Le revenu de base va à l'encontre de diverses revendications collectives

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Faut-il instaurer un revenu de base ?.
Argument pourCet argument est une justification de Le revenu de base est un mauvais combat politique.
Mots-clés : Revenu de base, Revendication, Mouvement social[ modifier ].

RésuméRésumé

Alors qu'elle est présentée comme progressiste, la proposition du revenu de base va à l'encontre des revendications exprimées par les collectifs de chômeurs et de femmes, qui aspirent non pas à une allocation plus importante qui leur permettrait de rester chez eux, mais à obtenir un emploi digne. De la même façon, la refonte du système des retraites proposée par certains défenseurs du revenu de base conduit à niveler les pensions retraites vers le bas, à l'inverse des revendications collectives des travailleurs et des retraités.

CitationsCitations

« [L]e recyclage des revenus sociaux n’est pas acceptable. Le droit à un revenu garanti s’échange en effet contre la suppression de pans entiers de la Sécurité sociale (chômage, allocations familiales et retraites). Il équivaut à un énorme transfert au détriment des retraités et des chômeurs. Après la réforme, toutes les pensions et les allocations chômage se situeraient au niveau du seuil de pauvreté. Les 12 millions de personnes de plus de 60 ans reçoivent aujourd’hui environ 200 milliards d’euros de prestations vieillesse, soit environ 12,5 % du PIB. Après la réforme proposée, elles ne toucheraient plus que l’allocation universelle et la prestation reçue serait en moyenne divisée par deux. C’est donc un transfert de près de 100 milliards d’euros qui serait ainsi opéré. Seuls les retraités bénéficiant d’autres ressources que leur pension disposeraient d’un revenu dépassant le seuil de pauvreté. On voit mal comment un tel projet pourrait être repris en compte par le mouvement social, tant il se situe aux antipodes des aspirations portées par les mobilisations. »

« [L]a place des femmes dans tous ces projets est profondément ambiguë. Il est d’ailleurs frappant de constater combien la littérature sur le revenu universel n’introduit pratiquement jamais la dimension de genre et ne réfléchit pas aux spécificités du travail des femmes. Ce n’est sans doute pas par hasard : la question du droit à l’emploi des femmes fait apparaître de manière particulièrement sensible les contradictions des thèses sur le revenu garanti. Si le travail salarié n’est rien d’autre qu’un esclavage, alors les femmes devraient d’abord se féliciter d’en être écartées et exiger ensuite un revenu garanti comme contrepartie de leur activité sociale. Mais comment ne pas voir que ce raisonnement heurte de plein front les aspirations égalitaires des femmes en matière d’emploi ? Leur verser une allocation pour que, ou parce qu’elles ne travaillent pas, voilà un projet qui n’est pas spécialement progressiste. « De l'allocation universelle au salaire maternel, il n'y a qu'un pas à ne pas franchir », comme l’écrivaient Anne Eydoux et Rachel Silvera. »

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

  • Argument contreAvec l'automatisation grandissante, les besoins en main d'oeuvre diminuent

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