Ce qu'on reproche au wokisme est en réalité une tendance de fond qui transcende les barrières idéologiques

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Attribuer des pratiques militantes moralement indéfendables, voire extrêmes, à un seul bord politique est une erreur fondamentale, ces dernières n'étant finalement que le symptôme d'une maladie sociétale qui n'épargne en réalité pas grand monde: la polarisation des opinions.

CitationsCitations

« Cependant, la fragmentation en tribus plus ou moins importantes n’est pas un phénomène réservé aux réseaux sociaux. D’après Jérôme Fourquet, politologue et auteur du livre L’archipel français, l’ensemble de la société a perdu son socle idéologique commun. Un morcellement qui pousse les gens à se retrouver dans des groupes censés mieux refléter leur identité, leurs opinions ou leur vision du monde. « Une fois sur les réseaux, ces communautés fonctionnent sur un format identitaire, poursuit Xavier Desmaison. Elles développent leur pensée sur un schéma de défense et d'attaque vis-à-vis d’opposants identifiés. Ce fonctionnement implique une radicalité des méthodes et des discours, que l’on retrouve même dans les communautés portant des valeurs progressistes ou de tolérance. » »

David-Julien Rahmil, « Affaires Mila, Ligue du LOL, Slip Français : les réseaux de la colère », L'ADN, 3 juin 2020.

« Peu importe que ce motif soit particulièrement dérisoire : les recherches montrent qu’à mesure qu’avance la polarisation, les idées elles-mêmes comptent de moins en moins, l’important étant de s’identifier à tel ou tel groupe – une identification que l’auteur de Clochermerle retrace d’une plume savoureuse dans l’extrait ci-dessus. On parle de polarisation affective pour désigner le fait que chaque groupe va progressivement nourrir des sentiments de plus en plus négatifs vis-à-vis des autres. Tandis que le groupe interne (« nous ») est aveuglément valorisé, le groupe externe (« eux ») tend à être diabolisé : ce n’est pas seulement qu’« ils » pensent différemment, c’est qu’ils sont fondamentalement différents, et à ce titre il convient de s’en méfier, de les détester et de les percevoir comme immoraux. Chacun se base souvent sur des stéréotypes calqués sur les figures les plus radicales de tel ou tel parti, qui se livrent à des excès bien visibles dans les médias et sur les réseaux sociaux. En outre, les membres de chaque bord semblent penser que ce sont les autres qui les détestent. Ces mauvaises estimations finissent par déformer complètement l’idée même qu’on se fait des autres. Ainsi, aux États-Unis, les Républicains pensent que 32 % des Démocrates sont LGBT (c’est en réalité 6 %), et les Démocrates croient que 38 % des Républicains sont riches (le vrai chiffre étant de 2 %). »

Sebastian Dieguez, « Clochemerle, l'urinoir de la discorde », Cerveau & Psycho, 19 mars 2023.

RéférencesRéférences

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