Il faut préserver les Murs à pêches de Montreuil pour préserver un espace vert à côté de Paris
Résumé
Citations
« La ville de Montreuil se trouve ainsi dotée d’un espace non bâti approchant les 30 hectares en cœur de ville, pourvu d’une identité paysagère unique. Le cumul identité paysagère remarquable et territoire non bâti en cœur de ville n’existe pratiquement pas en situation urbaine ou périurbaine dans les villes de France. La Petite Amazonie au cœur de Nantes, le Bois de Boulogne au cœur de Lille ou les Fortifications Vauban de Maubeuge trouvent leur origine dans un passé militaire ou dans une longue histoire de délaissée (Nantes). La production vivrière ayant créé le paysage de Montreuil ne trouve donc aucun équivalent paysager urbain. Dans une perspective protectionniste, cette seule raison suffirait à entreprendre les démarches qui permettent de restaurer et de maintenir ce paysage. »
« Aujourd’hui, sauvegarder l’environnement et assurer une meilleure maîtrise de la consommation des espaces verts et agricoles sont des objectifs partagés par le Conseil Régional, l’État et le Conseil Économique et Social de la Région Île-de-France. Au sein d’une agglomération toujours plus dense, il est nécessaire de protéger durablement les espaces ouverts pour y « reconstruire » de l’espace public, accessible à tous.
Cela est particulièrement vrai pour le département de la Seine-Saint-Denis qui manquent cruellement de sites protégés et aménagés pour les populations les plus diverses et les plus démunies. La Seine-Saint-Denis ne compte en effet que deux sites classés (Parc Forestier de la poudrerie de Sevran et les Murs à Pêches), quand le reste de l’Île-de-France en compte 111.
Accéder à la nature en ville, c‘est aussi développer un imaginaire urbain de qualité, solidaire, a contrario de celui qui est lié au pavillonnaire. Ici, nous avons la chance de pouvoir créer un pôle de tourisme agricole et culturel dans des parcelles cultivées de murs à pêches restaurés, en partenariat avec la Région, les arboriculteurs franciliens et les organismes qui œuvrent dans les domaines culturel, pédagogique, patrimonial et environnemental. »
« [N]ous ne saurions oublier que la vie humaine est aussi évasion, rêve, poésie, déambulation, flânerie, errance, émerveillement devant une libellule, sieste à l’ombre d’un arbre, flirt au soleil, amour. Le domaine des Murs à pêches est exactement ce que l’univers marchand n’a pas réussi à dérober à la ville. Aussi bien, nous ne céderons pas sur ce qui est le cœur de notre engagement. TOUT ce qui n’a pas été urbanisé, tout ce qui n’a pas été massacré par le béton et l’urbanisme fou des années 60 doit être conservé. »
« Certains habitants de ce quartier le perçoivent comme un espace rural en ville et souhaitent que cette spécificité soit conservée. Un espace de nature au pied des cités, un paysage qui permet de « s’échapper » de la ville : le labyrinthe des murs permet de passer d’un monde à un autre, d’envisager plusieurs mondes différents. Cet aspect doit être valorisé ainsi que des projets portés par les habitants des quartiers de grands ensembles voisins. »
« D’abord et avant tout, la douceur, le calme et la paix, mots très souvent exprimés. Cet espace constitue un véritable refuge contre toutes les agressions que nous subissons. Nos adhérents y associent les termes suivants : ressourcement individuel, silence, sons de la nature, intimité, respect, paix et tranquillité – sérénité et détente –, lieu sauvage, magie des lieux – charme et poésie –, mémoire de l’enfance, espace de respiration hors du temps. Espace de liberté au milieu de l’enfer urbain. Le périmètre des murs est un immense jardin d’aventure plein de surprises. »