La bureaucratie stalinienne a couvert les agissements du bandit à son service George Mink

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : stalinisme, banditisme, homme de main, défense[ modifier ].

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« Mink disparut de mon horizon. En 1935, alors prisonnier de la Gestapo, je fus interrogé à son sujet. J’appris qu’il avait été arrêté à Copenhague où le bureau central de la division étrangère de la Guépéou avait été transféré lorsque Hitler avait pris le pouvoir. Une nuit, vers la fin de mai 1935, on entendit une femme de chambre de l’hôtel Nordland à Copenhague appeler au secours. Les autres employés de l’hôtel se précipitèrent dans la chambre, et trouvèrent un client, George Mink, essayant de la violer. Mink fut remis à la police de Copenhague et poursuivi pour attentat à la pudeur. Quand les flics fouillèrent sa chambre, ils trouvèrent des codes secrets, des adresses chiffrées, des faux passeports et trois mille dollars en billets de banque de douteuse origine. George Mink et plusieurs de ses associés furent poursuivis pour espionnage, pour le compte des Soviets. Le 30 juillet 1935, on le condamna à dix-huit mois de prison après un jugement à huis clos. Après sa libération, George Mink se rendit à Moscou. Seule l’influence puissante de Losovsky lui évita d’être définitivement mis à l’écart pour sa conduite imprudente à Copenhague. La Guépéou lui fournit un passeport au nom d’Alfred Hertz et l’envoya à Barcelone. Mink ne se battit pas en première ligne contre les armées conquérantes du général Franco. Il opérait à l’arrière, à l’abri. Son appartement à l’hôtel Continental devint le lieu où s’élaborèrent bien des raids nocturnes et meurtriers de la Guépéou contre les antistaliniens de Barcelone. »

Jan Valtin, Sans patrie ni frontières, Paris, 1947.

« Au début de 1932, à la suite d’un message en code lancé par radio, les officiers du paquebot Milwaukee de la Hambourg America Line firent une descente dans certaines cabines du bateau alors en pleine mer et qui allait de Hambourg à New York. Leurs occupants étaient trois courriers de la Guépéou, qui travaillaient à bord comme garçons de cabine : Ferdinand Bath, Camillo E. et Carl R. On découvrit dans leurs matelas des rapports dactylographiés, des copies photostatiques, des messages chiffrés, des plans et des photographies, bref, le fruit d’un mois d’espionnage industriel en Amérique. Les trois courriers furent mis aux fers et remis ultérieurement à la police pour être interrogés. Un des camarades de l’Apparat de Hambourg, responsable de ces faits, démissionna du Parti quelques jours plus tard ; mais les hommes de la Guépéou en possession de secrets relatifs à l’organisation ne sont jamais autorisés à démissionner. Ce camarade, un jeune technicien du nom de Hans Wissinger, se vit prié de se rendre en Union soviétique. Attachant plus de prix à sa liberté, il refusa. Les chefs du S-Apparat décidèrent alors de le supprimer. Parmi les hommes chargés de cette mission, se trouvèrent Marx et George Mink, deux oiseaux de même plumage. Les exécuteurs ne s’embarrassèrent pas de savoir si Wissinger était coupable ou innocent. Le 22 mai, au matin, on trouva Hans Wissinger assassiné dans son lit, à son appartement de la Muehlenstrasse. Au Club international, distant de quelques maisons de la scène du meurtre, l’assassinat de Wissinger créa une émotion considérable. Il était bien connu de l’équipe militante de Hambourg. Albert Walter en colère demanda à connaître qui avait été assez sot et maladroit pour perpétrer une liquidation à deux pas du building officiel de l’Internationale. Il fit appeler Hugo Marx.

— Demandez à George Mink… lui répondit sèchement celui-ci.

La presse communiste pour éviter le scandale attribua le meurtre de Wissinger à des terroristes nazis. »

Jan Valtin, Sans patrie ni frontières, Paris, 1947.

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