En croyant mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels de son pays

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat La France doit-elle relocaliser son économie ?.
Mots-clés : guerre, patriotisme, mort, capitalistes[ modifier ].

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« Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, Les hauts fourneaux, qu’il importe de connaître. On y trouvera, sur les origines de la conduite de la guerre, des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France. On y verra notamment (ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent, que ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en jeu leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde. [...] Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. »

Anatole France, « On croit mourir pour la patrie... », L'Humanité, 18 juillet 1922.

RéférencesRéférences

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