La production d'un surplus permis par le développement de l'agriculture, de l'élevage et de l'artisanat au Néolithique est la cause majeure des premières guerres

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat La violence a-t-elle toujours existé ?.
Mots-clés : domestication, plantes, agriculture, origines, guerre, Néolithique[ modifier ].

RésuméRésumé

CitationsCitations

« Alors que chez les nomades, la richesse a nécessairement un caractère limité, les sédentaires, eux, peuvent accumuler des biens matériels. Les données ethnographiques et archéologiques le montrent : contrairement au nomadisme, qui implique des déplacements à pied et réduit la quantité des biens que les Hommes peuvent transporter (armes, outils, vêtements et accessoires vestimentaires), la sédentarité permet le développement d'un équipement lourd non transportable servant à la production (outils agraires), au stockage (greniers, silos et autres récipients) et à la préparation de la nourriture (poteries). Pour certains archéologues et ethnologues, dont Testart, le surplus de denrées alimentaires et leur stockage seraient la cause majeure de l'apparition des inégalités. La décision de stocker implique en elle-même des changements dans l'idéologie avec une transformation ou un abandon de la loi du partage (individualisation de la propriété), et dans les attitudes vis-à-vis des autres (réseau d'échanges intercommunautaires moins fort), du temps (importance du passé, du fait des biens déjà accumulés, par rapport au présent), mais aussi de la nature (plus grande indépendance d'où une nouvelle perception) et du travail. Très vite, les denrées stockées suscitent des convoitises et provoquent des luttes internes. Butins potentiels, elles entraînent des conflits entre communautés, comme un peu plus tard, à l'âge du Bronze, l'augmentation du commerce de biens de prestige à longue distance. »

Marylène Pathou-Mathis, Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, Paris, 2013.

« Au Proche-Orient, environ 10 000 ans avant le présent, un climat plus sec et parfois aride entraîne la raréfaction du gibier. Cette diminution des ressources, alors que la pression démographique, due à une augmentation de la sédentarité, est forte, contraint les Hommes à innover pour survivre. Ils vont domestiquer les plantes, en particulier dans une région de zones de pluie très propice à la culture du sol appelée « Croissant fertile ». Pour les archéologues américanistes, la guerre semble suivre « le chemin de l'agriculture ». En effet, on constate par exemple que l'intensification de la culture du maïs a rapidement conduit à une hiérarchisation des sociétés et à la militarisation d'une grande partie du continent américain. La domestication nécessitant de plus en plus de terres cultivables, une concurrence croissante pour leur obtention transforma les conflits entre groupes, relativement inoffensifs auparavant, en de véritables massacres, comme l'atteste la découverte de charniers. Les chevaux sont un autre exemple du lien étroit entre la domestication et la guerre. Domestiqués, d'abord en Ukraine aux environs de 5 000 ans avant le présent, ils servirent très tôt de « machines de guerre ». »

Marylène Pathou-Mathis, Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, Paris, 2013.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourEn permettant un surplus, la domestication des plantes a fait naître le concept de propriété
  • Argument pourEn permettant un surplus, le développement de l'agriculture et de l'élevage a été à l'origine des inégalités économiques et sociales
  • Argument pourAvec l'apparition des chefs de guerre, le pouvoir s'est appuyé sur la répression et la guerre

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