les Romanov en charge.


"J'offre mes services. Je peux vous renseigner sur le travail des communistes et vous dire où ils se cachent. En plus je vous demande d'accepter que je vous aide à rechercher la famille de l'ancien tsar, parce qu'en tant que communiste je sais très bien que l'ancien tsar a été tué à Ekaterinbourg. Je ne peux pas vous dire ce qui est arrivé à l'héritier, le tsarévitch. Pour ce qui est de la tsarine et des quatre filles, je sais très bien que via Alapaievsk, on les a emmenées à Perm, qu'elles y ont vécu et qu'ensuite avant l'évacuation de Perm, elles ont été amenées vers Viatka. Je ne sais pas où elles sont maintenant, mais je vais m'efforcer de le découvrir et je vous tiendrai au courant.Ce que je vous dis est vrai et je sais que si je mentais je serais puni […] Je jure d'accomplir l'importante mission de confiance dont on m'a chargé." »

Anthony Summers, Tom Mangold, Le dossier Romanov, p.347, sixième partie Perm chapitre 25, Albin Michel, Paris, 1980.

« 

Mon frère (Loukoianov, président de la Tcheka régionale de l'Oural) me dit que parler de ce qui s'était passé dans la maison Ipatiev à la mi-juillet lui était pénible, qu'il pouvait seulement me certifier que seul le tsar y avait été tué et que le reste de la famille avait été évacué par le train qui transportait le trésor. Dans ce train il y avait un wagon de voyageurs où on les a fait monter. Ce train est demeuré à la gare n° 2 de Perm, sévèrement gardé. Mon frère ne m'a jamais menti. C'est pourquoi je l'ai cru. (Témoignage de Vera Kaharnoukhova, secrétaire du comité du parti bolchevique de Perm).

 »

Marina Grey, Enquête sur le massacre des Romanov, p.158, chaptire 11, Perrin, 1987.

« Dix-huit témoins ont affirmé avoir vu les femmes Romanov à Perm, après le massacre d'Ekaterinbourg.

Le premier et le plus important est évidemment le docteur Paul Outkine. Son témoignage fut à l'époque rejeté par Sokolov, l'enquêteur officiel des Blancs, sous prétexte que le mèdecin était trop nerveux. On l'aurait été à moins ! (...) . Il y eut l'infirmière Natalia Moutnykh, dont on connaît l'adresse : 15 rue Zagordnaia à Perm, qui attesta avoir vu les deux Grandes Duchesses Marie et Anastasia (...) Eugénie Sokolova, un professeur d'histoire réputé qui avait des relations au sein du pouvoir communiste, avait approché, grâce à ses Tovaritchs, l'ex-impératrice et ses quatre filles détenues à Perm, après avoir été évacuées d'Ekaterinbourg, et savait qu'elles étaient maltraitées. Tatiana Sitnilkova avait vu les femmes Romanov descendre du train à Perm, hagardes et échevelées poussées par les soldats. Son fils Fiodor, soldat au 5 ème régiment de Tobolsk, se trouvait avec ses parents près du ''Siding 37'' (...) où les dames furent obligées de descendre du train. Après le départ des femmes Romanov, le général tchèque Rudolf Gaida, qui se battait au côté des Blancs , envoya à Perm libérée par l'armée tsariste le colonel Nikiforov pour enquêter su leur sort. Avec un agent dévoué payé pour s'infliter chez les Rouges, une femme, Alexandra Krivdopenova, ne cessait de trouver d'autres témoins dignes de foi. (...) Il y eut Glafira Milicheva, l'épouse d'un communiste de Perm (...) Rafael travaillant à l'usine Mechkov (...) Rafael lui avoua qu'il surveillait la femme et les filles de l'ex-tsar.

Dix-huit témoins ! Maxime Grigoriev, un signaleur des chemins de fer, était lui aussi au ''Siding 37''. L'aiguilleur Ivan Koukline, le signaleur Vassili Riabov, la signaleuse Oustinia Varankina, tous reconnurent avoir vu la même chose : l'arrivée des cinq femmes Romanov, distinguées et épuisées. (...)

Matrekla Kouklina, une personne entre deux âges qui lavait du linge à sa fenêtre, vit arriver les cinq dames Romanov à l'immeuble de la Perception de Perm. D'autres ont reconnu Marie et Anastasia à la maison Berezine. La plupart des témoins sont des gens simples et la spontaneité de leurs récits force la conviction. »

Jacqueline Monsigny, Les filles du tsar Marie ou les tourbillons du destin, p.380-383, Epilogue, Michel Lafon, Neuilly-sur-Seine, 2003.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLes dires de Summers et de Mangold ont été d'emblée pris au sérieux dans les plus hautes sphères de la royauté britannique
  • Argument pourLa présence de la tsarine et de ses filles à Perm est déjà évoquée au sommet dans les discussions soviéto-allemandes le 24 juillet 1918

Arguments contreObjections

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