Les débats avec l'ultradroite n'en sont pas vraiment

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Éric Zemmour est-il fasciste ?.
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Pour la gauche, accepter de débattre avec l'ultradroite est suicidaire car cette dernière gagne systématiquement les débats sans jamais avoir cité la moindre idée vraie et souvent assumant sans détour leur fausseté. Et ça, l'ultradroite en est bien consciente, sinon les chaînes de ce même bord politique éviteraient soigneusement d'inviter leurs adversaires.

CitationsCitations

« L’extrême-droite n’a pas la science comme valeur. Bien au contraire. Par conséquent, leur montrer qu’ils ont scientifiquement tort n’a aucun impact sur eux.

Sinon, plus personne ne serait d’extrême-droite puisque toutes leurs thèses ont été invalidées par les sciences sociales.

C’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont aussi virulents envers les universitaires

Cet échange entre Clément Viktorovitch et Charlotte d’Ornellas, le montre à la perfection.

- 200 000 personnes qui arrivent légalement par an, appelez ça comme vous voulez…

- Sur les 200 000 personnes qui rentrent chaque année sur le territoire (…) on a un tiers d’étudiants qui vient en Erasmus dont une grande partie d’européens, on a de nombreux étrangers expatriés qui viennent travailler en France et il y a par ailleurs des enfants et des conjoints de français qui étaient à l’étranger et qui viennent en France. On peut continuer avec cette fake news qui consiste à dire 200 000 personnes par an, un million en 5 ans, c’est tout simplement faux.

- Effectivement on va pas aller sur le terrain des chiffres : vous les connaissez mieux que moi.

- C’est important quand même

- Mais qu’est-ce que ça change au fond du débat ? Les gens qui nous regardent rigolent enfin ! Quand vous allez à château rouge, il y a une africanisation culturelle de la France.

On voit que le fait d’avoir tort ne perturbe pas Charlotte d’Ornellas. Peu importe ce qu’en disent les chiffres ou la sociologie : elle voit de ses yeux que la France s’africanise culturellement. C’est très perturbant pour les progressistes. Parce qu’une des valeurs du progressisme est de se reposer sur des études pour appuyer le changement qu’il veut emmener. Beaucoup de progressistes sont donc totalement démunis de voir que l’extrême-droite se fiche bien de la réalité scientifique. »

Nicolas Galita, « Il ne faut jamais débattre avec l’extrême-droite », Medium.com, Mar 9, 2021.

« Les progressistes voient le débat comme une manière de trouver ensemble la vérité. Ils croient qu’il suffit donc d’avoir raison pour gagner le débat. C’est ignorer le fonctionnement de nos cerveaux émotionnels. L’extrême-droite comprend très bien qu’il suffit de passer son temps à lancer des accusations ou des trucs faux courts, sur un ton confiant. De manière à générer en face de longues justifications. »

Nicolas Galita, « Il ne faut jamais débattre avec l’extrême-droite », Medium.com, Mar 9, 2021.

« La personne qui accuse, donne une impression de certitude. Celle qui se justifie donne l’impression d’être en faute. Or, le cerveau juge sur deux variables : la vérité et la posture. Malheureusement, ça veut dire qu’on peut gagner un débat en ayant tort. On peut même gagner un débat en disant très peu de mots. Juste en énervant l’autre pour dire qu’il a perdu ses nerfs. »

Nicolas Galita, « Il ne faut jamais débattre avec l’extrême-droite », Medium.com, Mar 9, 2021.

« La seconde naïveté c’est de croire que cette participation est sans conséquence négative, y compris au delà de la réacosphère. Et pourtant, le simple fait d’aller parler sur un média d’extrême droite est suffisant pour les légitimer comme des interlocuteurs respectables, tant auprès du public réactionnaire que de celui de la Tronche en biais. Leurs idées, si dangereuses soient-elles pour la sécurité des minorités sociales, en deviennent des idées comme d’autres, avec lesquelles on est simplement en désaccord, comme pour toute autre divergence idéologique (pour ceux qui le pensent, j’y reviendrai dans la partie suivante). C’est une caution implicite, qui d’une part galvanise le public réactionnaire, et d’autre part baisse la garde de ceux qui ne le sont pas, ce qui leur permet d’envisager d’adhérer à ces idées. En effet, le simple fait de participer à ce type d’entretien contribue en soi à déplacer la fenêtre d’Overton vers l’extrême droite. On peut également évoquer l’effet de simple exposition qui crée de la familiarité. Depuis la première chronique d’Eric Zemmour à « On n’est pas couchés » en 2006 jusqu’à nos jours où CNews diffuse en permanence des idées réactionnaires, ces dernières sont devenues autrement plus acceptables socialement, au point qu’on les retrouve jusque dans le gouvernement lui-même sans que cela fasse de tollé général, à l’effarement de la presse étrangère. »

Nonoche, « Acermendax au pays des fafs », 25 mars 2021.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

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