La répartition égalitaire des terres était une concession des bolchéviks aux paysans pauvres afin de gagner leur confiance pour construire le socialisme

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : répartition, égalité, terre, concession, parti bolchévik, paysannerie, socialisme, révolution russe[ modifier ].

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« « Les paysans veulent garder à eux la petite propriété, fixer une norme égalitaire… procéder périodiquement à de nouvelles égalisations… écrivait Lénine, en août. Eh bien, qu’il en soit ainsi ! Sur ce point-là, pas un socialiste raisonnable ne se mettra en désaccord avec les paysans pauvres. Si les terres sont confisquées, la domination des banques est sapée ; si le matériel est confisqué, la domination du capital est encore sapée, et le pouvoir politique passant au prolétariat, le reste… sera suggéré par la pratique même. » »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« L’on ne pouvait parler de « perspectives socialistes » qu’à condition d’établir et de maintenir le pouvoir du prolétariat ; or, maintenir ce pouvoir, cela ne se pouvait autrement qu’en accordant un concours résolu au paysan dans son entreprise de révolution. Si la répartition des terres consolidait politiquement le gouvernement socialiste, elle était entièrement justifiée comme mesure immédiate. Il fallait prendre le paysan tel que la révolution l’avait trouvé. Il ne pouvait être rééduqué que par un nouveau régime, non d’un seul coup, mais pendant de nombreuses années, au cours de plusieurs générations, avec l’assistance d’une technique nouvelle et d’une nouvelle organisation économique. Le décret, combiné avec le résumé des cahiers, signifiait pour la dictature du prolétariat l’obligation non seulement de considérer attentivement les intérêts du travailleur agricole, mais aussi de tolérer ses illusions de petit propriétaire. Il était clair d’avance que, dans la révolution agraire, il y aurait pas mal d’étapes et de tournants. L’instruction annexe n’était pas le moins du monde un dernier mot. Elle représentait seulement un point de départ que les ouvriers consentaient à occuper en aidant les paysans à réaliser leurs revendications progressistes et en prévenant de leur part des faux pas. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Nombreux furent, non seulement ennemis mais amis, ceux qui ne comprirent pas cette attitude perspicace, pédagogique en une importante mesure, du parti bolcheviste à l’égard de la classe paysanne et de son programme agraire. La répartition égalitaire des terres – répliquait par exemple Rosa Luxembourg – n’a rien de commun avec le socialisme. Mais, à ce sujet, les bolcheviks, eux aussi, ne se faisaient pas, bien entendu, d’illusions. Au contraire, la structure même du décret témoigne de la vigilance critique du législateur. Alors que le résumé des cahiers déclare que toute la terre, celle des propriétaires nobles comme celle des paysans, « devient le bien de toute la nation », la loi fondamentale fait en général le silence sur la nouvelle forme de la propriété agraire. Même un juriste aux larges vues doit s’arrêter avec horreur devant ce fait que la nationalisation de la terre, nouveau principe social d’une importance historique mondiale, est instituée sous forme d’instruction ajoutée à la loi fondamentale. Pourtant, il n’y a pas là de négligence rédactionnelle. Lénine voulait surtout ne pas lier a priori le parti et le pouvoir soviétique, dans un domaine historique encore inexploré. Là aussi, il unissait à une hardiesse sans exemple la plus grande circonspection. Restait encore à déterminer par l’expérience comment les paysans eux-mêmes comprenaient que la terre deviendrait « le bien de la nation tout entière ». »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« « Nous ne pouvons ignorer – disait Lénine dans son rapport – la décision de la base populaire, quand bien même nous ne serions pas d’accord avec elle… Nous devons donner aux masses populaires une entière liberté d’action créatrice… En somme, et tout est là, la classe paysanne doit obtenir la ferme assurance que les nobles n’existent plus dans les campagnes, et il faut que les paysans eux-mêmes décident de tout et organisent leur existence. » Opportunisme ? Non, réalisme révolutionnaire. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLa répartition égalitaire des terres excluait une restauration de la monarchie féodale

Arguments contreObjections

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