Le bolchevisme est né en 1903 d'un rejet de la violence terroriste

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Léninisme, Révolution russe, URSS, Terreur, Bolchévisme, Totalitarisme[ modifier ].

RésuméRésumé

Au contraire en 1903 le bolchevisme est né d'un rejet de la violence terrorriste individuelle, dans un texte signé par Lénine en personne. Il en débat frontalement en mai 1919 avec l'anarchiste Piotr Kropotkine et en 1920 le répète dans sa fameuse brochure, la maladie infantile du communisme (le gauchisme) .

CitationsCitations

« Le Congrès repousse résolumment le terrorisme, c'est-à-dire la pratique des assassinats politiques individuels, en tant que moyen de lutte politique au plus haut point contraire à nos buts à l’heure actuelle, détournant les meilleures forces du travail d’organisation et de propagande urgent et absolument indispensable, coupant les liens des révolutionnaires avec les masses des classes révolutionnaires de la population, semant à la fois parmi les révolutionnaires eux-mêmes et parmi l'ensemble de la population les idées les plus fausses sur les tâches et les méthodes de la lutte contre le pouvoir absolu. »

Lénine, « Deuxième congrès du RSDLP : Projets de résolutions sur des points de détail », oeuvres de Lénine, tome 6, janvier 1902-aout 1903, p.497, juillet 1903, Éditions Sociales, Paris, 1966.

« Lénine demande à voir Kropotkine, et les deux hommes se rencontrent aux bureaux du Sovnarkom, début mai 1919, en présence de Bontch-Brouievitch qui rédigera plus tard un récit instructif de l'entrevue (...) Au cours de la conversation, Lénine dit ce qu'il pense de l'anarchisme et évoque le facteur décisif qui l'a aidé à résoudre le dilemme entre anarchisme et socialisme : la nécessité d'une "lutte de masse" . C'est uniquement avec les masses, grâce aux masses... Tous les autres moyens, y compris les méthodes des anarchistes, ont été relégués aux oubliettes de l'Histoire ; personne n'en a besoin, ils ne servent à rien, ils n'attirent personne et ne font que démoraliser ceux qui d'une façon ou d'une autre, se laissent entraîner sur ce vieux chemin éculé. »

Tariq Ali, Les dilemmes de Lénine Terrorisme, guerre, empire, amour, révolution, p.81 et 83, Chapitre 1. Terrorisme contre absolutisme, Sabine Wiesper, Sabine Wiesper, Sabine Wiesper, Paris, 2017.

« En 1920 dans La Maladie infantile du communisme (le gauchisme), il redit du terrorisme individuel que "nous marxistes", le répudions catégoriquement. Comment ose-t-on inscrire le recours à la terreur en général dans "le projet politique léniniste", imputer même à Lénine une exaltation quasi-mystique de la violence "purificatrice" sans dire mot de la constante opposition des bolcheviks aux anarchistes comme aux S.-R. dans cette question emblématique de l'attentat terroriste ? »

Lucien Sève, Octobre 1917. Une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'une choix de textes de Lénine, p.33, La violence, une passion bolchevique ?, Editions sociales Les parallèles, 1917 +cent, Paris, 2017.

« D'abord ce parti, (socialiste-révolutionnaire ) niant le marxisme, s'obstinait à ne pas vouloir (peut-être serait-il plus exact de dire: qu'il ne pouvait pas) comprendre la nécessité de tenir compte, avec une objectivité rigoureuse, des forces de classes et du rapport de ces forces, avant d'engager une action politique quelconque. En second lieu, ce parti voyait une manifestation particulière de son "esprit révolutionnaire" ou de son "gauchisme" dans la reconnaissance par lui du terrorisme individuel, des attentats, ce que nous, marxistes, répudions catégoriquement. Naturellement, nous ne répudions le terrorisme individuel que pour des motifs d'opportunité. Tandis que les gens capables de condamner "en principe" la terreur de la grande révolution française ou, d'une façon générale, la terreur exercée par un parti révolutionnaire victorieux, assiégé par la bourgeoisie du monde entier, - ces gens-là, Plékhanov dès 1900-1903, alors qu'il était marxiste et révolutionnaire, les a tournés en dérision, les a bafoués. »

Lénine, « La maladie infantile du communisme : le gauchisme », Oeuvres de Lénine tome 31 avril_décembre 1920, p.27, Avril 1920 Dans la lutte contre quels ennemis au sein du mouvement ouvrier, le bolchevisme s'est-il développé, fortifié, aguerri ?, Editions sociales, Paris, 1961.

« Lénine ennemi par principe de tout compromis ? Il suffit de lire pour constater l'exact contraire. Ses oeuvres sont parsemées de textes sur la quetion des compromis, depuis Au sujet des compromis, important article politique de septembre 1917 (tome 25, 333-339), sur lequel je reviendrai, jusqu'à l'assez célèbre chapitre de La Maladie Infantile "Jamais de compromis ?" (tome 31, 62-73). Dans tous ces textes, Lénine défend la même attitude : écarter par principe tout compromis est d'une "naÏveté infantile", d'un "ridicule inachevé" (tome 31, 62 et 66) ici figure, dans le texte de La Maladie infantile, une image qui a fait le tour du monde : l'action politique ce n'est pas un trottoir de la perspective Nevski" (67), c'est-à-dire une longue voie "rectiligne", elle exige le plus grand sens dialectique, dont le compromis est un élément souvent obligé. - "les révolutionnaires russes on payé de sacrifices sans nombre leur méconnaissance de cette vérité". Les historiens de l'Union Soviétique ne la paient-ils pas de bien des sottises ? »

Lucien Sève, Octobre 1917 Une lecture très critique de l'historiographe dominante. Suivi d'une choix de textes de Lénine, p.44-45, De la dictature du prolétariat au refus de tout compromis, Editions sociales Les parallèles 1917 + 100, Paris, 2017.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourEn mai 1918 dans "Sur l'infantilisme de gauche" il condamne l'extrêmisme et défend le capitalisme d'état trois ans avant la NEP

Arguments contreObjections

  • Argument contreLénine ne rejette pas la violence, mais la violence désorganisée : comme les marxistes, il souhaite une violence organisée pour éradiquer ses ennemis de classe

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