Le nombre de conflits augmente depuis la dernière crise économique
Résumé
Citations
« Selon Jean-Marie Guehenno, au xxie siècle, la banalisation de la violence impose peu à peu l’idée que la guerre, loin d’être une situation exceptionnelle, est l’état naturel des relations internationales. « Un grand nombre de conflits obéissent d’abord à des dynamiques locales qui risquent d’en allumer d’autres, beaucoup plus étendus. C’est un scénario «Sarajevo 1914», si l’on veut être très pessimiste, où les dynamiques échappent aux protagonistes locaux et entraînent les acteurs globaux » »
« À l’échelle mondiale, le nombre absolu de victimes des guerres n’a cessé de diminuer depuis 1946. Pourtant, on observe aujourd’hui une recrudescence des conflits et de la violence . La plupart des conflits actuels opposent des acteurs non étatiques, tels que des milices politiques, des bandes criminelles ou des groupes terroristes internationaux. Les tensions régionales non résolues, l’effondrement de l’état de droit, l’absence d’institutions étatiques, ou du moins d’institutions légitimes, les activités lucratives illicites et la pénurie des ressources, aggravée par les changements climatiques, en sont les principales causes. En 2016, le nombre de pays en proie à des conflits violents n’avait plus été aussi élevé depuis près de 30 ans. Parallèlement à cela, les conflits se fragmentent, comme en témoigne, par exemple, la prolifération des groupes armés impliqués dans la guerre civile en Syrie, qui se comptent aujourd’hui par milliers alors qu’on en dénombrait huit au déclenchement du conflit. En outre, les modes de règlement traditionnels ne sont plus tout à fait adaptés aux conflits d’aujourd’hui, qui sont dès lors plus longs et plus meurtriers. Cela s’explique en grande partie par leur régionalisation, par laquelle les problèmes politiques, socioéconomiques et militaires s’entremêlent par-delà les frontières et s’alimentent mutuellement. La guerre au Yémen en est la triste illustration. »