Il existe de nombreux allers-retours entre les cabinets politiques et les conseils d'administration économiques
Cet argument est utilisé dans les débats La France est-elle une démocratie ?, La liberté d'expression doit-elle être limitée ?, Le communisme a-t-il encore un avenir ?, La violence est-elle nécessaire aux progrès socio-politiques ?, Le néolibéralisme doit-il s'effondrer ?, Le capitalisme doit-il être renversé ?, Le capitalisme doit-il être réformé ?, Le capitalisme peut-il être réformé ? et Le marxisme doit-il être abandonné ?.
Cet argument est une justification de Le pouvoir politique est influencé par le pouvoir économique.
Résumé
- la plupart des dirigeants des plus grandes entreprises sont passés par un cabinet ministériel : Jean-Marie Messier, Louis Schweizer, Jacques Calvet, Jean Peyrelevade, Michel Pébereau, etc.
- Roger Fauroux : PDG de Saint-Gobain puis ministre de l'Industrie de Michel Rocard en 1988, puis directeur de l'ENA, occupant des fauteuils dans divers conseils d'administration (dont Usinor Sacilor)
- Martine Aubry : directrice générale adjointe du groupe Péchiney, puis ministre du Travail en 1991 avec pour interlocuteur privélégié le président du CNPF Jean Gandois, ancien président de Péchiney
Citations
« Les allers-retours effectués par des hauts fonctionnaires entre les ministères ou les grands corps de l’administration et la direction de groupes capitalistes en attestent suffisamment. La carrière d’Élisabeth Borne, actuelle ministre du Travail macroniste, en est un exemple typique. Elle l’a commencée au ministère de l’Équipement en 1987. Au Parti socialiste, elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Lionel Jospin puis de Jack Lang. Après un passage comme directrice technique chez la société d’hébergement de travailleurs migrants Sonacotra (renommée Adoma en 2007), elle rejoint en 1997 le cabinet de Lionel Jospin. En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la SNCF, puis rejoint la société Eiffage en 2007 en tant que directrice des concessions. Elle a donc été aux premières loges pour négocier ce superbe cadeau aux bétonneurs qu’ont constitué les concessions des autoroutes. Après ce passage dans le privé, elle retourne dans le public, car elle est nommée en 2013 préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne. Ensuite elle devient directrice de cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie (2014-2015), présidente de la Régie autonome des transports parisiens (RATP, 2015-2017), pour finir donc par rejoindre La République en marche, ministre chargée des Transports en mai 2017, et aujourd’hui ministre du Travail dans le gouvernement de Jean Castex. »
« De telles carrières, entre la direction de l’État et celles de groupes capitalistes, sont monnaie courante. La plus connue reste celle de Macron : inspecteur des finances avant de devenir banquier d’affaires à la banque Rothschild, puis secrétaire général de l’Élysée sous Hollande, il a ensuite été, comme chacun sait, ministre, puis président. Macron a réussi à se faire élire en dénonçant « l’ancien monde », qu’il perpétue parfaitement. »
« Comment peut-on prendre des décisions politiques à l’abri des influences des grandes entreprises quand, par exemple, huit des douze membres du cabinet Van der Straeten (ministre fédérale de l’Énergie) travaillant sur les questions d’énergie viennent du secteur privé ? C’est impossible. »
