La liberté d'expression doit-elle être limitée ?

De Wikidébats, l'encyclopédie des débats et des arguments « pour » et « contre »
Aller à la navigation Aller à la recherche
POUR
Argument pourPour ne pas faire de tort aux personnes
Argument pourPour lutter contre les contenus choquants
Argument pourPour lutter contre les idées dangereuses
Argument pourPour éviter les troubles à l’ordre public
Argument pourPour protéger l'État et les entreprises
Argument pourPour respecter la propriété intellectuelle
Argument pourPour l'empêcher de s'autodétruire
Argument pourIl n'y a pas de démarcation claire entre expression et action
Argument pourLa liberté d'expression doit être maximisée
CONTRE
Argument contreLimiter la liberté d'expression est antidémocratique
Argument contreLimiter la liberté d'expression est dangereux
Argument contreLimiter la liberté d'expression est inefficace
Argument contreLimiter la liberté d'expression n'est pas nécessaire
Argument contreLa liberté d'expression doit être maximale
Argument contreEn s'en prenant à la liberté d'expression, certains progressiste commettent une erreur mortelle
Argument contreLimiter la liberté d'expression, c'est refuser de faire confiance en la raison
Argument contreLes limites actuelles de la liberté d'expression sont largement suffisantes
Mots-clés : Liberté d'expression, Limites[ modifier ].

Pour comprendre le débatPour comprendre le débat

IntroductionDéfinition de la liberté d'expression

La liberté d'expression est le droit fondamental d'exprimer son opinion et sa pensée par tous les moyens, que ce soit par la parole, l'écriture, l'art, la presse, la manifestation, la réunion ou l'association. Elle comprend donc la liberté d'opinion, de manifestation, de réunion et d'association. Elle est incluse dans l'ensemble plus large des libertés publiques, liées à la définition du citoyen en démocratie.

IntroductionFondements juridiques

En France, la liberté d'expression a ses fondements dans l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (insérée dans le préambule de la Constitution française de 1958) :

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Le même principe est rappelé dans l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948[1] et dans la Convention européenne des droits de l'homme de 1950[2].

La loi sur la liberté de la presse de 1881 en est également considérée comme un texte fondateur.

  1. « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
  2. « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. »

IntroductionLimites légales en France

Cette liberté n'est cependant pas totale et les différents textes nommés en définissent les limites. La Déclaration de 1789 précise bien que l'expression des opinions est libre « sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » (article 11) et « pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » (article 10). De même, la Convention européenne des droits de l'homme stipule :

« L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. »

La liberté d'expression est également limitée en France par la loi Pleven de 1972, condamnant la provocation publique à la haine raciale, définie comme visant certaines personnes ou groupes de personnes « à raison de leur origine ou leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». En 1990, à la suite notamment de la profanation du cimetière juif de Carpentras et de l'émotion qui s'en est suivie, est votée la loi Gayssot, sanctionnant le négationnisme.

IntroductionLa liberté d'expression dans le monde

La liberté d'expression n'est pas appliquée de la même manière dans chaque pays. Elle dépend de la législation, de la culture, des traditions, des régimes politiques, etc. Chaque année, Reporters sans frontières publie un classement mondial de la liberté de la presse. À la première place en 2017, on retrouve la Norvège, en dernière place la Corée du Nord. La France est classée en 39e position sur 180 pays[1].

IntroductionLes limites de la liberté d'expression à travers l'histoire

Tout au long de l'histoire, les différents pouvoirs ont eu tendance à vouloir contrôler l'information et user de censure. Ainsi, au Moyen-Âge, les Inquisitions espagnole et portugaise pratiquèrent pendant plusieurs siècles l'autodafé, la destruction par le feu des livres et des personnes jugés dangereux par l'Église. Dans les monarchies de droit divin, tous les ouvrages imprimés devaient passer l'épreuve de la censure royale et les auteurs considérés critiques étaient emprisonnés. En 1933, dès leur arrivée au pouvoir, les nazis organisèrent divers autodafés de livres d'écrivains juifs, communistes ou pacifistes. Durant les années 1960 et 1970, en France, des ouvrages furent interdits pour « atteinte aux bonnes mœurs » et pornographie. Des journaux satyriques ou irrévérencieux comme Hara Kiri, l'ancêtre de Charlie Hebdo, furent également victimes de procès à répétition. Un arsenal de lois visant à protéger la jeunesse furent promulguées, et on voulut même interdire la BD de Tarzan[1]. Aux États-Unis, à Hollywood, la volonté de lutter contre l'indécence conduisit à un code de règles contraignantes, obligeant les cinéastes à redoubler d'inventivité pour suggérer la passion[2]. Les années 1980 et 1990 virent fleurir les controverses autour du négationnisme, et il devint alors légitime d'interdire la diffusion des « faussaires de l'Histoire », comme on qualifia les personnes niant l'existence de la Shoah.

IntroductionActualité du débat

La question de la liberté d'expression et de ses limites rejaillit fréquemment dans l'actualité, comme en témoignent les évènements récents. En particulier, la question est revenue à la une, en janvier 2015, à travers l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui avait publié un ensemble de caricatures du prophète Mahomet, jugées offensantes pour une partie des fidèles. Suite aux attentats de novembre 2015, le gouvernement français instaure l'état d'urgence dans le pays, conduisant à de nouvelles restrictions de liberté, notamment de manifestation.

IntroductionEnjeux généraux

Limiter toujours plus la liberté d'expression ne court-il pas le risque d'un glissement vers un régime de censure, contraire à l'esprit de la démocratie ? La liberté d'expression ne doit-elle pas être maximale, comme le défendent certains auteurs ? De façon plus subtile, les limites posées à la liberté d'expression n'installent-elles pas une "pensée unique", un art aseptisé, et ne constituent-elles pas une régression du débat voire de la création dans toutes leurs dimensions, y compris polémiques et choquantes ? Vous trouverez sur cette page un inventaire des divers arguments du débat, regroupés par familles.

Arguments pourArguments « pour »

Quels sont les arguments pour limiter la liberté d'expression ?
  • Argument pourPour ne pas faire de tort aux personnes
  • Argument pourPour lutter contre les contenus choquants
  • Argument pourPour lutter contre les idées dangereuses
  • Argument pourPour éviter les troubles à l’ordre public
  • Argument pourPour protéger l'État et les entreprises
  • Argument pourPour respecter la propriété intellectuelle
  • Argument pourPour l'empêcher de s'autodétruire
  • Argument pourIl n'y a pas de démarcation claire entre expression et action
  • Argument pourLa liberté d'expression doit être maximisée

Arguments contreArguments « contre »

Quels sont les arguments contre limiter la liberté d'expression ?
  • Argument contreLimiter la liberté d'expression est antidémocratique
  • Argument contreLimiter la liberté d'expression est dangereux
  • Argument contreLimiter la liberté d'expression est inefficace
  • Argument contreLimiter la liberté d'expression n'est pas nécessaire
  • Argument contreLa liberté d'expression doit être maximale
  • Argument contreEn s'en prenant à la liberté d'expression, certains progressiste commettent une erreur mortelle
  • Argument contreLimiter la liberté d'expression, c'est refuser de faire confiance en la raison
  • Argument contreLes limites actuelles de la liberté d'expression sont largement suffisantes

Pour aller plus loinPour aller plus loin

BibliographieBibliographie

  • Raoul Vaneigem, Rien n'est sacré, tout peut se dire, La Découverte, 2015.
  • Jean-Jacques Pauvert, Nouveaux (et moins nouveaux) visages de la censure, Les Belles Lettres, 1994.
  • Anastasia Colosimo, Les bûchers de la liberté, Stock, 2016.
  • Elisabeth Lévy, Les maîtres censeurs, Éditions JC Lattès, 2002.
  • Ruwen Ogien, La liberté d'offenser, La Musardine, 2007.
  • Philippe Nemo, La régression intellectuelle en France, Texquis, 2011.
  • Emmanuel Pierrat, Le Livre noir de la censure, Le Seuil, 2008.
  • Emmanuel-Juste Duits, Didier Barbier, La Logique de la Bête, Editions de l'Eclat, 2014.
  • Herbert Marcuse, Tolérance répressive, Homnisphères, 2008.
  • Roger-Pol Droit, Jusqu'où tolérer ?, Le Monde Editions, 1996.
  • Daniel Schneidermann, Liberté d'expression : a-t-on le droit de tout dire ?, La ville brûle, 2015.

SitographieSitographie

VidéographieVidéographie


Utilisateur anonyme #1

Il y a 62 mois
Score : -1++
Pour s'exprimer sur le net en tant que simple citoyen il faut s'inscrire sur un site. Pourquoi certains mouvements peuvent-ils s'exprimer librement ?

Utilisateur anonyme #2

Il y a 60 mois
Score : 0++

La réponse pour ou contre est intéressante. Celle du pour et du contre encore plus. Hélas ce n'est pas ici qu'on la trouve. j'en suis la preuve. Quant aux arguments d'un tel débat il me semble intéressant de lire des commentaires anonymes (autres que le mien). Et dès lors on s’aperçoit que la liberté d'expression gagnerait à être limitée voire parfois même censurée. Et donc je pense que la vraie question reste: Qui décide ? Moi ? vous ? Ce que d'aucuns appellent Dieu ? et d'autres le hasard.

Mais qu'est-ce que je perds mon temps ici ! M'enregistrer ici ?

Utilisateur anonyme #3

Il y a 51 mois
Score : -1++
Ah mais vous ne perdez votre temps point puisque ce site révolutionnaire m'a facilité la vie et m'a aussi appris de nouvelles choses, il me montre que en effet il y a des pour et des contre a tout et que peut importe le sujet, pas tout le monde a le meme avis et c'est correct car sinon la vie serai trop facile.

Stemy

Il y a 21 jours
Score : 0++
Une liberté d'expression absolue, ça implique de laisser s'exprimer des propos qui, à terme, finissent par la détruire. Si on a le droit de dire ce qu'on veut, on peut par conséquent agresser verbalement qui on veut, et les victimes craindront de s'exprimer par peur de subir ce type d'attaque, c'est un des exemples où la liberté d'expression est utilisée de manière autodestructrice.
Ajoutez un commentaire
Wikidébats accueille tous les commentaires. Si vous ne voulez pas être anonyme, créez un compte ou connectez-vous.