La liberté d'expression doit-elle être limitée ?
|
Cet article est un débat en construction. Des arguments et des objections manquent ou ne sont pas rédigés. L’introduction et la bibliographie demandent à être améliorées. N'hésitez pas à les compléter.
|
Sommaire
- 1 Pour comprendre le débat
- 2 Carte des arguments
- 3 Arguments POUR
- 3.1 Pour ne pas faire de tort aux personnes
- 3.1.1 Pour lutter contre les propos injurieux
- 3.1.2 Pour lutter contre les propos incitant à la haine
- 3.1.3 Pour lutter contre le cyber-harcèlement
- 3.1.4 Pour lutter contre la diffamation et les propos mensongers
- 3.1.5 Pour respecter la vie privée et le droit à l'image
- 3.1.6 Pour protéger les minorités
- 3.1.7 Les paroles et les images ne sont pas des actes
- 3.1.8 Les critiques peuvent toujours être considérées comme des attaques
- 3.1.9 Tolérer les propos blessants est un mal nécessaire
- 3.2 Pour lutter contre les contenus choquants
- 3.2.1 Contre le blasphème
- 3.2.2 Contre la pédophilie
- 3.2.3 Contre l'ultraviolence
- 3.2.4 Contre les contenus portant atteinte à la dignité humaine
- 3.2.5 Il faut limiter la liberté d'expression pour lutter contre les contenus portant atteinte à la dignité humaine
- 3.2.6 Chacun doit accepter d'être choqué dans une société plurielle
- 3.2.7 La création ne doit avoir aucune limite
- 3.3 Pour lutter contre les idées dangereuses
- 3.3.1 Pour lutter contre le racisme
- 3.3.2 Pour lutter contre le négationnisme
- 3.3.3 Pour lutter contre le terrorisme
- 3.3.4 Ce ne sont pas les idées qui déterminent les comportements
- 3.3.5 Il faut opposer aux discours dangereux des contre-discours
- 3.3.6 Il faut développer l'éducation au sens critique
- 3.4 Pour éviter les troubles à l’ordre public
- 3.5 Pour protéger l'État et les entreprises
- 3.6 Pour respecter la propriété intellectuelle
- 3.1 Pour ne pas faire de tort aux personnes
- 4 Arguments CONTRE
- 4.1 Limiter la liberté d'expression est antidémocratique
- 4.1.1 La liberté d'expression est un pilier de la démocratie
- 4.1.2 Elle conditionne l'exercice de nombreux autres droits
- 4.1.3 Limiter la liberté d'expression revient à déléguer le pouvoir à une élite
- 4.1.4 Limiter la liberté d'expression est typique des régimes autoritaires
- 4.1.5 Toute liberté comporte des limites
- 4.1.6 La liberté d'expression doit être limitée par les droits de l'homme
- 4.2 Limiter la liberté d'expression est dangereux
- 4.2.1 Limiter la liberté d'expression, c'est appauvrir la pensée
- 4.2.2 La liberté d'expression permet de lutter contre les dérives de la pensée dominante
- 4.2.3 Limiter la liberté d'expression conduit à étouffer la contestation
- 4.2.4 Quand on limite la liberté d'expression, on ne peut plus s'arrêter
- 4.2.5 La liberté d'expression totale est le paravent des populistes et des racistes
- 4.3 Limiter la liberté d'expression est inefficace
- 4.4 Limiter la liberté d'expression n'est pas nécessaire
- 4.4.1 Les individus sont doués de raison et capables de s'autocensurer
- 4.4.2 Chacun doit faire preuve de tolérance
- 4.4.3 Les paroles ne sont pas des actes
- 4.4.4 L'opinion publique s'autorégule
- 4.4.5 Limiter la liberté d'expression est nécessaire pour protéger les personnes et maintenir l'équilibre global de la société
- 4.5 La liberté d'expression doit être maximale
- 4.5.1 Pour faire émerger les opinions vraies
- 4.5.2 Pour faire progresser la science et la recherche
- 4.5.3 Pour laisser les arts et l'humour s'épanouir
- 4.5.4 Pour laisser les individus libres de se réaliser
- 4.5.5 Pour pouvoir dénoncer les abus
- 4.5.6 Pour ne pas favoriser l'hypocrisie et l'autocensure
- 4.5.7 Il y a des opinions qui n'ont pas à être discutées
- 4.5.8 Une liberté d'expression totale amène au n'importe quoi
- 4.5.9 L'espace public n'est pas un supermarché
- 4.5.10 La liberté d'expression est optimale dans les démocraties occidentales
- 4.1 Limiter la liberté d'expression est antidémocratique
- 5 Pour aller plus loin
- 6 Débats connexes
Pour comprendre le débat
Définition de la liberté d'expression
Fondements juridiques
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Le même principe est rappelé dans l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » et dans la Convention européenne des droits de l'homme de 1950 « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. ».
La loi sur la liberté de la presse de 1881 en est également considérée comme un texte fondateur.Limites légales en France
La liberté d'expression est également limitée en France par la loi Pleven de 1972, condamnant la provocation publique à la haine raciale, définie comme visant certaines personnes ou groupes de personnes « à raison de leur origine ou leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». En 1990, à la suite notamment de la profanation du cimetière juif de Carpentras et de l'émotion qui s'en est suivie, est votée la loi Gayssot, sanctionnant le négationnisme.« L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. »
La liberté d'expression dans le monde
Les limites de la liberté d'expression à travers l'histoire
Actualité du débat
Enjeux généraux
Carte des arguments
Arguments POUR
Pour ne pas faire de tort aux personnes
Pour lutter contre les propos injurieux
L’injure est « toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait précis » (article 29 de la loi sur la liberté de la presse de 1881).
Traiter une personne de « pauvre con », de « salaud » ou de « crétin », c'est comme une gifle. Insulter quelqu'un, c'est le blesser et lui causer une souffrance, donc un dommage qui demande réparation. Les injures doivent être sanctionnées.
Dans les faits, l’injure privée relève des contraventions de la 1ère classe, alors que l’injure publique est un délit punissable de 12 000 euros d’amende maximum, voire de 22 500 euros et de 6 mois d’emprisonnement dans le cas où elle présente un caractère raciste ou bien lorsqu’elle vise une personne à raison de sa religion, de son sexe, de son orientation sexuelle ou de son handicap.Les injures ne sont pas des actes
Chacun doit prendre sur soi
Il est dangereux de trop légiférer dans les relations privées
La notion d'injure est floue
Il faut distinguer personnes physiques et personnes morales
Pour lutter contre les propos incitant à la haine
La notion d'incitation à la haine est floue
La plupart des écrits polémiques incitent à avoir une attitude négative envers certains comportements et certains groupes. Il faudra réprimer nombre de textes. Comment pourra-t-on définir une frontière entre "haine" et "critique" ? Toute critique n'est-elle pas une incitation à la haine ? Prenons un exemple : lorsque des religions considèrent l'homosexualité comme un péché, incitent-elles à l'homophobie ? Faut-il alors interdire certains passages des livres sacrés ?
Plus généralement, comment déterminer si un texte "incite à la haine", ou exprime seulement un jugement négatif ? Critiquer une secte, attaquer une classe sociale ou une multinationale, est-ce alimenter la haine contre les personnes qui la composent ? La notion d'incitation à la haine est trop floue pour qu'on puisse en faire un délit.Vouloir éradiquer la haine conduit à un régime de censure
La haine est parfois nécessaire
Pour lutter contre le cyber-harcèlement
Limiter le cyberharcèlement conduit à la surveillance généralisée
La notion de harcèlement est floue
Pour lutter contre la diffamation et les propos mensongers
La menace de procès en diffamation nuit à la diffusion de l'information
L'attaque pour diffamation protège les puissants
Les lois contre la diffamation déresponsabilisent les citoyens
Pour respecter la vie privée et le droit à l'image
Il peut être utile de connaitre la vie privée des personnes publiques
Pour protéger les minorités
On juge un régime à sa façon de traiter ses minorités. Un des grandes progrès de nos démocraties est de garantir protection aux groupes minoritaires (homosexuel/les, religions minoritaires, handicapés etc.) - car ils peuvent faire l'objet de persécutions par la majorité. Et qui songerait, de ce point de vue, à contester que la création de délits d’opinion puisse être un progrès ? Puisque on fait rentrer dans l’exception à la liberté d’expression la protection de gens ou de groupes sociaux qui ont été discriminés pendant des décennies, voire des siècles, et auxquels la loi accorde sa protection.
Ceux qui exigent la "libre parole" sont souvent des extrémistes ou des racistes qui cherchent des boucs-émissaires. Or on ne peut pas se réclamer de la lutte émancipatrice d’un Voltaire quand on participe, peu ou prou, à la stigmatisation d’une minorité.Au contraire, les restrictions de liberté d'expression répriment certaines minorités
Certaines minorités ont un pouvoir démesuré
Des groupes minoritaires peuvent être dangereux
Les paroles et les images ne sont pas des actes
Quand on veut sanctionner des écrits, des dessins ou des paroles, on les considère comme des actions physiques. On peut écrire "je repeins mon plafond", cela n'équivaut pas à repeindre le plafond ! Le mot "chien" ne mord pas. On ne peut pas comparer des mots (ou des dessins) et des actions, qui ont un effet physique constatable.
Certes, des mots peuvent blesser mais de façon symbolique. Ces "blessures" font partie de désagréments qu'il faut supporter.
La notion de "violence symbolique" est problématique, car elle permet de justifier des réponses réellement violentes à une simple parole ou à un dessin. Si la violence symbolique existe, cela légitime des menaces ou des actes agressifs envers des dessinateurs qui ont blessé telle ou telle susceptibilité.Les paroles sont des actes
Il existe des violences symboliques
Les critiques peuvent toujours être considérées comme des attaques
Tolérer les propos blessants est un mal nécessaire
Pour lutter contre les contenus choquants
Contre le blasphème
Les adultes consentants font ce qu'ils veulent
La pornographie n'influence pas les comportements
Il faut une pornographie différente
Contre la pédophilie
On ne doit pas rétablir de délit de blasphème
Interdire le blasphème, c'est interdire la critique des religions
L'existence même des incroyants est déjà un blasphème
Contre l'ultraviolence
Les oeuvres d'art choquantes jouent avec les limites et la transgression
Contre les contenus portant atteinte à la dignité humaine
L'influence des contenus violents sur les comportements n'est pas établie
La violence de ces contenus est bien moindre que la violence de la réalité
Les films et les jeux servent de catharsis aux pulsions violentes
Il faut limiter la liberté d'expression pour lutter contre les contenus portant atteinte à la dignité humaine
Le lancer de nain est une attraction d'origine américaine ou australienne, pratiquée habituellement dans les bars ou discothèques, consistant à lancer un nain (coiffé d'un casque et portant une tenue rembourrée) le plus loin possible sur des matelas.
Source : WikipédiaLa dignité de la personne humaine est un concept religieux
Chacun doit accepter d'être choqué dans une société plurielle
C'est la condition même du multiculturalisme et de la société ouverte que de comporter des groupes aux valeurs opposées et antagonistes. Dans une société homogène, par exemple catholique ou musulmane, il n'y aura pas en principe de propos publics antireligieux ; en revanche, si la société est multiculturelle, il y aura à la fois des propos pour et contre les religions, des sectes de toutes sortes, des partisans de tous les dieux.
On ne peut pas à la fois exalter la société multiculturelle et vouloir les "avantages" de la société homogène de jadis, où personne n'était choqué car les gens partageaient les mêmes valeurs et croyances fondamentales.Il faut respecter les personnes
Il faut mettre hors la loi ce qui porte préjudice
Exclure les contenus choquants est un progrès collectif
On ne peut accepter les contenus opposés aux valeurs qui fondent notre société
La création ne doit avoir aucune limite
Les Bienveillantes est un roman de l’écrivain franco-américain Jonathan Littell, paru en . Il s’agit des mémoires d’un personnage fictif, Maximilien Aue, qui a participé aux massacres de masse nazis comme officier SS.
Le récit est divisé en sept parties qui évoquent la musique et les danses du XVIIIe siècle (toccata, allemande I et II, courante, sarabande, menuet en rondeaux, air, gigue) et suivent la chronologie morbide de la guerre sur le Front de l'Est, de la Shoah par balles en 1941 aux camps d'extermination des Juifs en passant par la bataille de Stalingrad pour s'achever à la chute de Berlin en 1945.
Le titre Les Bienveillantes renvoie à l’Orestie, d'Eschyle, dans laquelle les Érinyes, déesses vengeresses qui persécutaient les hommes coupables de parricide, se transforment finalement en Euménides apaisées.
Source : WikipédiaUne culture de masse ne répond pas aux mêmes critères qu'une culture réservée à l'élite
Il y a une grande différence entre images et textes
Les contenus influencent les spectateurs
Pour lutter contre les idées dangereuses
Pour lutter contre le racisme
Il ne faut pas confondre discours et actes
L'interdiction ne fait pas reculer le racisme
La lutte contre le racisme s'étend à tout et n'importe quoi
Le Petit Larousse, dans son édition de 2003, témoignait déjà d’un glissement dangereux : « Racisme : 2. attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes. Racisme envers les jeunes. »
L’exemple fourni est, à la rigueur, passable (on n’a pas choisi d’être jeune), mais la définition, trop vague, autorise toutes les ambiguïtés : qu’est-ce qu’une « catégorie déterminée de personnes » ? Avec une définition aussi large, on pourra interdire certains sketches de Coluche, qui attaquaient des « catégories déterminées de personnes » comme les flics, les alcooliques ou les anciens combattants. La secte de Raël a voulu porter plainte pour racisme quand on la critiquait ; d'autres brandissent le racisme anti-vieux, anti-femmes, anti-pitbulls, anti-riches, anti-chrétiens, etc. La notion de racisme, dès qu'elle s'applique à autre chose qu'à un discours sur l'inégalité supposée de soi-disant races, autorise n'importe quel glissement. Tout le monde finit par se dire victime de racisme.Il faut lutter contre les véritables causes du racisme
Pour lutter contre le négationnisme
La politique n'a pas à interférer avec le débat historique
Ce texte est hautement critiquable pour trois raisons :
- Il confie à la loi ce qui est de l’ordre du normatif et au juge chargé de son application la charge de son application la charge de dire la vérité en histoire alors que la vérité historique récuse toute autorité officielle. L’URSS a payé assez cher son comportement en ce domaine pour que la République française ne marche pas sur ses traces.
- Il entraîne quasi inéluctablement son extension un jour à d’autres domaines qu’au génocide des juifs : autres génocides et autres atteintes à ce qui sera baptisé "vérité historique". »
L'interdiction crédibilise les négationnistes
L'interdiction n'empêche pas les idées négationnistes de proliférer
Le coût de l'interdiction du négationnisme est trop lourd
Pour lutter contre le terrorisme
L'incitation au terrorisme est une notion floue
L'accusation de terrorisme sert à étouffer la contestation
L'interdiction des discours radicaux ne lutte pas contre les vraies causes du terrorisme
Le djihadisme s'alimente des politiques agressives de l'Occident
Ce ne sont pas les idées qui déterminent les comportements
Certaines idéologies causent des comportements violents
Tous les exclus et les déséquilibrés ne sombrent pas dans la violence. Les idéologies populistes, extrémistes ou qualifiées de haineuses canalisent certains malaises et ressentiments. Elles cristallisent ce qui est diffus et donnent une forme violente à des difficultés qui ne s'exprimeraient pas de cette façon sans elles. "Un raciste se trompe de colère".
D'autre part, certaines personnes adhèrent en toute conscience à des idéologies violentes ou qualifiées de "haineuses". C'est un cliché de mettre sur le dos du déséquilibre psychologique ou de l'exclusion l'adhésion réfléchie à une idéologie contraire aux valeurs des démocraties libérales.Il faut opposer aux discours dangereux des contre-discours
Les idéologies dangereuses ne font pas appel à la raison
Il faut développer l'éducation au sens critique
La démocratie est liée à l'idée que les citoyens ont un esprit critique et une culture suffisante pour déterminer par eux-mêmes leurs choix, et éviter les pires. De plus, on ne pourra pas bloquer tous les canaux de communication pour empêcher les idées dangereuses de pénétrer l'espace public.
Le niveau d'éducation n'est peut-être plus adapté aux nouvelles menaces : fake news, pseudo-sciences, etc. Il faut donc insuffler dès l'école de nouveaux outils d'autodéfense intellectuelle. Ceux-ci pourraient comprendre dans leur kit à la fois une connaissance des biais cognitifs, des sophismes, mais aussi des biais psychologiques et des acquis de la philosophie des sciences.L'école échoue à développer l'esprit critique
Pour éviter les troubles à l’ordre public
Contre les propos incitant à la violence
La notion d'incitation est floue
Les individus sont libres
Contre les manifestations risquant de troubler l'ordre public
Le trouble à l'ordre public est une notion arbitraire
La limitation au droit de manifester est typique des régimes autoritaires
L'invocation du trouble à l'ordre public sert à étouffer la contestation
Pour protéger l'État et les entreprises
Par le devoir de réserve
Par le secret défense
L'Etat doit pouvoir encadrer la liberté d'expression et la liberté de la presse afin que ne soient pas divulguées des informations qui pourraient mettre en danger la sécurité de l'Etat ou des citoyens. Par exemple, pendant une guerre, il y a le secret défense qui empêche la divulgation d'informations qui pourraient aider l'ennemi.
L’article 413-9 du code pénal dispose que « présentent un caractère de secret de la défense nationale […] les procédés, objets, documents, informations, réseaux informatiques ou fichiers intéressant la défense nationale qui ont fait l'objet de mesures de protection destinées à restreindre leur diffusion ou leur accès ».Par le secret des affaires
Pour respecter la propriété intellectuelle
Par les droits d'auteur
Ce droit est attaché à sa personne. Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible. Il est transmissible à cause de mort aux héritiers de l'auteur.
L'exercice peut être conféré à un tiers en vertu de dispositions testamentaires. »Le droit d'auteur est injuste
Les auteurs peuvent être rétribués différemment
Supprimer le droit d'auteur est une étape vers la société de gratuité
Par les brevets
Arguments CONTRE
Limiter la liberté d'expression est antidémocratique
La liberté d'expression est un pilier de la démocratie
Toutes les démocraties limitent la liberté d'expression
La démocratie n'est pas un bon régime
Elle conditionne l'exercice de nombreux autres droits
La liberté d'expression entraine des abus
Limiter la liberté d'expression revient à déléguer le pouvoir à une élite
Interdire l'expression de certaines opinions suppose qu'un groupe ou une institution s'arroge le pouvoir de décider ce que les autres ont le droit de dire et de savoir. Cela est contradictoire avec le principe d'égalité en raison. En effet, cela revient à considérer, contre les Lumières, que certains citoyens ne sont pas capables de penser par eux-mêmes et risquent les pires dérives. Ainsi, on les infantilise et crée une discrimination de fait entre ceux qui ont accès à toutes les opinions, et ceux qui n'y ont pas accès.
Cette inégalité existait au temps de l'Ancien Régime, lorsque les nobles disposaient des livres interdits par l'Église aux simples sujets. Cette situation se retrouve aujourd'hui avec les interdictions sur le négationnisme, réservant l'accès aux contenus interdits aux chercheurs, aux journalistes et aux autorités de l'État.Les lois qui limitent la liberté d'expression sont démocratiques
Les capacités de jugement ne sont pas égales
Limiter la liberté d'expression est typique des régimes autoritaires
Toute liberté comporte des limites
Toutes les limites ne sont pas acceptables
Toutes les limites à la liberté d'expression ne sont pas acceptables
La liberté d'expression doit être limitée par les droits de l'homme
Les droits de l'homme n'interdisent pas les propos racistes, sexistes, etc.
Les droits de l'homme se contredisent
Les droits de l'homme deviennent une idéologie étouffante
Limiter la liberté d'expression est dangereux
Limiter la liberté d'expression, c'est appauvrir la pensée
Les oeuvres immorales abaissent la pensée
La censure stimule la pensée
La pensée est essentiellement personnelle
La liberté d'expression permet de lutter contre les dérives de la pensée dominante
Limiter la liberté d'expression conduit à étouffer la contestation
Sous prétexte d'interdire l'apologie de la violence, du vol ou de comportements immoraux, les États protègent les dominants et maintiennent l'ordre établi – que celui-ci soit juste ou non.
- Les révolutions sont des évènements violents qui contreviennent à l'ordre public. Interdire les manifestations potentiellement violentes est un moyen d'empêcher les changements sociaux.
- Les changements sociaux sont souvent accompagnés d'actes de violence.
- diffamation
- vol/propriété privée/brevets ; secret des affaires
- homosexualité, morale dominante
La société doit être protégée
Il n'y a pas de raison de contester les démocraties libérales
Quand on limite la liberté d'expression, on ne peut plus s'arrêter
Il n’est pas besoin de punir tout le monde. La criminalisation du discours repousse les thèses controversées hors de la sphère publique ; l’auto-censure des jeunes professionnels fait le reste. Aucun étudiant en journalisme n’aura la moindre chance de décrocher un simple job de pigiste s’il a le malheur d’exprimer une opinion s’écartant de la norme, même en privé, si celle-ci parvient aux oreilles de son employeur.
Après des décennies le long de ce chemin, le résultat est là : un spectaculaire affaiblissement du débat intellectuel. Le terme de régression n’est pas trop fort. Comme l’explique Philippe Nemo : "Ce qui frappe en effet dans la police des idées qui a été mise en place depuis quelques années en France, c’est son caractère crypto-religieux. Aux personnes qui énoncent des faits et arguments au sujet de l’immigration, des mœurs familiales et sexuelles, de l’école, de la sécurité, de la politique pénale, des politiques sociales, de la fiscalité, etc., n’allant pas dans le sens de l’orthodoxie régnante, on n’oppose pas d’autres faits ou d’autres arguments, mais une fin de non-recevoir. On ne veut pas discuter avec elles, on veut qu’elles disparaissent purement et simplement de l’espace public. On veut que la société soit purifiée de leur présence. »La justice garantit un encadrement raisonnable
La justice garantit un encadrement raisonnable de la liberté d'expression
La liberté d'expression totale est le paravent des populistes et des racistes
Cela est historiquement faux
Les défenseurs de la liberté d'expression sont traditionnellement du côté de l'émancipation humaine :
- À l'époque des Lumières, ce sont des philosophes tels que Voltaire ou Kant ;
- Au dix-neuvième siècle, ce sont des libéraux, dans la lignée de John Stuart Mill ;
- Au vingtième siècle, des libertaires comme Noam Chomsky ou Raoul Vaneigem.
Il ne faut pas laisser le monopole de la liberté d'expression aux populistes
La liberté d'expression est toujours potentiellement transgressive
Chaque époque érige certains principes éthiques intouchables :
- Au dix-huitième siècle, il s'agissait de principes religieux ;
- Dans les années 1960, la morale accordait beaucoup d'importance aux bonnes mœurs ;
- Aujourd'hui, il s'agit des principes liés à l'antiracisme et à la non-discrimination.
Limiter la liberté d'expression est inefficace
On ne peut pas empêcher les gens de penser ce qu'ils veulent
On ne peut pas contrôler la diffusion des idées
Le samizdat (en russe : самиздат) était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel.
Source : WikipédiaLes nouvelles technologies permettent un contrôle généralisé
Echelon est un nom de code utilisé pendant de nombreuses années par les services de renseignements des États-Unis pour désigner une base d'interception des satellites de télécommunications commerciaux. Par extension, le réseau Echelon désigne le système mondial d'interception des communications privées et publiques (SIGINT), élaboré par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans le cadre du traité UKUSA.
Le réseau Echelon est géré conjointement par les services de renseignements des États membres du UKUSA :
- la NSA (National Security Agency) pour les États-Unis qui en est le principal contributeur et utilisateur ;
- le GCHQ (Government Communications Headquarters) pour le Royaume-Uni ;
- le CSTC (Centre de la sécurité des télécommunications Canada) pour le Canada ;
- l'ASD (Australian Signals Directorate) pour l'Australie ;
- le GCSB (Government Communications Security Bureau) pour la Nouvelle-Zélande.
C’est un réseau global, appuyé par des satellites artificiels, de vastes bases d’écoutes situées aux États-Unis, au Canada (à Leitrim), au Royaume-Uni (à Morwenstow (en)), en Australie (à Pine Gap) et en Nouvelle-Zélande (à Waihopai), des petites stations d'interception dans les ambassades, et le sous-marin USS Jimmy Carter (SSN-23) de la classe Seawolf, entré en service en 2005 pour écouter les câbles sous-marins de télécommunications.
Il intercepte les télécopies, les communications téléphoniques, les courriels et, grâce à un puissant réseau d’ordinateurs, est capable de trier en fonction de certains termes les communications écrites et, à partir de l’intonation de la voix, les communications orales.
Source : WikipédiaOn peut limiter la propagation de certaines opinions
Internet ruine toute tentative de censure
Des systèmes de modération existent
Les algorithmes filtrent l'information
Les Etats bloquent l'accès à certains sites
Interdire certains discours empêche leur propagation
Interdire certains discours a des effets. En faisant des propos racistes, sexistes et homophobes des délits, on réduit leur présence dans l'espace public et médiatique. D’autre part, les gens tendent à s’autocensurer et à réfréner leurs tendances racistes. On favorise alors un climat où les comportements discriminants tendent à se raréfier et à être réprouvés par la majorité des gens. Ces opinions devenues hors-la-loi, il faut déployer de plus en plus d’efforts et d’inventivité pour y accéder. En ce sens, l'interdiction est efficace.
Ainsi, depuis les lois Gayssot et Pleven, les blagues racistes, sexistes ou homophobes ont quasiment déserté l’espace médiatique. L’antisémitisme a régressé et le négationnisme est resté confidentiel. Sur le long terme, les agressions racistes et homophobes sont en baisse. Enfin, les mouvances de type nazi ne se sont plus développées.Le racisme, le sexisme et l'homophobie se portent bien
Interdire des discours ne lutte pas contre les vraies causes des discriminations et de la haine
L'interdiction incite à la transgression
Limiter la liberté d'expression n'est pas nécessaire
Les individus sont doués de raison et capables de s'autocensurer
Les êtres humains sont irrationnels
Les humains sont influençables
Chacun doit faire preuve de tolérance
Les paroles ne sont pas des actes
Les discours aussi peuvent blesser
Les discours préparent et inspirent les actes
Il y a une gradation entre les discours et les actes
L'opinion publique s'autorégule
Il n'y a pas besoin de lois pour encadrer la liberté d'expression, car les opinions intolérables seront reconnues comme telles par la majorité des citoyens. Peu à peu, elles seront éliminées ou marginalisées, les gens n'osant plus les exprimer : l'opinion publique s'autorégule.
Ainsi, les discours qui justifiaient la violence au nom de la nation, de la révolution ou de la lutte des peuples étaient largement répandus au cours du vingtième siècle. Ces discours sont aujourd'hui devenus archaïques : ils ont été combattus dans l'opinion publique sans introduire de lois spécifiques.L'opinion publique est orientée par les détenteurs des médias
L'opinion publique est conditionnée par l'État
Limiter la liberté d'expression est nécessaire pour protéger les personnes et maintenir l'équilibre global de la société
Il faut limiter la liberté d'expression pour ne pas faire de tort aux personnes, Il faut limiter la liberté d'expression pour lutter contre les contenus choquants, Il faut limiter la liberté d'expression pour lutter contre les idées dangereuses, Il faut limiter la liberté d'expression pour protéger l'État et les entreprises, Il faut limiter la liberté d'expression pour éviter les troubles à l'ordre public
Limiter la liberté d’expression est inefficace
La liberté d'expression doit être maximale
Pour faire émerger les opinions vraies
Il y a des opinions dangereuses
Les opinions fausses brouillent nos jugements
Il n'y a pas d'opinions vraies
Pour faire progresser la science et la recherche
Il est dangereux de laisser les théories scientifiques hors de la morale
Les vérités religieuses sont au-dessus de la science
La recherche scientifique n'est pas libre
Pour laisser les arts et l'humour s'épanouir
Pour laisser les individus libres de se réaliser
C'est par la contrainte que les personnalités se développent
Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne, parfois en français Soljénitsyne (en russe : Александр Исаевич Солженицын, ISO 9 : Aleksandr Isajevič Solženicyn), né le 28 novembre 1918 ( dans le calendrier grégorien) à Kislovodsk et mort le à Moscou, est un écrivain russe et dissident soviétique.
Cet enfant d'une famille modeste fait de brillantes études. Grandissant sous le régime communiste, il adhère à son idéologie.
Source : WikipédiaJacques Lusseyran, né le à Paris et mort le à Saint-Géréon (Loire-Atlantique), aveugle depuis l'âge de 8 ans, est un résistant français, responsable au sein des mouvements Volontaires de la Liberté puis Défense de la France, déporté à Buchenwald en 1944-1945, par la suite professeur de littérature et de philosophie aux États-Unis.
Source : Wikipédia
Simone Veil [simɔn vɛj] , née Jacob le à Nice et morte le à Paris, est une magistrate et une femme d'État française.
Née dans une famille juive aux origines lorraines (Bionville-sur-Nied), elle est déportée à Auschwitz à l'âge de 16 ans, durant la Shoah, où elle perd son père, son frère et sa mère.
Source : WikipédiaPour pouvoir dénoncer les abus
La liberté d'expression est le paravent de la persécution des plus faibles
La critique des institutions est dangereuse
Pour ne pas favoriser l'hypocrisie et l'autocensure
Il y a des opinions qui n'ont pas à être discutées
Il est irrationnel de refuser d'examiner des arguments
Beaucoup d'opinions n'auraient alors pas à être discutées
Si Socrate revenait parmi nous incognito, on le reconnaîtrait à ce qu'il ne voudrait pour rien au monde discuter avec les créationnistes, les fascistes, les racistes.
Le plus prosaïque des traders est plus conséquent qu'un philosophe qui ne philosophe qu'aux heures de bureau.
Pierre : Je suis intolérant, et je ne tolère pas ces propos.
Paul : Je suis tolérant, mais ces propos sont intolérables.
On peut discuter de tout, mais pas avec n’importe qui. Que les n’importe qui lèvent la main !
Quand je flaire la mauvaise foi chez un contradicteur, je jubile car il me donne l’occasion de mettre à l’épreuve la cohérence logique de mes convictions les plus profondes.
- Offenser n’est pas débattre.
- Le débat n’est pas l’offense.
Vos propos m’ont choqué ; merci de m’avoir invité à penser. »Beaucoup d'opinions n'auraient pas à être discutées si on ne doit pas discuter des opinions absurdes
Si l'on ne doit pas discuter des opinions absurdes ou nocives, de nombreuses opinions ne doivent alors pas être discutées. En effet, il n'y a jamais d'évidence partagée sur ce qui est absurde ou ne l'est pas. Même une opinion comme "La Terre est plate" a des défenseurs qui avancent des arguments. Ce qui est absurde pour les uns ne l'est pas forcément pour les autres.
De plus, si l'on doit exclure du débat toutes les opinions immorales ou dangereuses, il faut étendre la liste à quasiment toutes les idéologies. Libéralisme, communisme et religions ont tous eu des effets dévastateurs au cours de l'Histoire.Une liberté d'expression totale amène au n'importe quoi
Même les partisans d'une liberté d'expression maximale admettent certaines limites
L'espace public n'est pas un supermarché
Il y a une sélection naturelle des idées
Tout peut se dire dans un débat méthodique
La liberté d'expression est optimale dans les démocraties occidentales
Pour aller plus loin
Bibliographie
Plutôt POUR
- Raoul Vaneigem, Rien n'est sacré, tout peut se dire, La Découverte, 2015.
- Jean-Jacques Pauvert, Nouveaux (et moins nouveaux) visages de la censure, Les Belles Lettres, 1994.
- Anastasia Colosimo, Les bûchers de la liberté, Stock, 2016.
- Elisabeth Lévy, Les maîtres censeurs, Editions JC Lattès, 2002.
- Ruwen Ogien, La liberté d'offenser, La Musardine, 2007.
- Philippe Nemo, La régression intellectuelle en France, Texquis, 2011.
- Emmanuel Pierrat, Le Livre noir de la censure, Le Seuil, 2008.
Plutôt CONTRE
- Herbert Marcuse, Tolérance répressive, Homnisphères, 2008.
- Roger-Pol Droit, Jusqu'où tolérer ?, Le Monde Editions, 1996.
Ni POUR ni CONTRE
- Daniel Schneidermann, Liberté d'expression : a-t-on le droit de tout dire ?, La ville brûle, 2015.
Sitographie
Plutôt POUR
Ni POUR ni CONTRE
Vidéographie
Plutôt POUR
Plutôt CONTRE
Ni POUR ni CONTRE
Débats connexes
- Sommes-nous en démocratie ?
- Peut-on débattre avec tout le monde ?
POUR CONTRE
Vos commentaires
Activer l'actualisation automatique des commentaires
Utilisateur anonyme #1
Lien permanent |
Utilisateur anonyme #2
Lien permanent |