Les directions du mouvement ouvrier ont justifié la Première guerre mondiale par des positions chauvines dans la plupart des pays belligérants
Résumé
Citations
« « Maintenant, nous nous trouvons devant la réalité brutale de la guerre. Les affres d'une invasion ennemie nous menacent. Nous n'avons pas aujourd'hui à trancher pour ou contre la guerre, mais sur la question des moyens requis en vue de la défense du pays. La liberté future de notre peuple dépend pour beaucoup, sinon entièrement, d'une victoire du despotisme russe, qui s'est couvert du sang des meilleurs hommes de son propre peuple. Il s'agit d'écarter cette menace, de garantir la civilisation et l'indépendance de notre pays. Nous appliquons un principe sur lequel nous avons toujours insisté : à l'heure du danger, nous n'abandonnons pas notre propre patrie. Nous nous sentons par là en concordance de vues avec l'Internationale, qui a reconnu de tous temps le droit de chaque peuple à l'indépendance nationale et à l'autodéfense, de même que nous condamnons en accord avec elle toute guerre de conquête. Inspirés par ces principes, nous votons les crédits de guerre demandés. »
Par cette déclaration, le groupe parlementaire [du Parti ouvrier social-démocrate allemand] donnait le 4 août le mot d'ordre qui allait déterminer l'attitude des ouvriers allemands pendant la guerre. Patrie en danger, défense nationale, guerre populaire pour l'existence, la civilisation et la liberté – tels étaient les mots clés que proposait la représentation parlementaire de la social-démocratie.
Tout le reste en découla comme une simple conséquence : la position de la presse du parti et de la presse syndicale, le tumulte patriotique des masses, l'Union sacrée, la dissolution soudaine de l'Internationale, tout cela n'était que la conséquence inévitable de la première orientation qui fut adoptée au Reichstag. »