Les relations entre les groupes fascistes et le Rassemblement national sont devenues moins visibles mais sont toujours présentes

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Mots-clés : Front national, Le Pen, Dédiabolisation, Fascisme[ modifier ].

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« Marine Le Pen a par ailleurs individualisé, voire privatisé, les relations avec des figures issues de la mouvance radicale. Celles-ci n'ont pas la carte du FN et ne disposent plus de structures militantes mais plutôt d'entreprises, ce qui lui permet d'affirmer que le parti ne serait pas lié à des éléments radicaux. Les anciens du GUD [Groupe union défense] semblent particulièrement impliqués. Le microparti de Marine Le Pen fondé en 2010, Jeanne, est ainsi passé de la direction d'Olivier Duguet à celle d'Alex Lousteau lorsque le premier a été condamné pour escroquerie. Le second, également mis en examen au même motif en 2015, est responsable du cercle Cardinal destiné à prospecter les milieux patronaux, et tout particulièrement ceux des PME-PMI, pour le compte du FN. La communication des candidats frontistes, elle, est entre les mains de Frédéric Chatillon, ancien meneur gudard proche d'Alain Soral. C'est de cette mouvance que vient Minh Tran-Long, ancien de la Fédération d'action nationaliste et européenne (FANE), mouvement ouvertement néonazi, dont l'entreprise a travaillé pour la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2012, ainsi que pour la mairie de Fréjus conquise par le FN en 2014.

Les radicaux ne se trouvent pas que parmi les techniciens, comme en témoigne le ralliement de deux ex-mégrétistes : celui d'Emmanuel Leroy, premier conseiller en relations internationales de la jeune présidente, marqué par l'idéologie du GRECE, à la lisière des courants néonazis et NR, ou encore celui de Philippe Olivier, le beau-frère de Marine Le Pen. Enfin, les municipalités FN représentent un réel débouché social pour les radicaux. Les maires FN de Beaucaire et de Cogolin ont fait appel aux identitaires pour gérer leur communication. Le cas le plus intéressant est celui de la mairie de Béziers, conquise par Robert Ménard. Ce dernier a fait campagne en rassemblant toutes les chapelles, du FN au Bloc identitaire en passant par l'Action française. S'installant à la mairie, il a pris des collaborateurs avec des trajectoires très marquées, par exemple André-Yves Beck, ancien de Troisième Voie, Nouvelle Résistance et Unité radicale, puis cadre de la mairie d'Orange, ou Robert Ottaviani, ancien du groupe néonazi Ultime assaut, du FN et de son Département protection et sécurité. Les postes d'assistants parlementaires au Parlement européen ont également permis de placer divers anciens radicaux.

La relation entre les instances frontistes et l'extrême-droite radicale n'a donc pas pris fin, elle s'est atomisée. »

Stéphane Lebourg, « Le Front national et la galaxie des extrêmes droites radicales », Les faux-semblants du Front national, Presse de Sciences Po, Paris, 2015.

« Marine Le Pen a également mis sur pied une structure périphérique susceptible d'accueillir toute personne souhaitant rallier le FN sans en devenir membre, autrement dit sans endosser le stigmate de la marque frontiste. C'est ainsi que le Rassemblement bleu marine (RBM) a vu le jour en mai 2012 dans la perspective des élections législatives, avant d'être transformé en association en septembre et de servir de structure d'accueil à des transfuges (dont Gilbert Collard et Sébastien Chenu), mais aussi de sigle pour des listes dites d'ouverture lors des élections municipales de 2014, listes sur lesquelles ont pu figurer des personnalités appartenant aux courants monarchistes, identitaires et nationalistes-révolutionnaires de l'extrême-droite… Mais il fait aussi office d' « organisation parapluie » abritant « sous son toit plusieurs sensibilités idéologiques dont le FN, tout à sa stratégie de dédiabolisation, ne souhaite plus assumer la présence en son sein même ». »

Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer, « Redécouvrir le Front national », Les faux-semblants du Front national, Presse de Sciences Po, Paris, 2015.

RéférencesRéférences

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