Les marxistes qui cèdent sur la religion font preuve d'opportunisme et de démagogie
Résumé
Citations
« Il y a longtemps que la LCR, et plus encore le NPA, se refusent à critiquer clairement le voile, et font preuve vis-à-vis de l’islam d’une bonne dose de démagogie. On se souvient de l’affaire de la candidate voilée du NPA dans le Vaucluse, en 2011. Se refusant à affirmer sans ambages le caractère oppressif du voile et de ses divers avatars vestimentaires, des membres de ce parti sont allés par exemple, en août dernier, jusqu’à organiser dans le cadre de leur université d’été une manifestation pour défendre le droit des femmes à porter le burkini, aux cris de « Trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes de décider ». On n’est, on le voit, pas très loin du féminisme décolonial.
Cela n’a rien de fortuit, de la part d’un courant qui a pour habitude d’épouser les idées d’autres courants, dans l’espoir de gagner l’oreille de telle ou telle fraction de la jeunesse, de la petite bourgeoisie intellectuelle ou du monde du travail. Autrement dit : tentons d’attirer les jeunes des banlieues à nous… en nous rangeant derrière des organisations qui, elles, disent ce que ces jeunes veulent entendre, quelque réactionnaires que soient leurs idées.
Cet opportunisme est une vieille tradition d’une partie du mouvement trotskyste, la même qui l’a conduite, dans le passé, à soutenir sans s’en démarquer les nationalistes des pays colonisés, comme le FLN algérien, ou certains courants staliniens, à trouver des vertus aux associations les plus réformistes, comme Attac, ou à faire les yeux doux aux décroissants. »
« On ne saurait mieux dire. Car cela évoque tout aussi bien des expériences plus récentes que celles du passé, par exemple lorsqu’on a fini par confondre au NPA la lutte contre le racisme avec des meetings communs avec les organisations précitées qui ne nous tolèrent que parce que nous n’allons jamais les critiquer ouvertement. Ou encore le travail d’implantation dans les quartiers populaires, mené parfois avec une démagogie sans limite, comme on l’a vu notamment à Avignon en 2009 envers quelques militants associatifs, lesquels se donnaient pour but explicite de vérifier s’il était possible au sein du NPA, et en son nom, de parler et d’agir « en tant que musulmanEs ». »