Les pays du Sud sont sous le joug des multinationales et des anciens colonisateurs

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« En 1960, le Congo a obtenu son indépendance, mais le pillage économique du pays n’a pas cessé. C’est ce qu’on appelle le néocolonialisme. Cela signifie que le pillage économique des pays en développement continue, mais sous une nouvelle forme, adaptée à notre époque. Les multinationales jouent aux cowboys dans le Far West. Elles ne paient pour ainsi dire pas d’impôts, elles manipulent les prix des matières premières pour maximiser leurs profits, influencent la politique intérieure, etc. Selon Sally N’dongo, expert du néocolonialisme, le système actuel est même préférable aux yeux des multinationales occidentales : leurs profits peuvent être maintenus, mais la responsabilité de la sécurité, de l’infrastructure, de l’enseignement, qui incombait autrefois au pouvoir colonial, peut maintenant reposer sur l’État « indépendant ». »

Auteur non renseigné, « Pourquoi s’en prend-on à Léopold II ? », Parti du Travail de Belgique, 12 juin 2020.

« Si nous luttons contre l’impérialisme français, nous ne perdons pas de vue l’impérialisme américain qui est le chef de file de l’impérialisme occidental. Nous luttons contre l’impérialisme français car il nous touche de plus près, c’est l’ancien colonisateur, on nous impose le franc CFA, les bases militaires, etc. »

Demba Moussa Dembélé, « « Pour une rupture avec le néolibéralisme de l’Occident et de nos gouvernements » », Solidaire, magazine du Parti du Travail de Belgique, 25 Janvier 2024.

« Franc CFA, une monnaie de la France pour dominer ses (ex) colonies

« Cette monnaie est née en décembre 1945 sur volonté de Paris et imposée à l’ensemble des colonies africaines de la France. À l’origine, CFA signifiait « Colonies françaises d’Afrique ».

Après avoir arraché leur indépendance, certains pays ont abandonné cette monnaie pour créer la leur. Aujourd’hui, 14 pays utilisent le Franc CFA : le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo (Afrique de l’Ouest) ; le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad (Afrique centrale). C’est un des legs du néocolonialisme français imposé à nos pays après les indépendances (période qui se situe à la fin des années 1960 lors de laquelle plusieurs pays colonisés ont arraché leur indépendance, NdlR). Ce franc CFA reste une arme de domination économique et politique de la France envers certaines de ses ex-colonies.

Domination économique...

Domination économique, car les entreprises françaises actives au Sénégal ou dans les autres pays peuvent rapatrier leurs profits sans entrave, grâce à la libre circulation des capitaux entre ces pays et la France. Cela favorise la fuite des capitaux vers l’Occident. Autre élément : la présence de la France dans les instances de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les politiques monétaires prises par cette banque sont calquées sur celles de la Banque centrale européenne (BCE). Cela veut dire que des pays les plus pauvres doivent suivre les mêmes politiques monétaires d’une Banque centrale de pays sur-développés.

Avant les réformes récentes, un pays qui utilise le franc CFA devait déposer la moitié de ses réserves de change au niveau du Trésor français. Si la BCE devait déposer la moitié ses réserves de change à Washington, les États-Unis contrôleraient la politique monétaire de la zone Euro. C’est exactement ce qui se passe chez nous.

C’est pour cela que nous voulons en finir avec cette monnaie. Le bilan économique et social du franc CFA est catastrophique. On nous disait que la « stabilité » de la monnaie attirerait des investissements étrangers. Nos dirigeants cherchent à séduire les capitalistes occidentaux via des cadeaux au niveau de la fiscalité. Comme cette possibilité de rapatrier leurs bénéfices sans controle de notre État. On voit les résultats de cette politique : parmi les huit pays de la zone BCEAO, sept sont classés parmi les pays les moins développés (PMA) par les Nations unies.

...et politique

Et au niveau politique ? Cela donne à la France une grande influence sur les élections présidentielles dans nos pays. Par exemple, ceux qui remettent en cause le Franc CFA sont perçus comme des ennemis de la France et combattus. Celle-ci va donc tout faire pour faire élire des candidats qui veulent garder cette monnaie et préserver les intérêts de la France. Sur le plan international, celle-ci doit son statut de « grande puissance » à sa domination des pays africains. Le franc CFA est une arme géopolitique. Un pays qui ne maîtrise pas sa monnaie ne peut pas être indépendant. Un pays qui ne peut pas définir sa politique monétaire de manière souveraine, décider de ses taux d’intérêt, déterminer les secteurs prioritaires dans lesquels il doit investir, etc. ne peut pas contrôler son économie. Résultat : nos pays n’exportent en grande majorité que des matières premières, souvent à prix cassés sur des marchés qui dépendent de l’extérieur. Ils sont incapables de construire des structures domestiques pour transformer leurs propres ressources et créer des richesses qui bénéficient aux populations locales. C’est le drame des pays qui utilisent le franc CFA. » »

Jonathan Lefèvre, « « Pour une rupture avec le néolibéralisme de l’Occident et de nos gouvernements » », Solidaire, magazine du Parti du Travail de Belgique, 25 Janvier 2024.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourL'occident soutient des dictateurs fantoches

Arguments contreObjections

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