En 1938 le tournage soviétique du film historique, Alexandre Nevski, témoignait de la crainte en URSS d'une prochaine invasion allemande

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RésuméRésumé

Ce film tourné en URSS par Serguei Eiseinstein en 1938 traite du combat victorieux au XIIIème siècle du prince Alexandre Nevski contre l'invasion de la Russie par les chevaliers teutoniques. Nous sommes alors trois ans avant l'invasion de l'URSS par l'Allemagne nazie et Hitler depuis l'écriture de Mein Kampf en 1924 ne faisait pas mystère de ses intentions d'asservisement de destruction et d'asservissement des populations slaves ; particulièrement les peuples soviétiques marqués à ses yeux par le judéo-bolchevisme

CitationsCitations

« La commande du film a lieu, rappelons-le, en 1937. Eisenstein commence à travailler au scenario ; l'hiver 37-38 y passe tout entier, repérages compris. Le tournage a lieu en fin de printemps et à l'été 1938, et le film est projeté pour la première fois en public le 23 novembre 1938 (...) dans une atmosphère de tension internationale grave : Pacte antikomintern, remilitarisation de la Rhenanie, crises de l'Anschluss et des Sudètes. Ce sont ces circonstances politiques précises qui expliquent le choix d'Alexandre Nevski comme sujet du film, puisque le jeune prince héréditaire (...) s'est illustré à trois reprises dans la défense des territoires contre les ennemis de l'Ouest (...) Presque toute la vie d'Alexandre Nevski est écartée au profit de cet épisode contre les Chevaliers venus de l'Ouest. »

Hélène Puiseux, « Le détournement d'Alexandre Nevski au profit de Staline », L'Histoire et ses représentations : film et histoire, p.16, Première partie : le film, agent de l'histoire, Éditions des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 1984.

« L'ennemi c'est bien d'Allemagne qu'il vient, et les images vont longuement les montrer, ces Teutoniques effrayants dans leurs costumes blancs à croix pattées noires, leur heaume découpé d'une mince croix laissant voiret respirer le chevalier invisible, accompagnés d'un évêque au visage de traître peureux et méchant, brûleurs d'enfants, tueurs d'hommes, dévôts d'un Dieu, amateur de grandes cérémonies (...) C'est contre les Allemands qu'il s'agit d'organiser la résistance. »

Hélène Puiseux, « Le détournement d'Alexandre Nevski au profit de Staline », L'Histoire et ses représentations : film et histoire, p.16, première partie : le film, agent de l'Histoire, Éditions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 1984.

« Les tatars, explique presque naÏvement Eisenstein, désireux de polariser la haine sur les Teutoniques ne faisaient que des raids, ils pillaient, ils détruisaient, mais ils n'occupaient pas le territoire conquis et refluaient dans les profondeurs de l'Asie (...) Combien pires sont les Teutoniques, groupés dans "une formation effrayante, irresistible", "une masse compacte de plusieurs centaines de cavaliers bardés de fer", qui opèrent une colonisation systématique, détruisent la religion, "le système social et toute trace d'originalité nationale", sans compter le raccolage des traîtres. En toute ressemblance avec les Allemands nazis et les projets de Mein Kampf ils font tache d'huile sur la carte européenne et ont "entrepris une longue et systématique offensive contre l'Est européen. Parallelisme des conquérants du XIIIème et du XXème siècle , parallellisme des moyens de résister : " le même sort attend tous ceux qui s'aviseraient aujourd'hui de porter atteinte à notre grande patrie. " »

Hélène Puiseux, « Le détournement d'Alexandre Nevski au profit de Staline », L'Histoire et ses représentations : film et histoire, p.16-17, première partie : le film, agent de l'Histoire, Éditions des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 1984.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLes procès de Moscou et le culte de Staline sont présents dans la préparation au combat contre l'Allemagne

Arguments contreObjections

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