https://fr.wikidebates.org/w/api.php?action=feedcontributions&user=Windreaver&feedformat=atomWikidébats - Contributions de l’utilisateur [fr]2024-03-28T12:46:55ZContributions de l’utilisateurMediaWiki 1.35.14https://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=11181Dieu existe-t-il ?2018-10-01T20:42:58Z<p>Windreaver : /* Ouvrages plutôt « contre » */</p>
<hr />
<div>{{Bandeau débat en construction}}<br />
{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Dieu est l'Être transcendant créateur de l'Univers. C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour4 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour5 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour6 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour7 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour8 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour9 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-pour10 = <br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dans ce cas d'où vient Dieu ? <br />
| résumé-objection1 =Si il y a une cause nécessaire à l'univers, quelle est la cause de Dieu ? Cela déplace juste la question de la cause de l'univers à celle de Dieu <br />
| titre-objection2 =Il est impossible de prouver que quelque chose n'existe pas. <br />
| résumé-objection2 =C'est n'est pas parce que l'on a jamais observé de génération spontanée que forcément cela n'existe pas <br />
| titre-objection3 =Une cause nécessaire à l'univers n'implique pas forcément Dieu <br />
| résumé-objection3 =Ce n'est pas par ce que nous ne connaissons pas l'origine d'une chose que cela veut forcément dire que Dieu est cette origine en question. <br />
Cet argument pourrait être vu comme une "réduction à l'ignorance" selon la formule de Spinoza. <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 =Rien ne prouve que le néant a existé <br />
| résumé-objection4 =Voir l'objection :[[#Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch]]. <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=Pourquoi cette raison viendrait-elle forcément de dieu ?|résumé-objection1=Peut-être que tout ce qui existe a une raison d'exister, cependant il n'y a aucune preuve que cela soit forcément un Dieu qui détermine cette raison.|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection6=|résumé-objection6=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=A voir sur https://www.wikiwand.com/fr/Paradoxes_de_Z%C3%A9non|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=Un Big Crunch est immédiatement suivi d'un Big Bang, répétant ce cycle indéfiniment.|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection6=|résumé-objection6=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=Tout ce qui est fabriqué ou créé possède un artisan ou un créateur. La connaissance de l'être fabriqué ou artefact permet de connaître son artisan. L'univers manifeste un art. Par conséquent, la connaissance de l'univers nous fait connaître son Artisan.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi ''sui generis'', ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=|titre-objection6=|résumé-objection6=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence de guérisons inexpliquées ne prouve rien<br />
| résumé-objection = Il a toujours existé des guérisons que les médecins ne s'expliquent pas mais ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas les expliquer que cela veut forcément dire que c'est d'origine divine. Rien ne dit d'ailleurs que ces guérisons ne s'expliqueront jamais. <br />
<br />
Par ailleurs, certains pointent les guérisons inexpliquées qui ont eu lieu dans des lieux saints (ex : Lourdes). Cependant, s'il existe des guérisons de ce genre partout, cela signifie par définition qu'il en existe aussi dans des lieux de ce genre. Cela ne donne pas plus de signification à ces guérisons. <br />
<br />
La seule chose que nous pouvons conclure d'une guérison inexpliquée, c'est qu'elle est inexpliquée. C'est tout. Y voir quoi que ce soit d'autre est de la spéculation.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'en entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation (ancien)|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains. La charge de la preuve revient aux croyants, qui avancent une hypothèse et doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 =Les athées avancent aussi une thèse <br />
| résumé-objection3 =En affirmant : "Dieu n'existe pas", les athées avancent autant une thèse que les croyant qui affirment "Dieu existe." Si je dis "Il n'y a pas de voleurs derrière la porte", même si mon affirmation est de forme négative, j'affirme bien quelque chose - qui demande des preuves, par exemple en ouvrant la porte pour constater s'il y a un voleur ou non. Les athées se prétendent "neutres" alors qu'ils véhiculent une vision du monde qui ne va de soi, impliquant par exemple que les lois de la physique se sont formées d'elles-mêmes ou que l'énergie n'a pas besoin de cause incausée. Leur position n'est pas plus naturelle que celle du croyant, et ils sont aussi en charge d'administrer la preuve de leur hypothèse. . <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| titre-objection9 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le fait que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 ="Dieu est un argument bouche-trou" : un argument infalsifiable <br />
| résumé-objection1 =Lorsqu'on dit que "Dieu est un argument bouche-trou", on suppose qu'il y aura une explication naturelle ou scientifique au phénomène encore inexpliqué. On suppose donc par avance le résultat de recherches et d'expériences qui n'ont pas encore été effectuées. De fait, on peut toujours prétendre, face à n'importe quel phénomène, qu'il sera "expliqué de façon naturelle dans le futur". Même si on voyait 'inscrire en lettres de feu sur des rochers "Made by God", on pourrait dire "Demain on trouvera une explication naturelle à ce phénomène". Ainsi, l'argument est infalsifiable. Aucune expérience ne permet de le contredire ; on a "toujours raison" en arguant que "dans le futur, tel fait sera expliqué de façon scientiste." <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== L'existence d'un dieu est impossible physiquement ===<br />
<br />
{{Section Vos retours}}<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Averroès<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours décisif<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1996<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Richard Dawkins, ''L'Horloger aveugle'', Paris, Robert Laffont, 1999.<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'Avenir d'une illusion'', 1927.<br />
* Christopher Hitchens, ''Dieu n'est pas grand'', Paris, Belfond, 2009.<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie'', Paris, Grasset, 2005.<br />
* Bertrand Russell, ''Pourquoi je ne suis pas chrétien'', Montréal, Lux, 2011.<br />
* Jean-Paul Sartre, ''L'Existentialisme est un humanisme'', Paris, Gallimard, 1946.<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
{{Métabalises débat|sujet=l'existence de Dieu|mots-clés=débat, existence, Dieu, religion, athée}}<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Sujet:U8axqpvguamafc5z&topic_postId=ulsojvt0fui2qpg7&topic_revId=ulsojvt0fui2qpg7&action=single-viewSujet:U8axqpvguamafc5z2018-10-01T20:36:45Z<span class="plainlinks"><a href="/wiki/Utilisateur:Windreaver" class="mw-userlink" title="Utilisateur:Windreaver"><bdi>Windreaver</bdi></a> <span class="mw-usertoollinks">(<a href="/wiki/Discussion_utilisateur:Windreaver" class="mw-usertoollinks-talk" title="Discussion utilisateur:Windreaver">discussion</a> | <a href="/wiki/Sp%C3%A9cial:Contributions/Windreaver" class="mw-usertoollinks-contribs" title="Spécial:Contributions/Windreaver">contributions</a>)</span> <a target="_blank" rel="nofollow noreferrer noopener" class="external text" href="https://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Sujet:U8axqpvguamafc5z&topic_showPostId=ulsojvt0fui2qpg7#flow-post-ulsojvt0fui2qpg7">a ajouté un commentaire</a> sur « Bienvenue » (<em>Bonjour, Je ne me souviens plus trop mais je crois que j'ai vu passer un tweet qui en parlait. Cordialement</em>).</span>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=11180Dieu existe-t-il ?2018-10-01T20:35:15Z<p>Windreaver : </p>
<hr />
<div>{{Bandeau débat en construction}}<br />
{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Dieu est l'Être transcendant créateur de l'Univers. C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour4 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour5 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour6 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour7 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour8 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour9 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-pour10 = <br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dans ce cas d'où vient Dieu ? <br />
| résumé-objection1 =Si il y a une cause nécessaire à l'univers, quelle est la cause de Dieu ? Cela déplace juste la question de la cause de l'univers à celle de Dieu <br />
| titre-objection2 =Il est impossible de prouver que quelque chose n'existe pas. <br />
| résumé-objection2 =C'est n'est pas parce que l'on a jamais observé de génération spontanée que forcément cela n'existe pas <br />
| titre-objection3 =Une cause nécessaire à l'univers n'implique pas forcément Dieu <br />
| résumé-objection3 =Ce n'est pas par ce que nous ne connaissons pas l'origine d'une chose que cela veut forcément dire que Dieu est cette origine en question. <br />
Cet argument pourrait être vu comme une "réduction à l'ignorance" selon la formule de Spinoza. <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 =Rien ne prouve que le néant a existé <br />
| résumé-objection4 =Voir l'objection :[[#Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch]]. <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=Pourquoi cette raison viendrait-elle forcément de dieu ?|résumé-objection1=Peut-être que tout ce qui existe a une raison d'exister, cependant il n'y a aucune preuve que cela soit forcément un Dieu qui détermine cette raison.|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection6=|résumé-objection6=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=A voir sur https://www.wikiwand.com/fr/Paradoxes_de_Z%C3%A9non|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=Un Big Crunch est immédiatement suivi d'un Big Bang, répétant ce cycle indéfiniment.|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection6=|résumé-objection6=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=Tout ce qui est fabriqué ou créé possède un artisan ou un créateur. La connaissance de l'être fabriqué ou artefact permet de connaître son artisan. L'univers manifeste un art. Par conséquent, la connaissance de l'univers nous fait connaître son Artisan.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi ''sui generis'', ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
|titre-argument-détaillé=|titre-débat-connexe=|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=|titre-objection6=|résumé-objection6=|titre-objection7=|résumé-objection7=|titre-objection8=|résumé-objection8=|titre-objection9=|résumé-objection9=|titre-objection10=|résumé-objection10=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence de guérisons inexpliquées ne prouve rien<br />
| résumé-objection = Il a toujours existé des guérisons que les médecins ne s'expliquent pas mais ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas les expliquer que cela veut forcément dire que c'est d'origine divine. Rien ne dit d'ailleurs que ces guérisons ne s'expliqueront jamais. <br />
<br />
Par ailleurs, certains pointent les guérisons inexpliquées qui ont eu lieu dans des lieux saints (ex : Lourdes). Cependant, s'il existe des guérisons de ce genre partout, cela signifie par définition qu'il en existe aussi dans des lieux de ce genre. Cela ne donne pas plus de signification à ces guérisons. <br />
<br />
La seule chose que nous pouvons conclure d'une guérison inexpliquée, c'est qu'elle est inexpliquée. C'est tout. Y voir quoi que ce soit d'autre est de la spéculation.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'en entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation (ancien)|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains. La charge de la preuve revient aux croyants, qui avancent une hypothèse et doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 =Les athées avancent aussi une thèse <br />
| résumé-objection3 =En affirmant : "Dieu n'existe pas", les athées avancent autant une thèse que les croyant qui affirment "Dieu existe." Si je dis "Il n'y a pas de voleurs derrière la porte", même si mon affirmation est de forme négative, j'affirme bien quelque chose - qui demande des preuves, par exemple en ouvrant la porte pour constater s'il y a un voleur ou non. Les athées se prétendent "neutres" alors qu'ils véhiculent une vision du monde qui ne va de soi, impliquant par exemple que les lois de la physique se sont formées d'elles-mêmes ou que l'énergie n'a pas besoin de cause incausée. Leur position n'est pas plus naturelle que celle du croyant, et ils sont aussi en charge d'administrer la preuve de leur hypothèse. . <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation (ancien)|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le fait que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR (ancien)<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation (ancien)<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 ="Dieu est un argument bouche-trou" : un argument infalsifiable <br />
| résumé-objection1 =Lorsqu'on dit que "Dieu est un argument bouche-trou", on suppose qu'il y aura une explication naturelle ou scientifique au phénomène encore inexpliqué. On suppose donc par avance le résultat de recherches et d'expériences qui n'ont pas encore été effectuées. De fait, on peut toujours prétendre, face à n'importe quel phénomène, qu'il sera "expliqué de façon naturelle dans le futur". Même si on voyait 'inscrire en lettres de feu sur des rochers "Made by God", on pourrait dire "Demain on trouvera une explication naturelle à ce phénomène". Ainsi, l'argument est infalsifiable. Aucune expérience ne permet de le contredire ; on a "toujours raison" en arguant que "dans le futur, tel fait sera expliqué de façon scientiste." <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE (ancien)<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection (ancien)<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{Citation (ancien)<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== L'existence d'un dieu est impossible physiquement ===<br />
<br />
{{Section Vos retours}}<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Averroès<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours décisif<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1996<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=}}<br />
* {{Référence bibliographique (ancien)<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
{{Métabalises débat|sujet=l'existence de Dieu|mots-clés=débat, existence, Dieu, religion, athée}}<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6064Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:45:02Z<p>Windreaver : </p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=Tout ce qui est fabriqué ou créé possède un artisan ou un créateur. La connaissance de l'être fabriqué ou artefact permet de connaître son artisan. L'univers manifeste un art. Par conséquent, la connaissance de l'univers nous fait connaître son Artisan.<br />
{{Citation|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le fait que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Averroès<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours décisif<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1996<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Utilisateur:Windreaver&diff=6063Utilisateur:Windreaver2018-02-25T13:43:36Z<p>Windreaver : </p>
<hr />
<div>Bonjour, je viens de Wikipédia sur laquelle j'interviens principalement en philosophie et religions.<br />
<br />
Je suis venu apporter des textes, entrées bibliographiques et compléments sur [[Dieu existe-t-il ?]].<br />
Je me rends compte d'ailleurs que les arguments sont reformulés à travers les âges mais pas véritablement nouveaux depuis l'Antiquité et le Moyen Âge.<br />
Cela dit, il convient de garder à l'esprit que bien des philosophes ont cherché à montrer que l'existence de Dieu échappait au débat rationnel (Pascal, Kierkegaard).<br />
<br />
Cordialement<br />
[[Utilisateur:Windreaver|Windreaver]] ([[Discussion utilisateur:Windreaver|discussion]]) 25 février 2018 à 14:43 (CET)</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Utilisateur:Windreaver&diff=6062Utilisateur:Windreaver2018-02-25T13:43:17Z<p>Windreaver : Page créée avec « Bonjour, je viens de Wikipédia sur laquelle j'interviens principalement en philosophe et religions. Je suis venu apporter des textes, entrées bibliographiques et compl... »</p>
<hr />
<div>Bonjour, je viens de Wikipédia sur laquelle j'interviens principalement en philosophe et religions.<br />
<br />
Je suis venu apporter des textes, entrées bibliographiques et compléments sur [[Dieu existe-t-il ?]].<br />
Je me rends compte d'ailleurs que les arguments sont reformulés à travers les âges mais pas véritablement nouveaux depuis l'Antiquité et le Moyen Âge.<br />
Cela dit, il convient de garder à l'esprit que bien des philosophes ont cherché à montrer que l'existence de Dieu échappait au débat rationnel (Pascal, Kierkegaard).<br />
<br />
Cordialement<br />
[[Utilisateur:Windreaver|Windreaver]] ([[Discussion utilisateur:Windreaver|discussion]]) 25 février 2018 à 14:43 (CET)</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6061Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:34:48Z<p>Windreaver : /* Ouvrages plutôt « contre » */ ouvrage non libre et lien mort</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=Tout ce qui est fabriqué ou créé possède un artisan ou un créateur. La connaissance de l'être fabriqué ou artefact permet de connaître son artisan. L'univers manifeste un art. Par conséquent, la connaissance de l'univers nous fait connaître son Artisan.<br />
{{Citation|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Averroès<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours décisif<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1996<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6060Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:34:05Z<p>Windreaver : /* Ouvrages plutôt « pour » */</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=Tout ce qui est fabriqué ou créé possède un artisan ou un créateur. La connaissance de l'être fabriqué ou artefact permet de connaître son artisan. L'univers manifeste un art. Par conséquent, la connaissance de l'univers nous fait connaître son Artisan.<br />
{{Citation|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
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}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
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}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Averroès<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours décisif<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1996<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6059Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:33:00Z<p>Windreaver : /* 1. L'univers a une cause première */</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=Tout ce qui est fabriqué ou créé possède un artisan ou un créateur. La connaissance de l'être fabriqué ou artefact permet de connaître son artisan. L'univers manifeste un art. Par conséquent, la connaissance de l'univers nous fait connaître son Artisan.<br />
{{Citation|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6058Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:29:25Z<p>Windreaver : /* 1. L'univers a une cause première */</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La création de l'univers par analogie avec l'artisanat<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Averroès|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Si l'œuvre de la philosophie n'est rien de plus que l'étude réfléchie de l'univers en tant qu'il fait connaître l'Artisan (je veux dire en tant qu'il est œuvre d'art, car l'univers ne fait connaître l'Artisan que par la connaissance de l'art qu'il [révèle], et plus la connaissance de l'art qu'il [révèle] est parfaite, plus est parfaite la connaissance de l'Artisan), et [si] la Loi religieuse invite et incite à s'instruire par la considération de l'univers, il est dès lors évident que l'[étude] désignée par ce nom [de philosophie] est, de par la Loi religieuse, ou bien obligatoire ou bien méritoire. |livre=Discours décisif|numéro=|localisation=§2|page=|édition=|lieu=|date=|lien=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/averroes/accord.htm|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6057Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:19:09Z<p>Windreaver : /* Ouvrages plutôt « contre » */</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992 (1841)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6056Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:18:05Z<p>Windreaver : /* {{logo bibliographie}} Bibliographie */ ajouts</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai, 1985.<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher.<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974.<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Anselme de Cantorbery<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Monologion. Proslogion<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1986<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = George Berkeley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Trois dialogues entre Hylas et Philonous<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1999 (1713)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = René Descartes<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Discours de la méthode<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2016 (1637)<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Étienne Gilson<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Athéisme difficile<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Vrin<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1979<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Karl Jaspers<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Introduction à la philosophie<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Plon<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1951<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Raymond Ruyer<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu des religions, Dieu de la science<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Flammarion<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1970<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Ludwig Feuerbach<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = L'Essence du christianisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Gallimard<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1992<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Sigmund Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
* Michel Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6055Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:08:37Z<p>Windreaver : /* 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer */</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'un être plus parfait que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
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}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
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}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
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}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
* Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6054Dieu existe-t-il ?2018-02-25T13:07:22Z<p>Windreaver : argument de l'idée de parfait</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'idée de la perfection<br />
|résumé-argument= Je suis un être imparfait, or j'ai en moi l'idée d'une chose plus parfaite que moi, cette idée n'a pas pu être inventée par moi, donc elle a été mise en moi par un être plus parfait que moi.<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=En suite de quoi, faisant réflexion sur ce que je doutais, et que, par conséquent, mon être n'était pas tout parfait, car je voyais clairement que c'était une plus grande perfection de connaître que de douter, je m'avisai de chercher d'où j'avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n'étais ; et je connus évidemment que ce devait être de quelque nature qui fût en effet plus parfaite. Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature,en tant qu'elle avait quelque perfection ; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. Mais ce ne pouvait être le même de l'idée d'un être plus parfait que le mien : car, de la tenir du néant, c'était chose manifestement impossible ; et parce qu'il n'y a pas moins de répugnance que le plus parfait soit une suite et une dépendance du moins parfait, qu'il y en a que de rien procède quelque chose, je ne la pouvais tenir non plus de moi-même. De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu.<br />
|livre=Discours de la méthode|numéro=|localisation=Partie IV|page=|édition=|lieu=|date=1637|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Discours_de_la_m%C3%A9thode|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
* Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaverhttps://fr.wikidebates.org/w/index.php?title=Dieu_existe-t-il_%3F&diff=6053Dieu existe-t-il ?2018-02-25T12:53:54Z<p>Windreaver : ajout Anselme</p>
<hr />
<div>{{sommaire|niveau=1}}<br />
<br />
==Pour comprendre le débat==<br />
===Définition===<br />
Nous avons absolument besoin d’une définition de Dieu sur laquelle tout le monde puisse être d’accord. Faute de quoi, le débat devrait d’abord porter sur la manière dont nous allons définir cette notion.<br />
<br />
Cette définition est simple : c’est ce qui porterait une intention qui serait à l’origine de l’Univers. Vous trouverez ici une bonne définition :<br />
<br />
https://dicophilo.fr/definition/dieu/<br />
<br />
C’est de ce dont nous parlons quand nous parlons de Dieu, abstraction faite des milles et une conceptions particulières que l’on peut s’en faire. L’acceptation d’une définition commune a non seulement l’avantage de savoir de quoi l’on parle, mais aussi d’éliminer nombre d’arguments qui sont liés à une conception particulière de Dieu.<br />
<br />
===Préalables===<br />
===Acteurs du débat===<br />
===Histoire du débat===<br />
<br />
{{Page Wikipédia|https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu|Arguments sur l'existence de Dieu}}<br />
<br />
{{Carte des familles d'arguments<br />
| titre-pour1 = L'univers a une cause première<br />
| titre-pour2 = L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur<br />
| titre-pour3 = Les expériences mystiques<br />
| titre-pour4 = Il existe des interventions divines<br />
| titre-pour5 = Il existe une morale indépendante des hommes<br />
| titre-pour6 = Dieu est nécessaire à l'agir humain<br />
| titre-pour7 = Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde<br />
| titre-pour8 = L'existence de Dieu est contenue dans son concept<br />
| titre-pour9 = Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer<br />
| titre-pour10 = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| titre-contre1 = Rien ne montre l'existence d'un dieu<br />
| titre-contre2 = Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière<br />
| titre-contre3 = La souffrance et le mal existent<br />
| titre-contre4 = Les religions se contredisent<br />
| titre-contre5 = L'homme est libre<br />
| titre-contre6 = L'homme est déterminé<br />
| titre-contre7 = Dieu est un concept contradictoire<br />
| titre-contre8 = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| titre-contre9 = Dieu est une invention<br />
| titre-contre10 = Dieu n'est que le nom de notre ignorance<br />
}}<br />
<br />
== Arguments POUR ==<br />
=== 1. L'univers a une cause première ===<br />
En considérant l'univers, on voit que chaque objet a une cause, qui lui-même a une cause et ainsi, en remontant la chaîne des causes, on arrive nécessairement à une cause première. Dieu est cette cause première.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = De rien, rien ne naît<br />
| résumé-argument = Il n'existe pas de « génération spontanée » ni d'objets qui apparaissent d'un coup à partir du vide absolu. « Du néant, rien ne naît. » Il y a donc une cause nécessaire à l'univers. Cette cause est l'Être, la Substance (ce qui se tient « en dessous »).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection-détaillée3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Tout ce qui existe a une raison d'exister<br />
|résumé-argument=Rien ne se fait sans raison. Pour chaque chose, il y a une raison suffisante (Leibniz) qui en rend compte. Un Dieu intelligent calcule tous les mondes possibles et choisit alors qu'advienne le meilleur.<br />
{{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Maintenant il faut s’élever à la métaphysique, en nous servant du grand principe, peu employé communément, qui porte que rien ne se fait sans raison suffisante ; c’est-à-dire que rien n’arrive sans qu’il soit possible à celui qui connaîtrait assez les choses de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi, et non pas autrement. Ce principe posé, la première question qu’on a droit de faire sera : Pourquoi il y a plutôt quelque chose que rien? Car le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. De plus, supposé que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse rendre raison pourquoi elles doivent exister ainsi, et non autrement. Or, cette raison suffisante de l’existence de l’univers ne se saurait trouver dans la suite des choses contingentes, c’est-à-dire des corps et de leurs représentations dans les âmes ; parce que la matière étant indifférente en elle-même au mouvement et au repos, et à un mouvement tel ou tel autre, on n’y saurait trouver la raison du mouvement, et encore moins d’un tel mouvement. Et quoique le présent mouvement qui est dans la matière vienne du précédent, et celui-ci encore d’un précédent, on n’en est pas plus avancé, quand on irait aussi loin que l’on voudrait ; car il reste toujours la même question. Ainsi, il faut que la raison suffisante, qui n’ait plus besoin d’une autre raison, soit hors de cette suite des choses contingentes, et se trouve dans une substance qui en soit la cause, et qui soit un être nécessaire, portant la raison de son existence avec soi ; autrement on n’aurait pas encore une raison suffisante où l’on puisse finir. Et cette dernière raison des choses est appelée Dieu.|livre=Principes de la nature et de la grâce fondés en raison|numéro=|localisation=§ 7 et 8|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Principes_de_la_nature_et_de_la_gr%C3%A2ce_fond%C3%A9s_en_raison|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir une infinité de causes<br />
|résumé-argument =<br />
{{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=La seconde voie [pour prouver l'existence de Dieu] part de la notion de cause efficiente. Nous constatons, à observer les choses sensibles, qu’il y a un ordre entre les causes efficientes ; mais ce qui ne se trouve pas et qui n’est pas possible, c’est qu’une chose soit la cause efficiente d’elle-même, ce qui la supposerait antérieure à elle-même, chose impossible. Or, il n’est pas possible non plus qu’on remonte à l’infini dans les causes efficientes ; car, parmi toutes les causes efficientes ordonnées entre elles, la première est cause des intermédiaires et les intermédiaires sont causes du dernier terme, que ces intermédiaires soient nombreux ou qu’il n’y en ait qu’un seul. D’autre part, supprimez la cause, vous supprimez aussi l’effet. Donc, s’il n’y a pas de premier, dans l’ordre des causes efficientes, il n’y aura ni dernier ni intermédiaire. Mais si l’on devait monter à l’infini dans la série des causes efficientes, il n’y aurait pas de cause première ; en conséquence, il n’y aurait ni effet dernier, ni cause efficiente intermédiaire, ce qui est évidemment faux. Il faut donc nécessairement affirmer qu’il existe une cause efficiente première, que tous appellent Dieu.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 2, art. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|citation=La raison suffisante de l’existence des choses ne saurait être trouvée ni dans aucune des choses singulières, ni dans tout l’agrégat ou la série des choses. Supposons que le livre des éléments de la géométrie ait existé de tout temps et que les exemplaires en aient toujours été copiés l’un sur l’autre : il est évident, bien qu’on puisse expliquer l’exemplaire présent par l’exemplaire antérieur sur lequel il a été copié, qu’on n’arrivera jamais, en remontant en arrière à autant de livres qu’on voudra, à la raison complète de l’existence de ce livre, puisqu’on pourra toujours se demander, pourquoi de tels livres ont existé de tout temps, c’est-à-dire pourquoi il y a eu des livres et pourquoi des livres ainsi rédigés. Ce qui est vrai des livres, est aussi vrai des différents états du monde, dont le suivant est en quelque sorte copié sur le précédent, bien que selon certaines lois de changement. Aussi loin qu’on remonte en arrière à des états antérieurs, on ne trouvera jamais dans ces états la raison complète, pour laquelle il existe un monde et qui est tel. On a donc beau se figurer le monde comme éternel : puisqu’on ne suppose cependant rien que des états successifs, qu’on ne trouvera dans aucun de ces états sa raison suffisante, et qu’on ne se rapproche nullement de l’explication en multipliant à volonté le nombre de ces états, il est évident que la raison doit être cherchée ailleurs. […] D’où il est manifeste que, même en supposant le monde éternel, on ne saurait éviter la nécessité d’admettre que la raison dernière des choses est au-delà du monde, qu’elle est Dieu.<br />
|livre=De l’origine radicale des choses<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1697<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Admettons que vous vous trouviez dans un wagon qui roule sur une voie ferrée. Vous demandez à votre voisin pourquoi le wagon roule. S’il vous répond : « C’est très simple, le wagon roule parce qu’il est accroché au wagon précédent qui roule et l’entraîne », vous ne serez sûrement pas satisfait ; vous reposerez donc la même question pour le wagon précédent. Votre voisin réitère alors sa question : « Le wagon qui nous précède roule parce qu’il est entraîné par un troisième wagon, qui roule et l’entraîne. » Et si votre voisin s’entête et vous répond que le train dans lequel vous vous trouvez comporte un nombre infini de wagons, et qu’il sera toujours possible de trouver un wagon précédent pour expliquer le mouvement de tout wagon donné, vous ne vous satisferez pas et finirez par conclure que votre voisin n’a pas bien compris la question. En guise d’explication, votre voisin s’en tient, en effet, à reculer la question d’un cran. Mais cela ne sert à rien. Il est clair que vous ne cherchez pas à comprendre comment le mouvement se transmet, mais comment il est produit. Si seule la transmission est expliquée sans que la production ne le soit, on n’a pas répondu à la question. Et allonger la série des wagons ne saurait dissimuler l’incapacité de répondre. Aussi long soit-il, fût-il même infini, un train sans locomotive n’avancera pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=112-113<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Si l’on se place à présent dans le cas […] d’un ensemble infini d’états de l’univers (univers sans commencement dans le temps), que se passe-t-il ? Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1 = L'existence de l'univers s'explique par la chaîne infinie des causes des évènements physiques<br />
|résumé-objection1 = <br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=|titre-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|résumé-objection2=|résumé-objection3=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Il ne peut y avoir un passé infini <br />
|résumé-argument =<br />
L'athéisme a presque toujours été lié à l'idée que l'univers est éternel. Un univers surgissant "tout à coup" implique un commencement absolu, difficilement intelligible et qui pointe vers l'idée du Dieu créateur. Or : {{citation<br />
|auteur1=Saint Bonaventure (selon Thomas d'Aquin)<br />
|citation=Si le monde a toujours existé, un nombre infini de jours a précédé celui-ci. Mais on ne peut parcourir l’infini. Donc on ne serait jamais parvenu au jour présent, ce qui est évidemment faux.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}} L'idée même d'un passé infini est un oxymore. Il y a donc un passé fini.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Le principe de l’argument du ''kalam'' est que l’hypothèse d’un passé infini est tout simplement absurde. Autrement dit, l’hypothèse d’un passé infini conduit à des contradictions logiques insurmontables, qui prouvent que le passé n’est pas infini parce qu’il ne peut pas l’être. La finitude du passé n’est donc pas rencontrée comme un fait, mais déduite a priori comme une nécessité. Or, s’il est impossible que le passé soit infini, il faut affirmer que l’univers a nécessairement commencé, et le temps avec lui. Voici l’argument :<br />
# L’existence d’un univers perpétuel, c’est-à-dire sans commencement, implique celle d’un passé infini.<br />
# Or l’existence d’un passé infini implique l’existence d’un nombre infini d’événements passés.<br />
# Or l’existence d’un nombre réellement infini d’événements passés est impossible.<br />
# Par conséquent, le passé ne peut pas être infini, et l’univers ne peut pas être éternel.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=212<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Dans ce cas-là [le cas où le monde a un commencement dans le temps], il existe un premier terme de la série. Peut-on affirmer qu’il a une cause ? On peut toujours essayer, mais il n’y a pour cela qu’une solution, qui est de soutenir qu’il est cause de lui-même (puisqu’il n’est précédé par rien) ; malheureusement, la notion de « cause de soi » est inconsistante, comme nous l’avons dit [puisqu’« elle suppose qu’un être se précède lui-même dans l’existence pour se faire exister »]. Donc le premier terme ne saurait être cause de lui-même. Il est donc incausé. Si l’on refuse cette solution, au motif que tout a une cause (c’est en effet l’hypothèse), il faut alors affirmer que le premier terme est causé… par le néant. Ce qui est également absurde, le néant n’ayant pas le pouvoir de causer quoi que ce soit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=101<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Il n'existe pas de premier instant du temps|résumé-objection1=Cf. Adolf Grünbaum, "Creation as a Pseudo-Explanation", p.233-254|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=L’argument commet la même erreur que Zénon dans son paradoxe|résumé-objection3=|titre-objection4=Ce raisonnement ne vaut que pour un temps fini|résumé-objection4=|titre-objection5=La présentation de l'argument est trompeuse|titre-objection6=|résumé-objection5={{citation<br />
|auteur1=Thomas d'Aquin<br />
|citation=Tout passage se comprend du point de départ au point d’arrivée. Or, quel que soit le jour passé que l’on prend comme point de départ, de ce jour à aujourd’hui il y a un nombre fini de jours qui peuvent être franchis. Tandis que l’objection suppose qu’entre deux extrêmes il y a un nombre infini d’intervalles.<br />
|livre=Somme théologique<br />
|localisation=Ia, q. 46, art. 2, arg. 6 et ad.6<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://docteurangelique.free.fr/livresformatweb/sommes/1sommetheologique1apars.htm<br />
|titre=non<br />
}}|résumé-objection6=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L’univers a commencé d’exister avec le Big Bang<br />
|résumé-argument =<br />
Le Big Bang implique le surgissement brusque de l'univers à partir d'un point Alpha. Qu'y avait-il "avant" le Big Bang ? On ne peut pas supposer qu'il n'y avait "rien", que l'énergie primordiale s'est posée toute seule. Donc il y avait un Créateur. <br />
<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=En première analyse, on dira qu’une chose a commencé s’il existe un temps en deçà duquel elle n’existait pas. Tous les êtres particuliers qui nous entourent sont dans ce cas. La conclusion que nous pouvons en tirer, c’est qu’aucun n’existe par lui-même et qu’ils ont tous eu une cause. Or, il se trouve que d’après la théorie standard du Big Bang, la totalité de la matière a surgi dans l’existence à un instant précis dans le passé (qu’on date à environ 13,7 milliards d’années, lorsque la totalité de la matière, infiniment concentrée, a commencé son expansion, qui se poursuit toujours). Autrement dit, il semble qu’on ne puisse pas remonter indéfiniment dans le passé, mais que l’histoire de l’univers ait un début. Bref, l’univers aurait commencé. En quoi cela devrait-il entraîner une conséquence en métaphysique ? Pour une raison très simple qu’on peut exposer de la manière suivante :<br />
# Tout ce qui a un commencement a une cause ;<br />
# Or l’univers a un commencement ;<br />
# Donc l’univers a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=229-230<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=S'il n'y a pas d'avant le Big Bang, il ne peut y avoir de cause|résumé-objection1=(car l'effet succède dans le temps à la cause). Voir l'argument : "L'univers n'a pas de cause"|titre-objection2=L'univers a un passé fini mais n'a jamais commencé|résumé-objection2=Voir l'objection : "L'univers n'a pas de commencement"|titre-objection3=Il y a une infinité de Big Bang et de Big Crunch|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La cause première est immatérielle<br />
|résumé-argument = <br />
<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=(...) La cause de l’espace et du temps (...)ne se trouve ni dans l’espace ni dans le temps, puisque le temps et l’espace sont advenus du fait de son action. Si elle était dans l’espace et dans le temps, elle serait tout simplement un élément de l’univers que nous cherchons à expliquer ; elle serait postérieure au point-origine, donc intérieure à l’univers.|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
La cause de l'univers, immatérielle et éternelle, est Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Rappelons que la cause de l’univers n’a pas agi « avant » le Big Bang. Il s’agit d’une causalité simultanée, ce qui n’a rien d’impossible – le caractère essentiel du lien de causalité n’étant pas l’antécédence temporelle, mais l’existence d’une relation asymétrique de dépendance. Or si la cause n’est ni spatiale ni temporelle, on doit raisonnablement conclure qu’elle n’est pas matérielle. Par ailleurs, la cause doit être extraordinairement puissante puisqu’elle est censée avoir produit toute la réalité physique à partir de rien (sans aucune matière préexistante). Il s’agit donc d’un être non spatial et non temporel doté d’une extrême puissance. Que peut donc être une telle chose ? Dans le mobilier métaphysique, nous disposons de deux types d’êtres immatériels : les abstractions et les esprits. Mais les abstractions, comme les nombres et les autres idéalités mathématiques, ne sauraient être cause de quoi que ce soit. Reste donc l’hypothèse de l’esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=238<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'univers a une cause première » ====<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
|résumé-objection=* On ne peut parler de causalité pour l'univers car la causalité est une notion qui est le fruit de nos habitudes issues de nos sens (Hume)<br />
* Le principe de causalité ne s'applique que dans le monde sensible (Kant)<br />
* Sophisme de composition (Russell)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Ajoutez à cela qu’en traçant une éternelle succession d’objets, il paraît absurde de demander la cause générale ou le premier auteur. Comment une chose existante de toute éternité aurait-elle une cause puisque ce rapport suppose un temps antérieur et un commencement d’existence ? Aussi, dans une chaîne ou succession d’objets, chaque partie est causée par celle qui la précède et cause celle qui la suit. Où se trouve donc la difficulté ? Mais le grand Tout, dites-vous, exige une cause. Je réponds que la réunion de ces parties en un Tout, de même que la réunion de plusieurs provinces diverses en un seul royaume ou de plusieurs membres en un seul corps, n’est que l’effet d’un acte arbitraire de l’esprit, et n’a pas la moindre influence sur la nature des choses. Si je vous montrais les causes particulières de chaque individu dans la collection de vingt molécules de matières, je regarderais comme bien peu raisonnable si vous veniez me demander ensuite quelle était la cause de ces vingt parties réunies en un tout. La chose est suffisamment expliquée par l’explication de la cause des parties.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=9e partie<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=J’ai dit un peu plus haut que, dans cet argument cosmologique, se cachait toute une nichée de prétentions dialectiques que la critique transcendantale peut aisément découvrir et détruire. Je vais maintenant me borner à les indiquer et laisser au lecteur déjà exercé le soin de scruter plus à fond et de réfuter les principes illusoires. On y trouve donc, par exemple : 1° le principe transcendantal qui nous fait conclure du contingent à une cause, principe qui n’a de valeur que dans le monde sensible, mais qui n’a plus même de sens hors de ce monde. Car le concept purement intellectuel du contingent telle que celle de la causalité et le principe de cette dernière n’a aucune valeur ni aucun critérium de son usage ailleurs que dans le seul monde sensible ; or, ici, il devrait servir précisément à sortir du monde sensible. 2° Le principe qui nous sert à conclure de l’impossibilité d’une série infinie de causes données les unes au-dessus des autres dans le monde sensible à une première cause, principe dont les principes de l’usage ne nous autorisent pas à nous servir même dans l’expérience et qu’à plus forte raison nous ne pouvons pas étendre au-delà de l’expérience (là où cette chaîne ne peut pas être prolongée).<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=A 609<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Le sophisme de composition n'est pas un sophisme<br />
|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que ''parce que les éléments de l’univers ont une cause'', l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. »<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=39-40<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=104-105<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Principe de vérité de nos sens<br />
|résumé-objection2=Cf. Swinburne<br />
|titre-objection3=Sans cause première, la série des causes ne peut être expliquée<br />
|résumé-objection3={{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Peut-on affirmer que l’existence de la totalité des éléments est expliquée, l’existence de chaque élément étant expliquée par un autre ? Là aussi, il faut répondre par la négative. Car il faudrait affronter cette contradiction, à savoir qu’une totalité trouverait en elle-même l’explication de son existence, alors qu’aucun de ses éléments ne trouve la sienne en lui-même. Si l’existence de chaque élément de la série est intégralement dépendante d’un autre élément de la série, l’existence de la série tout entière se trouve causalement infondée. C’est un peu comme si l’on expliquait la présence du reflet d’une chose dans un miroir par l’action d’un précédent reflet de cette chose dans un autre miroir, ''ad infinitum'', sans jamais poser l’existence de la chose reflétée. Ce type d’explication revient à résoudre un problème en le poussant sous le tapis. Or, c’est ce que se borne à faire l’explication scientiste de l’existence de la totalité, qui présuppose constamment l’existence de ce qu’elle prétend expliquer. Elle s’en tient en effet à décrire une chaîne infinie d’êtres qui ont tous reçu l’existence sans qu’aucun ne la détienne jamais par soi. Dès lors, la série tout entière a besoin d’une cause, qu’elle peut trouver en elle-même, puisque rien en son sein n’existe par soi. Le fait que les parties soient en nombre infini ne change rien à l’affaire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=102-103<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Voyons de plus près comment démontrer que la régression à l’infini ne peut pas rendre compte de l’existence d’une série. Admettons une infinité réelle d’états du monde le long de la ligne du temps. Admettons, comme le suggère le scientisme, que chaque état antérieur rende vraiment compte de l’existence de l’état suivant (c’est nécessairement la thèse implicite du scientisme, qui prétend rendre ainsi compte de l’existence même de l’univers et non seulement de son état). Numérotons-les à partir du présent, en allant vers le passé : e(0), e(-1), e(-2), e(-3), etc. On peut alors affirmer que, selon le naturalisme, tout état donné du monde est causé par l’état qui le précède. En outre, il y a autant d’états pairs que d’états impairs, c’est-à-dire une multitude réellement infinie (que l’on note traditionnellement N{{indice|0}}).<br />
<br />
Faisons ensuite deux ensembles : celui des états pairs et celui des états impairs. Pour tout élément de l’ensemble des états pairs, il existe un élément de l’ensemble des états impairs qui en est la cause : e(-5) cause e(-4), e(-3) cause e(-2), etc. On pourra donc dire que l’ensemble des états impairs est la cause de l’ensemble des états pairs. Mais, la chaîne étant infinie, il est également vrai que l’ensemble des états pairs est la cause de l’ensemble des états impairs. Nous nous retrouvons donc dans un cas de causalité circulaire. Or, si l’on prétend vraiment rendre compte de l’existence des choses, la causalité circulaire n’explique rien puisqu’elle suppose que chacun des effets se précède lui-même pour causer sa propre cause. En effet : si A est cause de B et B cause de A, alors A est cause de A. Ce qui nous ramène ici à la cause de soi, qui est inconsistante. Une interaction entre deux choses déjà existantes est tout à fait possible, mais une causalité productrice réciproque, qui rende compte de l’existence des choses, notion bien différente, ne l’est évidemment pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=107<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Objection<br />
|titre-objection=L'univers n'a pas de cause ni de raison d'être<br />
|résumé-objection=Pas de cause car :<br />
* il n'existe rien en dehors de l'univers qui soit susceptible de le causer<br />
* on ne voit pas en quoi pourrait consister une cause de l'univers<br />
* le principe de raison suffisante est (toujours, partout) faux (cf. "principe d’irraison" de Meillassoux)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=C’est une maxime générale en philosophie que tout ce qui commence d’exister doit avoir une cause d’existence. Cette maxime est couramment considérée comme accordée dans tous les raisonnements sans aucune preuve donnée ou demandée. On suppose qu’elle est fondée sur l’intuition, et qu’elle est une de ces maximes que l’on peut nier avec les lèvres mais dont on ne peut douter réellement dans son cœur. […] Mais voici un argument qui prouve d’un seul coup que la proposition précédente n’est ni intuitivement ni démonstrativement certaine. Nous ne pouvons jamais démontrer la nécessité d’une cause pour toute nouvelle existence, ou pour toute nouvelle modification d’existence, sans montrer en même temps qu’il est impossible que quelque chose commence d’exister sans un principe producteur ; et si la dernière proposition ne peut être prouvée, nous devons désespérer d’être jamais capables de prouver la première. Or cette dernière proposition n’est absolument pas susceptible d’une preuve démonstrative ; nous pouvons nous en assurer en considérant que, comme toutes les idées distinctes sont séparables les unes des autres, et comme les idées de la cause et de l’effet sont évidemment distinctes, il nous sera aisé de concevoir qu’un objet n’existe pas à un moment, et qu’il existe au moment suivant, sans y joindre l’idée distincte d’une cause ou d’un principe producteur. Il est donc clairement possible à l’imagination de séparer l’idée d’une cause de l’idée de commencement d’existence, et, par conséquent, la séparation effective de ces objets est possible pour autant qu’elle n’implique ni contradiction ni absurdité ; et donc, elle n’est pas susceptible d’être réfutée par un raisonnement partant des seules idées ; et, sans ce raisonnement, il est impossible de démontrer la nécessité d’une cause.<br />
|livre=Traité de la nature humaine<br />
|localisation=livre I, partie III, section III<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/traite_nature_hum_t1/traite_nature_hum_t1.html<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=John Leslie Mackie<br />
|citation=Pourquoi n’y aurait-il pas un stock permanent de matière dont l’essence n’impliquerait pas l’existence mais qui ne dériverait son existence de rien d’autre ?<br />
|livre=The Miracle of Theism<br />
|page=<br />
|édition=Oxford University Press<br />
|lieu=<br />
|date=1982<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Rien, en vérité, n’a de raison d’être et de demeurer ainsi plutôt qu’autrement – pas plus les lois du monde, que les choses du monde. Tout peut très réellement s’effondrer– les arbres comme les astres, les astres comme les lois, les lois physiques comme les lois logiques<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=73<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Ludwig Wittgenstein<br />
|citation=Ce n’est pas ''comment'' est le monde qui est le Mystique, mais ''qu’il soit''.<br />
|livre=Tractatus logico-philosophicus<br />
|page=111<br />
|édition=Gallimard<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1993<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{débat détaillé|L'univers a-t-il une raison d'être ?}}<br />
|titre-objection1=La causalité n'est pas liée à la succession temporelle<br />
|résumé-objection1=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Cette objection, assez attrayante, commet deux erreurs : d’abord elle tient pour acquis qu’une cause est nécessairement antérieure à son effet. Or nous avons vu qu’une cause et un effet simultanés sont concevables. C’est l’asymétrie qui compte, pas le temps. L’absence de moment antérieur n’est donc pas un argument suffisant pour rejeter le besoin d’une cause. […] On oppose parfois à l’idée de causalité simultanée le fait que l’influence causale ne pourrait pas se transmettre plus vite que la lumière. Mais […] une analyse serrée de l’acte même de causation débouche sur l’idée que la cause et l’effet sont toujours simultanés. Nous sommes couramment trompés sur ce point par notre imagination, qui confond l’existence de l’être causant, antérieur à l’être causé, et l’acte même de causation, qui est nécessairement l’exact contemporain du surgissement de l’effet. L’allumette a évidemment existé avant la flamme, mais le moment où le phosphore est suffisamment frotté pour générer la flamme est nécessairement l’exact contemporain du moment où la flamme jaillit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=La cause peut être d'une autre nature que physique<br />
|résumé-objection2=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les raisons de réclamer une cause n’ont pas disparu : l’essentiel dans notre affaire est que l’univers a fait son entrée dans l’existence à un moment du passé. Que ce commencement radical n’ait pas été précédé par un moment physique ne change rien d’essentiel : il existe bel et bien un premier moment de l’existence de l’univers, qui s’est réellement écoulé pour faire place au moment suivant, et qui appelle naturellement une cause, une explication. Que ce premier moment n’ait pas été précédé par un moment physique n’implique pas qu’il n’a pas eu de cause ; cela implique seulement qu’il n’a pas eu de cause physique. La seule échappatoire serait d’affirmer que l’être physique a surgi du néant absolu – autrement dit que le rien a engendré quelque chose.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=234<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection3=L'exception au principe de raison suffisante mérite une justification<br />
|résumé-objection3=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=D’abord, on peut s’étonner que tous ces penseurs reconnaissent la validité du principe de raison suffisante au sein du monde, où ils admettent que les faits contingents ont des explications, et le refusent lorsqu’il s’agit de l’univers. On ne voit pas en effet au nom de quoi l’on pourrait décider que la contingence à l’intérieur du système est justiciable d’une enquête causale systématique mais que la contingence de l’univers lui-même ne doit faire l’objet d’aucune recherche d’explication, et laisser place à une muette admiration mystique (qui appelle généralement la citation du paragraphe de Wittgenstein sur la question). Même les penseurs absurdistes les plus radicaux cherchent d’où vient la panne quand leur voiture ne démarre pas – ils ne tombent pas en extase pour admirer l’absurdité radicale de l’univers. Et pourquoi cherchent-ils une explication ? Parce qu’ils voient bien qu’une panne de moteur n’a rien d’un fait nécessaire par soi […], mais tout d’un fait dépendant, contingent, qui aurait pu ne pas avoir lieu. Mais alors pourquoi renoncent-ils à ce principe en face de la contingence radicale du monde, qui n’a rien non plus d’un fait nécessaire par soi ? L’agrégat de tous les faits contingents est contingent, il appelle donc une cause extérieure. Que cette cause ne puisse pas faire partie des faits contingents physiques (puisque nous parlons de la totalité des faits physiques) n’est pas une raison d’en réfuter l’existence. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? La charge de la preuve incombe à ceux qui l’instaurent, pas à ceux qui, benoîtement, maintiennent que l’univers, étant contingent, doit pouvoir avoir une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=185<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection4=Parce que l'univers est contingent, il a une cause<br />
|résumé-objection4=<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Selon la thèse absurdiste, le monde, bien que contingent, n’a pas d’explication. La proposition centrale est donc qu’un être contingent peut n’avoir pas d’explication. Nous pensons que cette proposition est fausse. Il est possible de le montrer, en partant d’un principe plus faible que le principe de raison, acceptable y compris par les tenants de la thèse absurdiste. C’est à Richard Gale et Alexander Pruss que nous devons cette idée : ce principe consiste à admettre que « tout être contingent peut avoir une cause » (et non que « tout être contingent a une cause »). Chacun reconnaîtra qu’il est difficile de s’opposer à un principe aussi exigeant. Il va pourtant nous conduire assez loin. Prenons le cas de l’univers considéré dans sa matière primordiale. Même si l’on affirme que cet univers n’a, de fait, pas d’explication, on est obligé d’admettre qu’il pourrait en avoir une (que les êtres métaphysiquement contingents aient une explication est en effet le cas général et l’on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que l’existence d’une quantité déterminée d’énergie ait une cause). On admet donc qu’il est logiquement possible que cet être ait une cause explicative. Or, nous savons que tout effet rend sa cause nécessaire (à partir du moment où un événement singulier a une cause, il faut reconnaître qu’il aurait été impossible sans celle-ci). On est donc amené à dire qu’il est possible que l’univers n’ait pas pu exister sans sa cause. Or les règles standard de la logique modale (système S5) posent que si un fait nécessaire est possible, il est réel. Donc, s’il est possible qu’un fait contingent ait une cause explicative, il est possible qu’il ait nécessairement besoin de cette cause, et donc il a une cause.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=187-188<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Pour réfuter le principe de raison d’être, il ne suffit pas de trouver un être dont nous ignorions invinciblement la raison d’être, mais il faut encore prouver que cet être n’a pas réellement de raison d’être. La seule façon d’y parvenir logiquement est de démontrer qu’il ne peut pas avoir de raison d’être. Sans cela, on serait incapable de distinguer entre l’absence réelle de raison d’être et la simple ignorance de la raison. Mais réussir cette prouesse, ce serait précisément démontrer qu’il y a une raison pour laquelle cet être n’a pas de raison. Ce qui est, au pire, contradictoire et qui, au mieux, revient à prouver qu’il existe un être ayant sa raison d’être en lui-même ! On peut résumer cela ainsi : Soit ''p'' un fait contingent. On peut définir un fait contingent composé ''p''* décrivant la conjugaison de deux faits : ''p'' existe et ''p'' n’a pas d’explication. ''p''* étant un fait, il est possible qu’il ait une explication. Il faudra donc reconnaître qu’il est possible qu’il y ait une explication commune du fait que ''p'' existe et du fait que l’existence de ''p'' n’a pas d’explication. Ce qui est absurde car contradictoire. Il faut donc renoncer à l’idée que ''p'' puisse ne pas avoir d’explication, et maintenir que tout fait contingent doit avoir une explication. La proposition centrale de la thèse absurdiste est donc fausse.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=188-189<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il existe encore une autre façon d’argumenter ce point. Admettons qu’il existe au moins un être – la cause première – dont l’existence soit sans explication. À l’appui de cette conclusion, on peut soutenir que le principe « tout ce qui existe a une explication » n’est qu’un principe empirique, tiré par induction de la considération des êtres contingents qui ont ''commencé'' d’exister. La première cause que nous cherchons devrait donc avoir le statut d’un fait brut ultime sans explication (et non celui d’un être nécessaire auto-expliqué). En outre, et en dépit de ce que nous avons dit plus haut, on pourrait continuer de penser que l’idée d’« auto-explication » n’est pas claire. Il serait donc prudent de l’écarter. Doit-on en déduire que l’argument théiste échoue et que l’univers pourrait fort bien tenir lieu de cause première ? Non, car l’univers n’est pas un bon candidat au statut de fait brut ultime. Voyons pourquoi. Si nous récusons le principe d’après lequel « tout ce qui existe a une explication », le principe de remplacement immédiatement inférieur n’est pas que « tout être qui n’a pas besoin d’explication n’a pas d’explication ». Ou encore : « Tout être dont il est impossible qu’il ait une explication ''extérieure'' n’a pas d’explication de son existence ». Il est en effet assez clair que seul peut n’avoir pas besoin d’explication un être dont il est impossible de penser qu’il puisse en avoir besoin. Si l’on peut penser qu’un être a besoin d’une explication, c’est très probablement qu’il en a une. C’est, au minimum, un principe inductif bien fondé. Quel est le critère à appliquer pour le savoir ? Nous dirons qu’un être a besoin d’une explication lorsqu’il présente des caractéristiques arbitraires dont toute intelligence rationnelle cherche spontanément à rendre compte. Or de toute évidence, l’univers considéré dans sa matière primordiale présente ce genre de caractéristiques. Il n’est donc pas plausible qu’il soit l’être qui n’a pas besoin d’explication (et qui donc, de fait, n’en a pas). Même si l’on récuse le principe de raison dans sa version forte (qui veut que tout ait une explication), il faut affirmer que l’univers a très probablement une cause extérieure, puisqu’il présente des caractéristiques qui ont besoin d’une explication. Cette cause doit bien évidemment n’être pas dotée des caractéristiques qui nous porteraient, si nous pouvions la contempler, à en rechercher une explication.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=189-190<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection5=|résumé-objection5=}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers s'est créé à partir de rien<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=Parce qu’une loi comme la gravitation existe, l’Univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien […]. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien.<br />
|livre=The Grand Design<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers s'est-il créé à partir de rien ?<br />
| titre-objection1 = Le soi-disant « rien » est bien quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La loi de la gravitation peut à la rigueur être considérée comme une cause, mais à la condition précisément de s’appliquer à une réalité préexistante. Elle ne saurait donc rendre compte de l’existence de toute réalité. Ce qu’Hawking veut dire est que la loi de la gravitation, appliquée au vide quantique originaire, a produit un certain état de l’univers – à savoir le surgissement d’une première particule (qu’il appelle abusivement « l’univers »). Mais cela n’a rien à voir avec la création de l’univers (car le vide quantique est quelque chose et non pas rien). D’une théorie scientifique expliquant le passage d’un certain état de l’univers à un autre état de l’univers, Hawking tire des conclusions tout à fait démesurées, par simple tour de passe-passe de vocabulaire : il nomme « néant » l’état t{{indice|1}} et « univers » l’état t{{indice|2}} et tire de là que le néant a produit l’être, par l’intervention de la loi de la gravitation !<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Lorsque certains athées versés en astrophysique affirment que le surgissement d’une particule hors du vide quantique est un surgissement de l’être à partir du néant, ils jouent sur les mots. Car le vide quantique est tout sauf du « néant » ! Assurément, le vide quantique n’a rien de solide, il n’a pas l’allure épaisse et terreuse de ce que notre imagination aime à se représenter sous le nom de « chose » ; mais tout ce qui n’est pas solide n’est pas « rien » pour autant. Le vide quantique est un champ d’énergie doté de propriétés bien particulières, objet d’une description scientifique rigoureuse. Le renommer « néant » pour s’offrir le plaisir de nier le principe ''ex nihilo nihil'' est un tour de passe-passe.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=235<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La création à partir du néant est absurde<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Au surplus, l’affirmation selon laquelle l’univers « se crée lui-même à partir de rien » est un nid de contradictions : pour se créer soi-même, il faut se précéder soi-même dans l’existence ; ce qui est impossible. Et pire que cela, pour se tirer soi-même du néant, il faut tout à la fois exister avant d’exister, et ne pas exister avant d’exister, auquel cas on ne se tirerait pas du néant mais de soi-même ! Autant dire que cette phrase d’allure métaphysique ne veut absolument rien dire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=115-116<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers n'a pas de commencement<br />
| résumé-objection = L'univers n'a une cause que s'il a un commencement. Mais si l'univers n'a aucun commencement, il n'y a pas rechercher sa cause. L'univers est auto-explicatif, il n'y a pas besoin de supposer un Dieu. <br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Stephen Hawking<br />
|citation=L’idée que l’espace et le temps puissent former une surface close sans bord a donc de profondes implications pour le rôle de Dieu dans les affaires de l’univers. Le succès des théories scientifiques dans la description des événements a conduit la plupart des gens à estimer que Dieu permet à l’univers d’évoluer dans le cadre d’un ensemble de lois et qu’il n’intervient pas dans l’univers pour enfreindre ces lois. Pourtant, ces lois ne nous disent pas à quoi l’univers a dû ressembler à son commencement — il reviendrait encore à Dieu de remonter l’horloge et de décider la façon de la mettre en marche. Tant que l’univers avait un commencement, on pouvait supposer qu’il avait un créateur. Mais si l’univers était vraiment complètement auto-contenu, sans bord ni frontière, il n’aurait ni commencement ni fin : il serait, tout simplement. Quelle place resterait-il pour un créateur ?<br />
|livre=Une brève histoire du temps<br />
|page=<br />
|édition=Flammarion<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1989<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers a-t-il un commencement ?<br />
| titre-objection1 = Le commencement n'est pas l'origine<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il convient en effet de ne pas confondre deux idées : l’idée de commencement et l’idée d’origine. Commencer, c’est avoir un premier instant d’existence dans le temps. Avoir une origine, c’est dépendre d’un autre être que soi pour exister. Ce qui commence d’être a forcément une origine (une cause) ; mais ce qui a une origine (une cause) n’a pas forcément un commencement dans le temps. Par suite, ce qui n’a pas de commencement n’est pas forcément sans origine. Admettons par exemple que la lumière du jour n’ait jamais commencé d’exister, qu’elle existe depuis un temps infini. Cesserait-elle pour autant de dépendre du soleil comme de sa cause ? Non. Le fait pour la lumière d’avoir toujours existé ne lui donnerait pas le statut d’être par soi, capable de subsister sans cause. Si la lumière était éternelle, éternellement elle serait dépendante du soleil. Le soleil ne l’aurait pas produite à un moment donné du temps ; il la produirait continûment depuis une éternité. Ainsi l’effet et la cause peuvent-ils être exactement contemporains, sans que cela supprime le moins du monde la relation asymétrique de causalité entre l’un et l’autre. La leçon que l’on doit retirer de cette distinction entre l’idée de dépendance et l’idée d’antécédence, c’est qu’il ne suffit pas d’être éternel pour être incausé. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la question radicale que nous posons n’est pas celle de savoir comment l’univers se conserve, se transforme et se transporte lui-même d’un moment à l’autre sans cesser d’exister. La question est de savoir pourquoi il existe. À cette question la science ne répond pas.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=113-114<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est sempiternel<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si l’univers a eu un commencement, c’est Dieu qui l’a fait commencer d’une manière plutôt que d’une autre. Si l’univers n’a pas eu de commencement, la seule alternative est qu’il soit sempiternel. Dans ce cas, Dieu peut être considéré comme celui qui le conserve dans l’existence à chaque moment, sous les lois de la nature en vigueur. C’est par sa décision de chaque instant qu’il existe en ce moment et que les lois de la nature en vigueur sont ce qu’elles sont.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe2 = Dieu est-il sempiternel ?<br />
| titre-objection3 = L'idée d'un temps sans commencement est inconcevable car contradictoire<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’idée d’un temps fini sans commencement est non seulement inimaginable, mais aussi inconcevable. Car toutes les tentatives que l’on peut faire pour y parvenir aboutissent à détruire le concept même de temps. Voyons cela. Un espace fini sans bord, c’est un espace dans lequel il est possible de se déplacer sans jamais rencontrer de limite, mais dont l’expansion totale est finie. Que pourrait bien être un temps fini sans commencement ? Hawking n’en dit rien, mais nous pouvons essayer d’y réfléchir. Nous retrouvons pour commencer l’idée zénonienne : le temps serait fini mais il n’a pas de commencement parce que tout intervalle de temps fini, et singulièrement le premier, comporterait un nombre infini d’instants à parcourir, ce qui rejettrait à l’infini le commencement. Pour être valable, cette solution suppose que le temps lui-même « mette du temps » à franchir le nombre potentiellement infini de ses propres instants divisibles ; mais c’est complètement absurde car le temps n’a pas de vitesse. L’autre solution pour donner un sens à l’idée d’un temps qui n’en finit pas de passer mais qui parcourt pourtant une durée déterminée, c’est d’imaginer un temps circulaire. Mais cette solution est également absurde : un temps circulaire implique que tout événement soit à la fois antérieur et postérieur à lui-même, ce qui est contradictoire avec le concept même de temps. Cela le transforme tout simplement en espace (où il est effectivement possible de passer deux fois par le même point alors qu’il est impossible de passer deux fois par le même instant du temps). Si l’on fait disparaître la relation antérieur/postérieur, on fait disparaître le temps pour le remplacer par la relation d’interposition.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=253-254<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une théorie qui contient une contradiction ne peut être vraie, aussi réussies que soient ses prédictions. Or la « proposition » d’un temps cyclique contient à mon avis une contradiction. Elle entraîne que demain est à la fois après et avant aujourd’hui (puisque si vous vivez suffisamment longtemps après demain, vous vous retrouverez aujourd’hui). Ce qui entraîne à son tour que je peux provoquer aujourd’hui des événements de demain, qui, à leur tour, suivant une longue chaîne de causes, provoqueront mon existence aujourd’hui. Il est de toute façon logiquement possible (que ce soit possible ou non en pratique) que je prenne librement des décisions différentes de celles que je prends aujourd’hui ; dans ce cas, je pourrais décider d’agir aujourd’hui de façon à m’assurer que mes parents ne soient jamais nés et donc que je n’aie jamais existé — ce qui est contradictoire. Un temps cyclique rend possible que j’agisse de manière à faire que je n’aie jamais pu agir. Et, puisque cela est contradictoire, un temps cyclique n’est pas possible.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = L'idée d'un temps sans commencement conduit à abandonner la notion de temps<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La seule solution rationnelle, sur le plan de la cohérence conceptuelle (seule chose dont nous puissions juger ici), pour donner un sens réaliste à la notion de « temps imaginaire » est d’abandonner la notion de temps. Il faudrait alors opter pour l’idée d’un temps atemporel. Une reformulation de la théorie d’Hawking consisterait à dire qu’en deçà du mur de Planck, on débouche sur un univers atemporel. Mais cette hypothèse paraît elle-même difficilement tenable. D’abord, parce qu’une réalité physique atemporelle devrait être absolument immuable, sans changement, et par conséquent absolument froide. Le problème est que l’état physique initial de l’univers, fût-il quantique, est tout sauf froid. Il est au contraire d’une chaleur extrême. Mais il y a pire : un tel état de l’univers, s’il est atemporel, ne peut pas se trouver dans une relation temporelle avec l’univers temporel, il ne peut donc pas exister « avant » le Big Bang, mais doit lui coexister éternellement. Cela supposerait donc que cet univers atemporel originaire continue d’exister aujourd’hui dans cet état atemporel, ce qui est contradictoire avec l’hypothèse puisqu’il est censé s’être lui-même « transformé » en notre univers. Au surplus, cet état atemporel n’ayant jamais commencé, l’univers aurait dû en jaillir depuis un temps infini (reflet temporel de l’intemporalité), ce qui n’est visiblement pas le cas, puisque notre univers a un passé fini. Assurément, on peut concevoir en lieu et place de la singularité = 0 de la théorie standard une réalité immuable, simple, atemporelle, productrice de l’univers, et réellement subsistante. Mais, comme il ne peut s’agir d’une réalité physique, on est alors tout simplement en train de décrire une réalité non physique, intemporelle, immatérielle, toute-puissante, dotée d’une volonté libre. Et nous l’appellerons « Dieu ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=255-256<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'univers est contingent<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Quentin Meillassoux<br />
|citation=Il est nécessaire qu’il y ait quelque chose et non pas rien, parce qu’il est nécessairement contingent qu’il y ait quelque chose et non pas quelque autre chose. La nécessité de la contingence de l’étant impose l’existence nécessaire de l’étant contingent.<br />
|livre=Après la finitude<br />
|page=103<br />
|édition=Le Seuil<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2006<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Raisonnement de Sartre : si l'univers trouve sa raison d'être dans un être nécessaire, alors il doit être nécessaire. Or, l'univers est contingent. Donc Dieu, être nécessaire, n'a pas créé l'univers.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = L'univers est-il contingent ?<br />
| titre-objection1 = Si l'univers n'a pas de cause, alors il n'est pas nécessaire qu'il existe quelque chose<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mais voici que les choses se corsent : non seulement l’univers est contingent mais ''primo'', il n’a pas de cause, et ''secundo'' il doit nécessairement exister quelque chose (cet univers ou un autre). Mais si l’univers n’a pas de cause, d’où vient cette nécessité ? Nulle loi, nul principe, nul être ne nous est accessible pour expliquer qu’il soit impossible que rien n’existe. Si la totalité de ce qui est pourrait ne pas exister, alors il pourrait réellement ne rien exister, et l’existence de quoi que ce soit est contingente. ''Il est impossible de faire surgir du chapeau une nécessité du second ordre pour enrober le tout, car il n’y a nulle part où la prendre''. C’est donc de deux choses l’une : ou bien la contingence de l’univers est réelle, le néant est une vraie possibilité et il aurait vraiment pu ne rien exister du tout (si on le nie, c’est que la contingence du monde n’est qu’une illusion, ou une concession purement verbale) ; ou bien la contingence du monde n’est pas réelle et alors l’univers est nécessaire (mais dans ce cas, il faut argumenter une telle position, ce qui n’est pas facile, et d’ailleurs Meillassoux est comme nous persuadé du contraire). C’est donc indûment à notre avis qu’il revendique simultanément le bénéfice des deux positions.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=182-183<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = La nécessité qu'il existe quelque chose suppose qu'il existe Dieu<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=La position qu’imagine Meillassoux, à savoir qu’il existe nécessairement quelque chose et que l’univers soit radicalement contingent, est possible […] mais à une condition stricte : qu’il existe aussi un être nécessaire ! Mais prétendre que le néant est impossible sans poser un être nécessaire, cela nous paraît absurde. La seule source de nécessité dans le raisonnement de Meillassoux est un pur épiphénomène logique. Il s’agit d’une nécessité verbale, sans enracinement dans une quelconque nécessité réelle. Reprenons son théorème […] Cela donne en clair : [Pour tout x et tout y, il est nécessaire que si x existe à la place de y, ce soit de manière contingente] implique [il existe nécessairement un x ou un y contingent]. Ce raisonnement n’est pas valide. La nécessité dont il traite dans la première proposition est une pure nécessité conditionnelle, elle ne porte pas sur l’existence de quelque chose, mais seulement sur l’enchaînement qui lie (selon sa thèse) le fait d’exister à celui d’être contingent (« si x existe, alors nécessairement x est contingent » et non « il est nécessaire qu’un x existe, qui soit contingent »). En réalité la première proposition est une tautologie qui dit que lorsqu’on fait partie de l’ensemble des êtres contingents, il est nécessaire qu’on soit un être contingent. Ce qui est vrai mais pas très informatif. L’argument de Meillassoux n’est pas une preuve, mais la simple affirmation d’une définition : « Par définition tout x est contingent, donc tout x est contingent. » Bref, ''de l’implication selon laquelle si quelque chose existe, ce doit être de façon contingente, il est impossible de tirer la conclusion qu’il existe nécessairement quelque chose. Générer une situation de nécessité sans un être nécessaire dans le tableau, c’est tout bonnement impossible''. On est parfois tenté de le faire en imaginant des relations de conditionnement réciproque entre des termes contingents, à la façon de Dupont et Dupond qui croient se prémunir d’une chute en s’accrochant l’un à l’autre, mais la manœuvre est illusoire.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=183-184<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = Le raisonnement selon lequel un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers nécessaire confond implication logique et lien causal<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Certains philosophes (Sartre, par exemple) opposent que si l’univers contingent avait sa raison d’être dans un être nécessaire, il serait lui-même nécessaire. Car, disent-ils, les propositions déduites de propositions nécessaires sont elles aussi nécessaires (s’il est nécessaire que P que P implique Q, alors il est nécessaire que Q). […] Ici, il y a une confusion entre l’implication logique et le lien causal. Requérir une cause nécessaire ultime n’implique absolument pas qu’elle doive annuler la contingence de l’univers en lui apportant une explication de type déductif. […] la cause première n’implique pas l’univers. Elle le cause, ce qui est différent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Au contraire, un être nécessaire ne peut engendrer qu'un univers contingent<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Il est en fait parfaitement impossible qu’un être absolument nécessaire produise quoi que ce soit d’aussi nécessaire que lui. En effet, il n’existe qu’un seul être nécessaire ; par conséquent, pour produire quelque chose d’absolument nécessaire, l’être nécessaire devrait se produire lui-même, ce qui est absurde. Si l’être nécessaire produit quelque chose, c’est nécessairement quelque chose de contingent.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=197-198<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est le Big Bang<br />
| résumé-objection =L'univers est causé par le Big Bang ; "avant" le Big Bang, l'espace et le temps n'existaient pas, on ne peut donc pas chercher "la cause" du Big Bang. L'univers est une singularité absolue. <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le Big Bang a une cause<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est un point immatériel<br />
| résumé-objection = Voir Quentin Smith, « Time was a timeless point », ''God and time : Essays on the divine nature''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un point immatériel est une abstraction, et une abstraction ne peut rien causer<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=nous pensons que la solution de Smith n’est pas crédible, et cela pour une raison simple. Un point n’est pas une réalité concrète, mais une pure abstraction. Or une abstraction n’a aucun pouvoir causal. Il est parfaitement exact qu’un point présente un certain nombre des déterminations que nous avons exigées de la cause première : simplicité, absence de parties, inextension, etc. Il lui manque seulement l’existence ! Nommer la cause première « point » présente un seul avantage : ne pas l’appeler esprit. Mais un point n’est rien d’autre que le degré ultime d’exténuation de la réalité physique. Il n’existe aucune réalité ponctuelle, sinon dans l’abstraction mathématique géométrique. Si l’on prétend ne pas faire de géométrie, mais se situer dans le plan des êtres réellement existants, parler d’un point est une façon de signifier ou bien le néant ou bien l’esprit. Admettre à la fois que l’univers a une cause et que la seule façon de désigner cette cause dans la langue scientifique soit d’en parler d’un point, c’est tout simplement dire, sans le dire, que cette réalité n’est pas physique. Car ou bien elle est vraiment un point, et elle n’est rien, et ne peut donc être la cause de rien ; ou bien elle est sans dimension spatiale et vraiment existante, et alors elle est un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Tout a une cause, et Dieu en particulier<br />
| résumé-objection = « Si tout doit avoir une cause, alors Dieu doit avoir une cause. S’il existe quelque chose qui n’ait pas de cause, ce peut être aussi bien le monde que Dieu, si bien que cet argument ne présente aucune valeur. » Page 213, in B. Russell, « Pourquoi je ne suis pas chrétien », textes in Le mariage et la morale, 10/18, 1997. <br />
<br />
= L'argument de la cause première est un paralogisme.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=L’argument de Cléanthe, on l’a vu, repose sur cette idée que tout ordre manifeste une cause finale, c’est-à-dire un dessein formé dans une pensée consciente. Mais, remarque Philon, la mise en ordre de nos pensées requiert une cause, en l’occurrence un principe d’organisation. Si, par conséquent, on suit la logique de Cléanthe, qui conçoit la pensée divine par analogie avec la pensée humaine, on<br />
se trouve engagé dans une régression à l’infini ; la formation du dessein divin suppose une nouvelle cause spirituelle qui demande à son tour à être expliquée et ainsi de suite. Jamais on ne parviendra par cette voie à l’idée d’une cause première.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|localisation=introduction<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ce n'est pas « tout » mais « tout effet » qui a une cause<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument favori des adversaires du théisme est bien connu ; c’est d’accuser les théistes de se servir du principe de causalité comme d’un « taxi ». On monte dedans pour se rendre où l’on souhaite (en l’occurrence, jusqu’à l’existence de Dieu) et lorsqu’on est arrivé à destination, on en descend (en l’occurrence, on omet d’appliquer le principe de causalité à Dieu). De Schopenhauer à Dawkins en passant par Comte-Sponville et Daniel C. Dennet, les antithéistes amateurs prétendent que les théistes s’appuient sur l’axiome que « tout a une cause », mais que par une manipulation malhonnête, ils font exception pour Dieu, une fois que ce principe les a conduits jusqu’à lui. D’où la question que les athées posent d’un air goguenard en croyant embarrasser les théistes : « Mais qui a donc causé Dieu ? »<br />
<br />
Le problème est que cette présentation de l’argument est totalement fantaisiste. Non seulement aucun théiste sérieux ne s’est jamais appuyé sur le principe selon lequel « tout a une cause », mais tout métaphysicien rigoureux, athée ou théiste, doit commencer par le réfuter pour dégager le terrain de sa recherche. Il est en effet impossible que tout ce qui existe ait une cause. Et c’est précisément l’examen de cette impossibilité qui nous a conduits à reconnaître l’existence d’un être incausé. Répétons-le encore une fois : le premier acquis de notre recherche philosophique est très simple, mais il est très robuste ; c’est qu’il existe nécessairement un être incausé. Sur ce point, nous prétendons que l’accord doit se faire parmi tous les philosophes, athées ou théistes. Le seul principe solide est que « tout effet a une cause » ou encore que « tout être contingent a une cause ». À partir de là, la vraie question est de savoir si l’univers, par exemple, est un être contingent, ou bien s’il existe par soi. Mais l’existence d’au moins un être incausé est hors de doute. La question malicieuse des antithéistes – qui a causé Dieu ? – est donc totalement absurde. Elle se ramène en effet à demander : « Qui a causé l’être incausé ? » Or, il va de soi, aussi bien pour les athées sérieux que pour les théistes, qu’il existe nécessairement un être incausé et que cet être incausé, par définition, ne saurait avoir de cause. Toute la dispute entre athées sérieux porte sur l’identification de cet être incausé. La vraie bonne question n’est pas : « Qui a causé Dieu ? », mais : « Pourquoi l’être incausé serait-il un être transcendant et non l’univers ? » Ou encore : « Pourquoi l’univers ne serait-il pas Dieu ? » Il n’est plus question de savoir s’il existe ou non un être incausé. La dispute sur ce point ne sépare pas les athées des théistes, mais les scientistes des philosophes.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=118-119<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Dieu est hors du temps, donc sans cause<br />
| résumé-objection2 = Cf. Keith Ward<br />
| titre-objection3 = Le monde a eu un commencement, et par conséquent a une cause première<br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = Le principe de causalité ne s'applique pas à l'univers<br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas de raison que ce soit Dieu la cause première<br />
| résumé-objection = Au mieux, l'argument de la cause première reviendrait à dire qu'il y a, en-dessous des phénomènes, une Substance qui les soutient. Mais comment attribuer à cette Substance des qualités telles que l'intelligence, la bonté, ou d'autres attributs traditionnels de Dieu ?<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Au demeurant, quand bien même on donnerait raison à Leibniz et au principe de raison, cela prouverait seulement l’existence d’un être nécessaire. Mais qu’est-ce qui nous prouve que cet être soit Dieu, je veux dire un Esprit, un Sujet, une Personne (ou trois) ? Ce pourrait être aussi bien l’''apeiron'' (l’infini, l’indéterminé) d’Anaximandre, le feu toujours changeant d’Héraclite (le devenir), l’Être impersonnel de Parménide, le Tao – tout aussi impersonnel – de Lao-tseu… Ce pourrait être la Substance de Spinoza, laquelle est absolument nécessaire, cause de soi et de tout, éternelle et infinie, mais immanente (ses effets sont en elle) et dépourvue, je le rappelais à propos de la preuve ontologique, de tout trait anthropomorphique : elle est sans conscience, sans volonté, sans amour. Spinoza l’appelle «Dieu», certes, mais ce n’est pas un Bon Dieu : ce n’est que la Nature (c’est ce qu’on appelle le panthéisme spinoziste : « ''Deus sive Natura'', Dieu c’est-à-dire la Nature »), laquelle n’est pas un sujet et ne poursuit aucun but. À quoi bon la prier, puisqu’elle ne nous écoute pas ? Comment lui obéir, puisqu’elle ne nous demande rien ? Pourquoi lui faire confiance, puisqu’elle ne s’occupe pas de nous ? Et que reste-t-il alors de la foi ? Leibniz ne s’y est pas trompé. Ce panthéisme-là est plus près de l’athéisme que de la religion. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Pour revenir à la régression infinie et à la futilité d’invoquer Dieu pour y mettre fin, il est plus économique de faire apparaître, mettons, une « singularité Big Bang », ou quelque autre concept physique encore inconnu. Cela n’apporte rien, au mieux, de l’appeler Dieu, et au pire, c’est trompeur et pernicieux. La « Recette sans queue ni tête des côtelettes crumboblieuses » d’Edward Lear nous invite à nous « procurer des émincés de bœuf, et après les avoir coupés en morceaux le plus petits possible, continuer à les couper en morceaux de huit à neuf fois plus petits ». Certaines régressions aboutissent en fait à une fin naturelle. Les scientifiques se demandaient jadis ce qui se passerait si l’on disséquait, mettons, de l’or en fragments le plus petits possible. Pourquoi ne pourrait-on pas en coupant un de ces fragments en deux obtenir un grain d’or encore plus petit ? Dans ce cas-là, la régression s’achève définitivement à l’atome. Le morceau d’or minimal est un noyau constitué d’exactement soixante-neuf protons et un peu plus de neutrons, entourés, de soixante-dix-neuf électrons. Si vous « découpez » l’or au-delà du noyau de l’atome unique, vous aurez tout autre chose que de l’or. L’atome est ce terminateur naturel à la régression de type côtelettes crumboblieuses. Mais rien n’indique le moins du monde que Dieu joue ce rôle de terminateur naturel à la régression de Thomas d’Aquin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La cause première est un être nécessaire<br />
| résumé-objection1 = La cause première est un être nécessaire. Dieu, par définition, est un être nécessaire.<br />
| titre-objection2 = La cause première ne peut pas être matérielle<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = La cause première ne peut pas être une abstraction<br />
| résumé-objection3 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sur quelle base affirmer que la cause première est un esprit ? Réponse : à partir du moment où l’on reconnaît que cet être doit être sans parties et dépourvu de toute détermination quantitative (et c’est nécessaire), nous n’avons pas tellement le choix. Il n’existe pas trente-six sortes d’êtres immatériels. À vrai dire, seulement deux. Il peut s’agir 1) d’une abstraction (une loi logique, une idéalité mathématique), 2) d’un esprit, deuxième type d’être immatériel communément admis. Mais une abstraction – à supposer qu’elle puisse subsister par soi sans un entendement pour la penser, ce qui est très douteux – n’a pas de pouvoir producteur. Ce sont les 15 joueurs de l’équipe de France qui gagnent le match, pas le chiffre 15. Il ne peut donc s’agir que d’un esprit.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = La cause première a une conscience<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Mieux que cela, nous avons de bonnes raisons de penser que la réalité physique elle-même n’est rien d’autre qu’un degré infime de spiritualité. Pour bien saisir la nécessité de ce point, il faut se demander en quoi pourrait consister la réalité propre d’un être non physique, c’est-à-dire d’un être tout entier intérieur à lui-même, n’offrant aucune prise à un repérage sensible. Cela ne peut être qu’une ''présence à soi'', autrement dit une conscience. Nous dirons donc que la cause première est un être conscient, non seulement de lui-même mais de tout ce qu’il fait. Et comme il fait tout, puisqu’il soutient l’univers dans son existence, sa conscience est coextensive à l’ensemble de la réalité. C’est ce qu’on appelle classiquement le fait d’être omniscient. La dernière échappatoire serait d’invoquer un « type-d’être-immatériel-encore-inconnu » qui ne serait ni une abstraction, ni un esprit. Mais c’est là une solution verbale et gratuite. En l’absence d’éléments tendant à définir le contenu de cette hypothèse et à montrer qu’elle est plus probable que celle d’un esprit, il s’agit d’une pure fantaisie. Il est certes parfaitement impossible de réfuter une hypothèse dont le principal contenu est de n’en avoir aucun, mais cela ne prouve rien contre les autres hypothèses.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=156-157<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La cause première est inconnaissable<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Ainsi la question de l’être est première, et revient toujours. Or, à cette question, nul ne peut répondre. Affirmer que l’être est éternel, ce n’est pas l’expliquer : qu’il y ait toujours eu de l’être, cela nous dispense d’en chercher le commencement ou l’origine, non d’en chercher la raison. Penser l’être comme nécessaire, ce n’est pas davantage l’expliquer ; c’est constater qu’il ne s’explique que par lui-même (il est « cause de soi», disent souvent les philosophes), ce qui le rend, pour nous et à jamais, inexplicable. Les philosophes n’échappent pas davantage au mystère que les physiciens ou les théologiens. Pourquoi le big-bang plutôt que rien ? Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi tout plutôt que rien ? La question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?» se pose d’autant plus nécessairement qu’elle est sans réponse possible. C’est ce qui la rend fascinante, éclairante, tonique : elle nous renvoie à ce que j’appelle le mystère de l’être, indissociable de son évidence. Elle nous réveille de notre sommeil positiviste. Elle secoue nos habitudes, nos familiarités, nos prétendues évidences. Elle nous arrache, au moins un temps, à l’apparente banalité de tout, à l’apparente normalité de tout. Elle nous renvoie à l’étonnement premier : il y a quelque chose, et non pas rien ! Et personne, jamais, ne pourra dire pourquoi. puisqu’on ne pourrait expliquer l’existence de l’être que par un être, autrement dit qu’à la condition de présupposer d’abord ce qu’on veut expliquer. L’existence de l’être est donc foncièrement mystérieuse, c’est cela qu’il faut comprendre, et que ce mystère est irréductible. Parce qu’il est impénétrable ? Au contraire : parce que nous sommes dedans. Parce qu’il est trop obscur ? Au contraire : parce qu’il est la lumière même. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur ===<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence du monde<br />
|résumé-argument =<br />
"Si je vois l'horloge, je suppose un horloger" (Voltaire). L'univers forme un tout ordonné par des lois ; ce Tout a produit des systèmes planétaires stables, puis le vivant, enfin la conscience. Attribuer une telle séquence au seul "hasard" est absurde. Chaque étape du développement cosmique montre qu'une intelligence créatrice est à l'oeuvre. <br />
<br />
En savoir plus, voir l'argument physico-théologique : http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=962<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=Mais enfin toute la nature montre l’art infini de son auteur. Quand je parle d’un art, je veux dire un assemblage de moyens choisis tout exprès pour parvenir à une fin précise : c’est un ordre, un arrangement, une industrie, un dessein suivi. Le hasard est tout au contraire une cause aveugle et nécessaire, qui ne prépare, qui n’arrange, qui ne choisit rien, et qui n’a ni volonté ni intelligence. Or je soutiens que l’univers porte le caractère d’une cause infiniment puissante et industrieuse. Je soutiens que le hasard, c’est-à-dire le concours aveugle et fortuit des causes nécessaires et privées de raison, ne peut avoir formé ce tout. […] Qui trouverait dans une île déserte et inconnue à tous les hommes une belle statue de marbre, dirait aussitôt : sans doute il y a eu ici autrefois des hommes : je reconnais la main d’un habile sculpteur : j’admire avec quelle délicatesse il a su proportionner tous les membres de ce corps, pour leur donner tant de beauté, de grâce, de majesté, de vie, de tendresse, de mouvement et d’action. Que répondrait cet homme si quelqu’un s’avisait de lui dire : non, un sculpteur ne fit jamais cette statue. Elle est faite, il est vrai, selon le goût le plus exquis, et dans les règles de la perfection ; mais c’est le hasard tout seul qui l’a faite. Parmi tant de morceaux de marbre, il y en a eu un qui s’est formé ainsi de lui-même ; les pluies et les vents l’ont détaché de la montagne ; un orage très-violent l’a jeté tout droit sur ce piédestal, qui s’était préparé de lui-même dans cette place. C’est un Apollon parfait comme celui du Belvédère : c’est une Vénus qui égale celle de Médicis : c’est un Hercule qui ressemble à celui de Farnèse. Vous croiriez, il est vrai, que cette figure marche, qu’elle vit, qu’elle pense, et qu’elle va parler : mais elle ne doit rien à l’art ; et c’est un coup aveugle du hasard, qui l’a si bien finie et placée.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation|auteur1=Cicéron|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Est-ce donc être homme que d’attribuer non à une cause intelligente, mais au hasard, les mouvements si réglés du ciel, le cours si régulier des astres, et tant d’autres choses si bien proportionnées et conduites avec tant de raison que notre raison se perd à les vouloir approfondir ? Quand nous voyons des machines qui se meuvent artificiellement, une sphère, une horloge, et autres objets semblables, nous ne doutons pas que l’esprit ait eu part à ce travail. Comment donc pouvons-nous douter que le monde soit dirigé, je ne dis pas simplement par une intelligence, mais par une excellente et divine intelligence, quand nous voyons le ciel se mouvoir avec une prodigieuse vitesse, et faire succéder annuellement les unes aux autres les diverses saisons, qui vivifient et qui conservent tout ? Laissant donc de côté toute discussion subtile, nous pouvons maintenant repaître nos yeux du spectacle de ces belles choses, dont nous rapportons rétablissement à une divine providence.|livre=De la nature des dieux|numéro=|localisation=livre II, § 97-98|page=|édition=|lieu=|date=45 av. J.-C.|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860892k/f88.image|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=William Paley<br />
|citation=Supposez qu’en parcourant une lande, mon pied rencontre une pierre, et qu’on me demande comment cette pierre est arrivée là. Je pourrais répondre que, pour autant que je sache et jusqu’à preuve du contraire, elle était là depuis toujours; et peut-être ne serait-il pas très facile de montrer l’absurdité de cette réponse. Mais supposez que j’aie trouvé une montre par terre, et qu’on demande comment la montre est arrivée à cet endroit, je trouverais impensable de répondre, comme précédemment — que, pour autant que je sache, la montre pourrait avoir toujours été là. Une telle réponse ne servirait pas aussi bien dans le cas de la montre que dans le cas de la pierre. Mais pourquoi ? Pourquoi l’admet-on moins dans le second cas que dans le premier ? Pour cette raison, et pour nulle autre, à savoir que, en inspectant la montre, nous nous apercevons (ce que nous ne pouvions pas découvrir dans la pierre) que ses différentes parties sont conçues et assemblées dans une intention, que par exemple elles sont formées et ajustées de manière à produire un mouvement, et que ce mouvement est réglé de manière à indiquer l’heure de la journée; et que, si les différentes parties avaient été ouvrées différemment de ce qu’elles ont été, d’une dimension différente de la leur, ou disposées d’une autre manière, ou dans n’importe quel autre ordre que celui où elles sont placées, alors aucun mouvement n’aurait pu être entretenu dans le dispositif, ou du moins aucun mouvement qui réponde à l’usage auquel il sert à présent [...] Cette inférence est, pensons-nous, inévitable : la montre doit avoir eu un fabriquant : il doit y avoir existé, à un moment donné, à un endroit ou à un autre, un artisan ou plusieurs qui l’ont fabriquée dans une intention, à laquelle nous trouvons qu’elle répond ; ils ont compris sa fabrication, et conçu son utilisation.<br />
|livre=Théologie naturelle<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1803<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Les principaux moments de cette preuve physico-théologique sont les suivants : 1) Il y a partout dans le monde des signes évidents d‘un ordre exécuté sur un dessein déterminé, avec une grande sagesse, et dans tout d‘une grande variété indescriptible tant par son contenu que par la grandeur illimitée de son étendue. […] 3) Il existe donc une (ou plusieurs) cause sublime et sage qui doit être la cause du monde, non pas simplement comme une nature toute-puissante agissant aveuglément par sa fécondité, mais comme une intelligence agissant par sa liberté. 4) L‘unité de cette cause se conclut de l‘unité du rapport réciproque des parties du monde considérées comme les diverses pièces d‘une œuvre d‘art, et on la conclut, avec certitude, dans les choses qu‘atteint notre observation, et au-delà, avec vraisemblance, suivant tous les principes de l‘analogie.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3, section 6<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = Cette preuve ne prouve pas l'existence de Dieu mais d'un Démiurge<br />
|résumé-objection1 =<br />
L'univers pourrait avoir été organisé "de l'extérieur" par un Démiurge, qui n'aurait pas créé la matière à partir du néant et ne serait pas tout-puissant. {{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Suivant ce raisonnement, la finalité et l‘harmonie de tant de dispositions de la nature ne prouveraient que la contingence de la forme, mais non celle de la matière, c‘est-à-dire de la substance du monde. […] Cette preuve pourrait donc tout au plus démontrer un architecte du monde, qui serait toujours très limité par les aptitudes de la matière qu‘il travaillerait, mais non un créateur du monde.<br />
|livre= Critique de la raison pure<br />
|localisation=livre II, chap. 3<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection2=Il faut se méfier des analogies|résumé-objection2={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pour suggestive qu’elle soit, l’analogie [de Voltaire avec la montre] n’est pourtant pas sans faiblesses. C’est d’abord qu’elle n’est : qu’une analogie (l’univers, d’évidence, n’est pas fait de ressorts et d’engrenages). C’est ensuite qu’elle fait peu de cas, j’y reviendrai, des désordres, des horreurs, des dysfonctionnements, qui sont innombrables. Une tumeur cancéreuse est aussi une espèce de minuterie (comme dans une bombe à retardement) ; un tremblement de terre, si l’on veut filer la métaphore horlogère, fait comme une sonnerie ou un vibreur planétaires. En quoi cela prouve-t-il que tumeurs ou cataclysmes relèvent d’un dessein intelligent et bienveillant ? Enfin, et surtout, l’analogie de Voltaire ou Rousseau a vieilli : parce qu’elle se donne un modèle mécanique (telle était la physique du XVIIIe siècle), alors que la nature, telle que nos scientifiques la décrivent, relève plutôt de la dynamique (l’être est énergie), de l’indéterminisme (la Nature joue aux dés : c’est en quoi elle n’est pas Dieu) et de l’entropie générale (que dirait-on d’une horloge qui tendrait vers un désordre maximal ?). <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Méfions-nous des analogies. La vie est plus complexe qu’une horloge, mais aussi plus féconde (avez-vous déjà vu une montre faire des petits ?), plus évolutive, plus sélective, plus créatrice. Cela change tout ! Si nous trouvions une montre sur une planète jusque-là inexplorée, nul ne douterait qu’elle résulte d’une action volontaire et intelligente. Mais si nous y trouvions une bactérie, une fleur ou un animal, aucun scientifique, même croyant, ne douterait que cet être vivant, aussi complexe fût-il, résulte des seules lois de la nature. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence des lois physiques<br />
|résumé-argument =<br />
L'univers n'est pas un chaos informe, mais une matière informée, structurée par des "lois". S'il n'y avait pas d'intelligence créatrice, il devrait être un magma d'énergie. L'existence de ces lois stables pose question. D'où viennent-elles ? Ne sont-elles pas crées et maintenues par un Dieu créateur ? <br />
<br />
{{citation<br />
|titre=non<br />
|citation= Tout obéit à des lois : la biologie, la physique, la chimie, même la sociologie et la psychologie humaines. D’où viennent-elles ? Une loi ne se fait pas toute seule, mais elle est toujours établie par quelqu’un. Or qui est au-dessus et en dehors de l’univers pour en faire ses lois ? <br />
|auteur1= Hubert Reeves<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article= <br />
|livre= <br />
|numéro=<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu= <br />
|date= <br />
|lien= http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu/#1er-argument-pour-lrsquoexistence-de-dieu-la-vie-creation-de-dieu<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les lois de l'univers se sont constituées peu à peu|résumé-objection1=Au fur et à mesure de l'expansion et du refroidissement de l'univers, il s'est formé des entités discrètes qui obéissent à des "lois", c'est-à-dire des régularités. Ces lois sont explicables par le simple développement de la matière. Il ne s'agit pas de lois qui existeraient en dehors de la matière e seraient réglées par une Intelligence créatrice.}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'ajustement des lois de l'univers<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Il existe quelques "constantes fondamentales". Les valeurs de ces constantes sont données, sans que l'on puisse les expliquer. Si l'une de ces constantes variait de quelques centièmes, l'univers ne pourrait pas exister : soit il s'effondrerait sur lui-même, ou se disperserait sans former de galaxies, etc. Ces constantes sont donc ajustées d'une façon totalement improbable, pour permettre l'univers, la vie et la conscience. Seul Dieu a pu créer un tel ajustement.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Depuis près de quarante ans, les scientifiques ont établi que l'existence de la vie était suspendue à un paramétrage extrêmement fin des conditions initiales de l'univers. Les capacités de calcul des ordinateurs ont en effet permis de simuler ce qu'aurait été l'univers si deux types de données avaient été différentes : les ''constantes'' qui figurent dans l'expression mathématique des lois physiques (par exemple ''G'' dans la loi de Newton ''F = G * m{{indice|1}} * m{{indice|2}} / d{{exp|2}}'') et les ''conditions initiales'' de l'univers (le niveau d'entropie, la densité, la vitesse d'expansion, le rapport entre matière et antimatière, etc.). Il va de soi que ces données ne sont pas déterminées par les lois physiques elles-mêmes, et que les lois pourraient rester les mêmes avec des constantes différentes (par exemple ''G'' pourrait être égal 7,673 au lieu de 6,673). On aurait pu penser que, vaille que vaille, à peu près n'importe quel arrangement eût donné un univers différent mais habitable, ou du moins riche en complexité. Eh bien pas du tout ! À leur étonnement, les scientifiques ont découvert qu'une modification minime d'une constante ou des conditions initiales entraînait la stérilité complète de l'univers. Il suffit de modifier d'un léger tour de vis les conditions physiques une seconde après le ''Big Bang'' pour rendre impossible la formation des étoiles, donc la synthèse des atomes lourds, donc la chimie, donc a fortiori toute formation de molécules complexes carbonées. [...] On peut multiplier les exemples, au moins pour donner quelques ordres de grandeur : si l'on augmente la force nucléaire forte de 1 %, l'apparition du carbone devient impossible. Si l'on augmente de 2 %, les protons ne peuvent plus se former à partir des quarks, tant et si bien qu'il n'y a même plus d'atomes dans la nature. Si on la diminue de 5 %, aucune synthèse d'éléments lourds n'est possible et l'univers n'est qu'un immense amas d'hydrogène. Si l'on s'intéresse maintenant à la force nucléaire faible, on voit qu'une valeur plus forte aurait empêché la fusion à l'intérieur des étoiles, nécessaire à la synthèse des éléments lourds indispensables à la constitution, bien plus tard, des molécules organiques. L'univers ne serait que de l'hydrogène. Plus faible et l'univers ne serait fait que d'hélium. Si la force gravitationnelle avait été légèrement plus grande, toutes les étoiles auraient été des « naines rouges », empêchant l'apparition des systèmes solaires propres à la vie. Légèrement plus faible, et les étoiles auraient brûlé trop vite pour que la vie pût apparaître. Des simulations ont également été menées sur la densité de l'univers et sa vitesse d'expansion : d'après Hawking, à l'ère de Planck, 10{{exp|-43}} seconde après le Big Bang, si la densité de l'univers avait été infinitésimalement différente, l'espace n'aurait pas été euclidien et la vie impossible. On pourrait continuer longtemps. L'abondance des « coïncidences anthropiques » est elle qu'elle est presque devenue un genre littéraire. Il existe plusieurs dizaines de constantes ''indépendantes les unes des autres'', dont une modification minime aurait entraîné la stérilité de l'univers.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'improbabilité n'est pas l'impossibilité ======<br />
====== {{logo objection}} L'existence de notre univers n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Notre univers n'est qu'un des multiples univers existants ======<br />
Si la matière existe depuis un temps infini, il y a eu un nombre infini de Big Bang et de déploiements cosmiques. Or la moindre spéculation sur l'infini explique n'importe quelle série d'ajustements et de coïncidences. Considérons que toutes les constantes fondamentales soient distribués par le pur hasard. A chaque nouveau Big Bang correspondra un nouvel arrangement de ces constantes. On aura alors un nombre infini d'univers différents. Certains, non-viables, s'effondreront sur eux-mêmes, d'autres prendront une forme totalement différente de celle que nous connaissons. Au bout d'une infinité de "jet de dés" on obtiendra une composition absolument improbable des nombres fondamentaux. Les "ajustements miraculeux" qui permettent la vie se seront donc produits et se produiront nécessairement encore.<br />
<br />
{{débat détaillé|Existe-t-il des univers multiples ?}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Si l'existence de la vie n'est possible que dans une partie infime de l'univers, cela montre que les compétences du créateur et son "plan" laissent à désirer ======<br />
====== {{logo objection}} Au contraire, les théories mathématiques de probabilité montrent que cet ajustement est relativement probable ======<br />
(Elliott Sober)<br />
<br />
====== {{logo objection}} Que Dieu ait réussi à ajuster les lois de l'univers est au moins aussi improbable que son existence ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le théiste dit que quand Dieu a organisé le monde, il a réglé les constantes fondamentales de l’univers de façon que chacune se trouve dans sa zone Goldilocks pour produire la vie. C’est comme si Dieu disposait de six boutons qu’il pouvait tourner et qu’il a titillé chacun d’eux pour l’amener à sa valeur de Goldilocks. Comme toujours, la réponse théiste est profondément insatisfaisante car elle laisse l’existence de Dieu inexpliquée. Un Dieu capable de calculer les valeurs de Goldilocks de six nombres devrait nécessairement être au moins aussi improbable que la combinaison si soigneusement ajustée de ces nombres – et c’est vraiment très improbable. Ce qui est en fait la prémisse de toute cette discussion. Il s’ensuit que la réponse théiste a complètement échoué à faire avancer d’un pas la résolution du problème.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'apparition de la vie<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
On constate que la vie existe, mais on ne sait pas expliquer le passage de l'inerte au vivant. Ainsi, on n'a jamais pu reconstituer au laboratoire un tel passage. Par ailleurs, les combinaisons biologiques demandées par réussir l'apparition de la vie à partir de la "soupe primitive" sont très complexes et hautement improbables. Cf. Fred Hoyle<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Sais-tu que la science ne sait toujours pas expliquer et ni même définir ce qu’est la vie, son essence, ni d’où elle vient ? Qu’est-ce qui anime d’un « souffle » nos cellules et où part la vie quand elle « quitte » définitivement notre corps ? La vie est donnée. Nous sommes bien obligés de le constater et là dessus tout le monde est d’accord. Donnée par qui ? <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie n'est pas une nécessité ======<br />
====== {{logo objection}} Il existe un très grand nombre de planètes favorables à la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=On a estimé à entre un et trente milliards le nombre de planètes dans notre galaxie, et à environ cent milliards celui des galaxies dans l’univers. En supprimant quelques zéros par simple mesure de prudence, on estime raisonnablement à un milliard de milliards le nombre des planètes disponibles dans l’univers. Maintenant, supposez que le début de la vie, l’apparition spontanée d’un équivalent de l’ADN, ait été vraiment un événement improbable complètement stupéfiant ; si improbable qu’il ne s’est produit que sur une planète sur un milliard. Un organisme de financement éclaterait de rire si un chimiste lui disait que les chances de réussite de sa recherche n’étaient que de une sur cent. Or ici, nous parlons d’une chance sur un milliard. Et pourtant… même avec une chance aussi absurdement infime, la vie n’en sera pas moins apparue sur un milliard de planètes, dont la Terre, bien entendu.<br />
<br />
Cette conclusion est si étonnante que je la répète. Si les chances que la vie apparaisse spontanément sur une planète étaient d’une sur un milliard, malgré tout, cet événement d’une improbabilité stupéfiante se produirait sur un milliard de planètes.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'existence de la vie s'explique par des mécanismes physico-chimiques hasardeux ======<br />
<br />
====== {{logo objection}} L'hypothèse d'un Dieu est encore plus improbable que celle de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Fred Hoyle disait que la probabilité que la vie ait commencé sur la Terre n’est pas plus élevée que la chance qu’un ouragan balayant une décharge assemble par bonheur un Boeing 747. D’autres ont repris cette métaphore pour l’appliquer – avec un semblant de pertinence – à l’évolution plus tardive des corps complexes vivants. La forte improbabilité pour que s’assemblent à partir de composants pris au hasard un cheval, un coléoptère ou une autruche en parfait état de marche se situe dans le domaine du 747. [… ] Si improbable statistiquement que soit l’entité que vous cherchez à expliquer en invoquant un concepteur, le concepteur lui-même doit nécessairement être au moins aussi improbable. Dieu est l’ultime Boeing 747.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
====== {{logo objection}} Le fait que la théorie darwinienne ait réussi à rendre compte de la complexité du vivant sans postuler un créateur devrait nous inciter à faire de même vis-à-vis de l'apparition de la vie ======<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Si l’on a bien compris le darwinisme, on a appris à se méfier du présupposé facile que le dessein est la seule alternative au hasard, et à repérer les étapes lentes et progressives qui marquent l’augmentation de la complexité. Avant Darwin, des philosophes comme Hume ont compris que l’improbabilité de la vie ne signifiait pas qu’elle émanait nécessairement d’un dessein, mais ils ne pouvaient pas imaginer cette alternative. Après Darwin, l’idée même de dessein devrait éveiller nos soupçons. L’illusion de dessein est un piège qui naguère en a attrapé plus d’un, alors qu’aujourd’hui nous devrions être immunisés par la prise de conscience que nous offre Darwin.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer la création, l'adaptation et la complexité des espèces<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La théorie de l'évolution, qui suppose la création de nouveaux organes par évolutions successives, ne marche pas : en effet, les embryons d'organes ou types de transition entre deux organes ne sont pas avantageux. Il faut des "sauts brusques" d'un organe pleinement constitué à un autre pour qu'il y ait avantage adaptatif. Ces "sauts brusques" restent inexpliqués. Ont-ils été programmés par Dieu ? <br />
<br />
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexit%C3%A9_irr%C3%A9ductible Théorie de la complexité irréductible]<br />
<br />
<br />
* Le biologiste australien Michael Denton passe un chapitre de son ouvrage "L'évolution a-t-elle un sens ?" à étudier le problème de l'oeil de la langouste. On constate chez des races proches de crustacés deux types d'yeux fonctionnant selon un principe optique différent. Pour les langoustes, il s'agit d'unités visuelles carrées : elles sont composées d'unités oculaires consistant en un minuscule tube de section carrée, à peu près deux fois plus long que large et dont les faces latérales sont des miroirs plans. Les rayons lumineux sont réfléchis par les miroirs latéraux pour converger sur un même point de la rétine. Or chez la grande majorité des crustacés, les unités oculaires sont rondes ou hexagonales, car fondées sur le principe de la réfraction. On ne rencontre aucun type intermédiaire entre ces genres d'yeux. Et bien sûr, il n'y a pas trace de fossiles dotés de cet organe embryonnaire ! En réalité, on ne peut guère concevoir ce que serait cet oeil de transition entre celui qui fonctionne selon le principe de réflexion et celui qui utilise la réfraction "[…] tant diffèrent leurs agencements respectifs sur le plan de la géométrie et du fonctionnement optique. L'unité oculaire d'un type d'oeil de transition devrait à la fois se situer à mi-chemin entre l'hexagone et le carré, à mi-chemin entre la lentille réfractante et la surface réfléchissante, et néanmoins posséder les propriétés optiques nécessaires à la formation d'une image."<br />
Michael Denton, L'évolution a-t-elle un sens ?, Fayard, page 486<br />
|titre-objection1=La création, l'adaptation et la complexité des espèces s'expliquent par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=La vie crée de l’ordre, de la complexité, du sens ? Certes. Mais cette néguentropie du vivant, outre qu’elle reste locale et provisoire (elle ne survivra pas, sur Terre, à l’extinction du Soleil), s’explique, depuis Darwin, de mieux en mieux : l’évolution des espèces et la sélection naturelle remplacent avantageusement – par une hypothèse plus simple – le plan providentiel d’un mystérieux Créateur. On comprend que les partisans du « dessein intelligent » s’en prennent si souvent au darwinisme, jusqu’à prétendre parfois – au nom de la Bible ! – en interdire l’enseignement ou le mettre au même niveau que la Genèse. Si le hasard (des mutations) crée de l’ordre (par la sélection naturelle), on n’a plus besoin d’un Dieu pour expliquer l’apparition de l’homme. La nature y suffit.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}|titre-débat-connexe1=La théorie de la sélection naturelle est-elle vraie ?|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer le langage humain<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
L'être humain s'est doté d'un langage qui semble en rupture avec les modes de communication animales ; il a aussi créé l'art, la cuisine, la science. Ces différentes créations ont formé la culture, un monde à part entière qui se distingue de la nature. C'est l'indice que l'homme possède "quelque chose" de surnaturel.<br />
<br />
* l'apparition du langage<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = L’origine du langage demeure aujourd’hui un mystère. Un langage est complexe, a un but et utilise des concepts d’abstraction. Impossible que ce soit le produit d’un simple assemblage de molécules. Comment ne pas être émerveillé aussi devant l’ADN ? Rendons-nous compte : il y a aussi un langage qui préside au fonctionnement des organismes, nous y compris ! Qui pourrait soutenir, en découvrant un ordinateur sur une plage, que ce dernier est le résultat du hasard, de l’action des vents et des marées sur les matériaux, au fil du temps ? Ce serait un non-sens.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
* l'existence de l'intellect humain<br />
|titre-objection1=La complexité des créations humaines s'explique par la théorie de la sélection naturelle|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Pour expliquer l'existence de la conscience<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
La conscience reste inexpliquée. On peut observer le système nerveux, fait d'impulsions électriques et d'échanges chimiques. Mais quel est le rapport entre des échanges chimiques et la vie intérieure ? Comment des entités dans l'espace (des particules en mouvement) pourraient-elles constituer un espace intérieur où dominent des phénomènes non spatiaux (sentiments, concepts, conscience de soi etc.) ? La conscience est énigmatique, elle ne peut pas être dérivée de la juxtaposition d'entités matérielles discrètes. C'est Dieu qui a doté les humains de la conscience. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_difficile_de_la_conscience<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Certes, les processus évolutionnistes produisent l’existence des corps animaux et d’être humains en vertu des lois de la nature découvertes par les sciences physiques […]. Mais il y a, dans l’être humain, davantage que le corps. Les êtres humains (et les animaux supérieurs) sont des êtres conscients. Ils ont des pensées et des impressions ; les atomes n’ont pas de pensées ni d’impressions. Or la conscience […] ne peut pas être la propriété d’un simple corps, ou d’un objet matériel. Elle doit être une propriété de quelque chose d’autre en rapport avec le corps ; et à ce quelque d’autre je donnerai le nom traditionnel d’âme. À un certain stade de l’évolution, les corps d’animaux complexes ont été reliés à des âmes. C’est […] quelque chose qui dépasse absolument le pouvoir explicatif de la science. Le théisme, lui, peut expliquer cela : en effet, Dieu a le pouvoir de relier des âmes à des corps et il a des raisons de le faire.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=73<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
|titre-objection1 = La conscience est une propriété émergente du cerveau<br />
|titre-objection2 = La conscience se réduit à de l'activité neuronale<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'ordre et la complexité du monde supposent un créateur » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un être complexe ne peut pas expliquer la complexité<br />
| résumé-objection = = L'explication par Dieu est une pétition de principe = Un tel Dieu ne peut pas être simple<br />
<br />
(Dawkins)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu est un être simple<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est une explication inexplicable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Qu'on ne soit pas capable d'expliquer Dieu n'empêche pas qu'il puisse exister<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Sous les apparences du bon sens, cette objection est en réalité inopérante et contraire à l’esprit scientifique lui-même. C’est de deux choses l’une en effet : ou bien nous avons de bonnes raisons de supposer une cause intentionnelle au réglage fin de l’univers, et alors nous devons poser qu’il est probable qu’elle existe, ou bien nous n’avons pas de bonnes raisons de le supposer, et il faut s’en tenir là. Mais si nous sommes dans le premier cas, et que nous avons de bonnes raisons de supposer une telle cause, le fait que nous ne sachions pas « comment elle est faite », « à quoi elle ressemble », « d’où elle peut venir », etc., ne saurait constituer un argument pour en réfuter l’existence, ou même la possibilité. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans la pratique scientifique, jamais nous ne récusons une explication au motif que nous ne savons pas « expliquer l’explication ».<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=327-328<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'ordre et la complexité du monde s'expliquent par la science<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les théories scientifiques qui cherchent à expliquer ces phénomènes présentent des failles importantes<br />
| résumé-objection1 = = Dieu est une hypothèse inutile<br />
<br />
* L'univers s'auto-organise lui-même<br />
* L'évolution des espèces et la création des organes complexes s'expliquent par la théorie de l'évolution par sélection naturelle, sans nécessité de créateur.<br />
| titre-objection2 = La science ne peut pas tout expliquer<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Postuler un créateur est une vision anthropomorphique<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Une analogie a toujours des limites<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Hume soutient que si nous utilisons l’analogie avec un agent humain, nous devrons aller jusqu’au bout et postuler que le dieu qui donne un ordre à l’Univers est comme les hommes par de nombreux autres aspects. « Pourquoi ne pas devenir un parfait antropomorphite ? Pourquoi ne pas affirmer que la Divinité ou les divinités sont corporelles, qu’elles ont des yeux, un nez, une bouche, des oreilles etc. » L’argument du dessein est comme nous l’avons vu, un argument par analogie. Toutes les analogies s’arrêtent quelque part ; sinon ce ne serait pas des analogies. En disant que la relation de A à B est analogue à la relation de A* à B* que nous postulons, nous n’affirmons pas que B* a toutes les caractéristiques de B, mais seulement celles qui rendent compte de l’existence de la relation et aussi les autres, sauf si nous avons des évidences empiriques du contraire. Pour rendre compte des régularités par l’activité d’un dieu, ce dieu doit être libre, rationnel et très puissant. Mais il n’est pas nécessaire que comme les hommes, il doive seulement être capable d’agir sur une partie limitée de l’Univers, un corps, et en agissant ainsi de contrôler le reste de l’Univers. Et il y a de bonnes raisons de supposer que le dieu n’opère pas ainsi. Car, si son contrôle direct était confiné à une partie de l’Univers, les lois scientifiques hors de son contrôle devrait opérer pour garantir que ses actions ont des effets sur le reste de l’Univers. Ainsi, postuler l’existence de ce dieu n’expliquerait pas les opérations de ces lois : or expliquer l’opération de toutes les lois scientifiques était la raison de la postulation de l’existence de ce dieu. L’hypothèse que le dieu n’est pas incarné est donc une explication meilleure et plus cohérente que l’hypothèse qu’il est incarné.<br />
|article=L’argument du dessein<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=177-178<br />
|édition=Vrin<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2010<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La notion d'« ordre » est une projection de l'esprit humain<br />
| résumé-objection = (Spinoza)<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=C’est donc nous-mêmes qui introduisons l’ordre et la régularité dans les phénomènes, que nous nommons ''nature'', et nous ne pourrions les y trouver, s’ils n’y avaient été mis originairement par nous ou par la nature de notre esprit. En effet, cette unité de la nature doit être une unité nécessaire, c’est-à-dire certaine ''a priori'' de la liaison des phénomènes. Mais comment pourrions-nous mettre en place ''a priori'' une unité synthétique, si, dans les sources originaires de la connaissance de notre esprit, il n’y avait des principes subjectifs d’une telle unité, et si ces conditions subjectives n’étaient pas en même temps objectivement valables, puisqu’elles sont les principes de la possibilité de connaître en général un objet d’expérience ?<br />
|livre=Critique de la raison pure<br />
|localisation=Ak IV<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le monde n'est pas ordonné mais chaotique<br />
| résumé-objection = (Nietzsche)<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence d'un Dieu est encore plus improbable que ce que Dieu est censé avoir créé<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le dessein intelligent est exactement aussi contestable que le hasard. Ce n’est tout simplement pas une solution plausible à l’énigme de l’improbabilité statistique. Plus l’improbabilité est élevée, moins le dessein intelligent devient plausible. À y bien regarder, on voit que le dessein intelligent double le problème. Là encore, c’est parce que le concepteur lui-même (la conceptrice, ou la chose qui a conçu le projet) soulève le problème de sa propre origine. Toute entité capable de concevoir intelligemment une chose aussi improbable qu’''Aristolochia trilobata'' (ou un univers) devrait être encore plus improbable qu’''Aristolochia''. Loin de mettre fin à la régression vicieuse, Dieu se venge en l’aggravant.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La « logique » des créationnistes est toujours la même. Un certain phénomène naturel est trop statistiquement improbable, trop complexe, trop beau, trop stupéfiant pour être venu à exister par hasard. Le dessein étant la seule alternative au hasard que puissent imaginer ces auteurs, il doit avoir un concepteur. Et la réponse de la science à cette logique erronée est aussi toujours la même : le dessein n’est pas la seule alternative au hasard, la sélection naturelle est plus satisfaisante. En fait, le dessein n’est pas du tout une alternative car il soulève un problème encore plus grand qu’il n’en résout : qui a conçu le concepteur ? Le hasard aussi bien que le dessein échouent à résoudre le problème de l’improbabilité statistique car le premier est le problème, et l’autre y ramène. La sélection naturelle est une véritable solution ; de toutes celles qui ont été proposées, c’est la seule qui marche. Et, en plus, elle est stupéfiante par son élégance et sa puissance.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. Les expériences mystiques ===<br />
L'expérience mystique peut être aussi une intervention directe de Dieu sur l'âme des individus, attestant sa présence. Evidemment cette expérience est subjective et non communicable. Mais si différents individus attestent la même expérience, et qu'elle ne relève pas de l'hallucination, ne montre-t-elle pas une réalité ? A première vue, l'expérience mystique semble pourtant réductible à un phénomène plus ou moins psychopathologique. Mais est-ce bien le cas ?{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les expériences mystiques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
Certaines personnes ressentent de façon immédiate, au cours d'expériences mystiques, la présence de Dieu : pour elles, l'existence de Dieu n'est pas une conjecture, mais une certitude vécue - un peu comme l'existence du monde sensible ou des autres ne peut pas être "démontrée" ni déduite, mais constitue une évidence première. <br />
<br />
L'expérience mystique n'est pas purement subjective :<br />
- en état de prière et d'extase, certains saints catholiques furent vus en lévitation (Saint Joseph de Copertino https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_de_Cupertino )<br />
- certains mystiques induisent un changement de conscience chez leurs visiteurs, Phénomène très connu en Inde ou un quidam entre en transe ou en extase par le darshan : entretien avec l'être en état de profonde méditation. Pas besoin de longs discours ni de dogmes ni théories juste un regard et une présence.<br />
(Ramana Maharshi, et en Europe, phénomène autour d'Amma)<br />
{{citation<br />
|auteur1=Henri Bergson<br />
|citation=Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. Nous ne voyons pas, d’ailleurs, comment la philosophie l’aborderait autrement. D’une manière générale, nous estimons qu’un objet qui existe est un objet qui est perçu ou qui pourrait l’être. Il est donc donné dans une expérience, réelle ou possible.<br />
|livre=Les deux sources de la morale et de la religion<br />
|localisation=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1932<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Les expériences mystiques s'expliquent par une "auto-intoxication" du cerveau par des drogues naturelles type endorphines. Elles ne révèlent rien du réel et encore moins de Dieu.<br />
<br />
* Les expériences mystiques sont des hallucinations comme dans différents délires psychiatriques.<br />
<br />
* Les expériences mystiques consistent en une régression vers des états archaïques et fusionnels (relation mère/tout petit, voire état foetal), avec l'abolition de la distinction sujet/objet qui accompagnait cet état.<br />
<br />
* Les expériences mystiques ne montrent pas l'existence du Dieu des religions théistes, mais l'existence de l'Etre, voire du Brahman des religions impersonnelles de l'Orient (Hindouisme védantin, Bouddhisme...).<br />
<br />
* Les expériences mystiques révèlent un état modifié de conscience, qui est compatible avec l'athéisme (voir J.C. Bologne, Un mysticisme sans Dieu).<br />
}}<br />
<br />
=== 4. Il existe des interventions divines ===<br />
Selon cet argument, l'existence de Dieu n'est pas une foi sui generis ni même le résultat d'un raisonnement philosophique, mais elle peut être constatée de façon empirique ou expériencielle. Dieu Se manifeste par certaines actions surnaturelles, qu'il est possible de constater.<br />
<br />
Ce genre de "preuve" a donné lieu à de nombreux débats au cours des siècles, notamment au sujet de la réalité historique - ou non - des récits bibliques. Néanmoins, il existe d'autres interventions divines supposées par les croyants, par exemple des guérisons miraculeuses (Lourdes) ou des interventions de Dieu dans l'histoire.<br />
<br />
L'intérêt de cette ligne d'arguments est qu'elle ne se situe pas sur le plan de la croyance, mais sur le plan de faits en principe constatables par tous, croyants et incroyants.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les miracles<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
<br />
La question des miracles n'est pas un anachronisme philosophique, mais revient dans la philosophie contemporaine principalement au travers d'auteurs anglo-saxons :<br />
<br />
https://plato.stanford.edu/archives/spr2013/entries/miracles/<br />
<br />
Les guérisons inexpliquées<br />
<br />
A Lourdes, une commission de médecins étudie des cas de "guérisons inexpliquées" comme celle de J.P. Bély avec un protocole rigoureux. Il existe un certain nombre de cas bien étudiés de supposés miracles.<br />
<br />
"Le dernier miraculé de Lourdes s'appelle Jean-Pierre Bély. Son histoire, édifiante, ressemble à un récit évangélique. En 1987, ce Charentais de 52 ans souffrant de sclérose en plaques depuis quinze ans ne pouvait plus marcher et ne s'asseyait qu'avec difficulté. Grabataire, reconnu invalide à 100% par la Sécurité sociale, il reçut le sacrement des malades - l'extrême-onction d'autrefois - au troisième jour de son pèlerinage dans la cité mariale, alité sur un brancard. Dans la nuit qui suivit, l'infirme se leva, marcha et sut qu'il était guéri. Le 11 février 1999 et, pour la 66e fois depuis les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous en 1858, l'Eglise a conclu qu'il s'agissait d'un authentique miracle."<br />
http://www.lexpress.fr/informations/miracles-mode-d-emploi_637556.html<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait s’attendre à ce que, dans certaines occasions, Dieu réponde aux prières pour la bonne cause, comme l’allégement de la souffrance, le recouvrement de la santé du corps ou de l’esprit, afin qu’on le reconnaisse et prenne conscience de vérités spirituelles importantes. On pourrait également escompter que Dieu intervienne dans d’autres occasions, sans attendre notre prière – pour nous aider à rendre le monde meilleur de diverses manières, alors que nous avons fait un mauvais usage de notre liberté. L’intervention divine consistera soit en une action dans les domaines où les lois de la nature ne déterminent pas ce qui arrive (probablement notre vie mentale n’est-elle pas complètement déterminée par des lois de la nature), soit dans la suspension temporaire des lois de la nature. Appelons « miracles » les interventions de ce genre, et non miraculeuses celles du genre précédent. Un miracle est une violation ou une suspension des lois de la nature, produites par Dieu. L’histoire de l’humanité contient-elle des événements du genre de ceux qu’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise et qui cependant ne sont pas le résultat du fonctionnement des lois de la nature ? Elle contient assurément nombre d’événements du genre de ceux que l’on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise, mais au sujet desquels nous ne savons pas s’ils sont, ou non, le résultat du fonctionnement des lois de la nature. Je prie pour qu’un ami se remette d’un cancer, et il s’en remet. Comme ordinairement, nous ne connaissons pas, en ses moindres détails, l’état exact de son corps au moment où il a le cancer, nous ne connaissons pas davantage les lois de la nature qui sont à l’œuvre dans son cancer : nous ne pouvons dire si la rémission est due aux lois de la nature ou non. L’homme pieux croit que Dieu est intervenu, et l’athée têtu croit que seules les lois de la nature sont à l’œuvre. Or l’histoire de l’humanité est jalonnée de récits de nombreux évènements dont il est clair, s’ils se sont produits conformément à ces récits, qu’ils n’auraient évidemment pas pu résulter des lois de la nature et qui sont par ailleurs le genre d’événements dont on pourrait attendre de Dieu qu’il les produise. Le « Second Livre des Rois » rapporte qu’un roi malade et en proie au doute, Ézéchias, chercha un signe d’encouragement venant de Dieu, annonçant qu’il guérirait et que Dieu délivrerait Jérusalem des Assyriens. En réponse à la prière du prophète Isaïe pour que Dieu manifeste un signe à Ézéchias, l’ombre projetée par le soleil, est-il rapporté, « recula de dix pas » (''II Rois'', 20, 11). Une telle chose n’a pu se produire que dans la mesure où les lois de la mécanique (gouvernant la rotation de la terre autour de son axe, et ainsi la direction du soleil venant de Jérusalem), ou les lois de la lumière (gouvernant la formation de l’ombre par la lumière du soleil aux alentours du palais d’Ézéchias) ont été suspendues.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=110-111<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
L'inédie<br />
<br />
Il existe quelques cas de personnes qui ont prétendu vivre pratiquement sans se nourrir, ainsi Thérèse Neumann et Marthe Robin au XXème siècle. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/In%C3%A9die<br />
<br />
Les lévitations<br />
<br />
Plusieurs saints ont été vu en lévitation pendant plusieurs minutes par un certain nombre de témoins. <br />
<br />
Les phénomènes de Fatima<br />
<br />
En 1917, plusieurs milliers de personnes ont vu "le Soleil danser" à Fatima (Portugal). Ce phénomène, annoncé à 3 enfants bergers par une apparition de la Vierge, constitue une preuve de la véracité des dires de la Vierge. <br />
<br />
https://fr.wikipedia.org/wiki/Miracle_du_soleil<br />
<br />
"Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, publie le matin même du 13 octobre un article ironique sur les apparitions, dénonçant les « superstitions » et les « supercheries ». Il assiste pourtant, comme des milliers de témoins anonymes à la « danse du soleil », et écrit le lendemain un article élogieux et fait part de sa propre stupéfaction : « Les nuages se déchirèrent et le soleil, comme une plaque argentée… se mit à tourner sur lui-même et à zigzaguer dans le cercle du ciel laissé libre de nuages. (…) Toute la foule pleurait, toute la foule priait, les hommes, le chapeau à la main dans l’impression grandiose du miracle attendu ! »<br />
<br />
Outre ce journaliste, beaucoup de personnalités ont attesté de l’événement, comme l’évêque de Leiria, le docteur Almeida Garrett, professeur à la faculté des sciences de l’université de Coimbra, l’académicien Marques da Cruz ou le poète Alfonso Lopes Vieira, qui se trouvait à dix lieues de Fatima le 13 octobre 1917."<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/tag/fatima/<br />
<br />
https://www.infocatho.fr/le-jour-ou-le-soleil-dansa-le-miracle-de-fatima/<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
- Les miracles sont impossibles<br />
<br />
On ne peut pas violer les lois naturelles, donc les miracles sont impossibles.<br />
<br />
- Chaque fois que l'on étudie en détail un "miracle", on découvre une explication naturelle.<br />
<br />
Fatima s'explique par un effet d'optique ou une hallucination collective, les guérisons de Lourdes n'ont rien d'exceptionnel car il y a toujours un certain pourcentage de guérisons spontanées pour les maladies.<br />
<br />
- Les miracles relèvent des "pouvoirs cachés" de l'être humain.<br />
<br />
Il existe des guérisons inexpliquées ou des phénomènes "paranormaux", mais ceux-ci ne viennent pas de Dieu : il s'agit de facultés encore peu connues de l'esprit humain. Ces facultés font l'objet de la parapsychologie, reconnue comme une branche légitime de la recherche aux Etats-unis par l'Association for Advencement of Science (AAAS).<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les réponses de Dieu aux prières<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Beaucoup de gens croient en l’existence de Dieu. Mais peu savent que parce qu’il nous aime, Dieu nous invite à bien plus : il nous offre une relation personnelle d’intimité avec lui. C’est en effet au travers de celle-ci qu’il peut agir véritablement pour transformer notre vie. Ceux/celles qui ont fait cette rencontre témoignent combien ils expérimentent l’amour de Dieu. Dieu leur parle et ils le voient répondre à leurs prières.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Il est évident que, à tort ou à raison, il a semblé […] à des milliards d’êtres humains, qu’une fois dans leur vie, à un degré ou à un autre, ils ont été conscients que Dieu dirigeait le cours d’un événement. Les enquêtes montrent qu’il en est ainsi pour des milliards de gens aujourd’hui, sans compter les époques antérieures. Ces gens peuvent bien sûr se tromper, mais c’est comme cela que les choses leur sont apparues. Or c’est un principe de base de la rationalité, que j’appelle le principe de crédulité, que nous devons penser que les choses sont comme elles nous apparaissent […] à moins que et jusqu’à ce que nous ayons la preuve que nous nous sommes trompés. […] Si j’ai l’impression de voir une table ou d’entendre la voix d’un ami, je dois penser que c’est le cas jusqu’à ce que j’aie la preuve que je me suis trompé. Si vous dites le contraire – si vous dites : ne vous fiez jamais aux apparences avant qu’il soit prouvé qu’elles sont fiables – vous ne pourrez jamais avoir la moindre certitude. En effet, qu’est-ce qui peut vous prouver que les apparences sont fiables, sinon d’autres apparences ? Or si vous ne pouvez vous fier aux apparences comme telles, vous ne pourrez pas non plus vous fier à vos cinq sens ordinaires, il est tout aussi rationnel de vous fier, le cas échéant, à votre sens religieux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=122-123<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les textes sacrés dictés aux hommes<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Dieu parle et nous pouvons l’entendre. C’est le message de la Bible. À maintes reprises, depuis les débuts de l’humanité jusqu’à aujourd’hui, Dieu s’adresse aux hommes par des songes ou des paroles audibles intérieurement. Il est dit de Moïse : « l’Éternel parlait avec lui face à face comme un homme parle à son ami » (Exode ch.33 v.11).<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Une autre raison que Dieu peut avoir d’intervenir dans l’histoire est de nous donner des informations, de nous révéler des vérités. Sans aucune aide, notre raison est bien capable […] d’arriver à la conclusion que, probablement, il y a un Dieu ; elle est bien capable également d’établir plusieurs vérités morales très générales (par exemple qu’il est bon de nourrir ceux qui meurent de faim, quels qu’ils soient). Mais les êtres humains sont des créatures à l’intelligence limitée, et ils sont notoirement capables de se cacher à eux-mêmes des conclusions qui leur crèvent les yeux, quand ces conclusions ne sont pas les bienvenues. Les conclusions en matière de religion et de morale sont celles que nous sommes évidemment disposés à écarter parce que, quelles que soient les conclusions auxquelles nous parvenons (religieuses ou athées), elles ont des conséquences sur le genre de vie qui vaut la peine d’être vécue ; il se peut que nous rechignions à les accepter parce qu’elles entrent en conflit avec notre mode de vie quotidien. Les êtres humains ont donc besoin d’aide – aide pour comprendre quelles sont leurs obligations et en quoi consiste leur bien suprême, aide et encouragement pour rechercher ce bien. De toutes les façons, un Dieu qui veut entrer en contact avec nous aura aussi à nous dévoiler des choses sur lui-même, simplement pour que nous le connaissions mieux. Les grandes religions occidentales affirment toutes que Dieu est intervenu dans l’histoire pour révéler des vérités aux hommes ; elles ajoutent généralement qu’il a établi un moyen qui, dans une certaine mesure et d’une certaine façon, puisse assurer la conservation de ces vérités parmi les hommes. Les Juifs affirment que Dieu est intervenu dans l’histoire avec Abraham et Moïse, et qu’il a révélé des vérités qui, par la suite, ont été conservées par le peuple juif dans les Écritures hébraïques (qui forment l’''Ancien Testament'' des Chrétiens). Les Chrétiens admettent cette révélation, mais ils ajoutent que la principale intervention de Dieu est celle de Jésus-Christ, qui nous a révélé des choses conservées par l’Église chrétienne dans la Bible (le ''Nouveau Testament'', et l’''Ancien Testament'' interprété à la lumière du ''Nouveau''). L’islam reconnaît aussi, dans une certaine mesure, les affirmations juives et chrétiennes, mais il proclame que Mahomet est le dernier prophète en qui la Révélation atteint son point culminant, révélation recueillie dans le Coran.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=116-117<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les prophéties<br />
<br />
|résumé-argument=Dans les Livres saints, ou à travers différents messagers, Dieu livre des prédictions exactes. Comme l'être humain ne peut pas connaître l'avenir, c'est bien la preuve que c'est Dieu qui lui a communiqué ces connaissances.|titre-objection1=L'être humain peut conjecturer l'avenir|titre-objection2=Les prétendues "prophéties" sont très vagues ou fausses|Titre de l'objection 3=L'homme peut connaître le futur par ses propres pouvoirs psi}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = L'incarnation et la résurrection de Jésus-Christ<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs témoins relatent que Jésus est mort puis est ressuscité. Il existe aussi "le Suaire de Turin" qui tend à confirmer cet événement. Seul Dieu a pu ressusciter un mort, donc Dieu existe. <br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = Les Evangiles racontent qu’il y a 2000 ans de cela, Dieu est venu lui-même sur terre, en chair et en os. «Je suis descendu du ciel»«celui qui m’a vu a vu le Père» disait Jésus, se disant ainsi Dieu incarné, Dieu fait homme (Evangile de Jean ch.6 v.38, ch.14 v.9). Jésus a manifesté combien il est un Dieu Amour, en guérissant tous ceux qui venaient à lui, sans rien demander en retour. Il a manifesté aussi combien il est au dessus des lois physiques, en créant de nouveaux organismes. Il a montré qu’il a la vie en lui-même, en ressuscitant plusieurs personnes. Enfin, il a prouvé qu’il était Dieu, en ressuscitant lui-même des morts : Jésus est vivant aujourd’hui. Il oeuvre dans la vie de ceux qui l’accueillent. A ceux qui se tournent vers lui, qui lui demandent sincèrement de se révéler à eux, il se fait connaître (Evangile de Jean ch.14 v.21): « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=La religion chrétienne a été fondée sur le prétendu miracle de la Résurrection de Jésus. Si cet événement s’est produit tel qu’il est relaté dans les livres du ''Nouveau Testament'', à savoir le retour à la vie d’un homme mort par crucifixion trente-six heures plus tôt, alors il est clair que cet événement implique la suspension des lois de la nature. Et donc, s’il y a un Dieu, c’est lui qui l’a produite : c’est un miracle. La plupart des livres du ''Nouveau Testament'' ont été écrits au cours de l’existence de beaucoup de ceux qui ont côtoyé Jésus. Ces livres ont été écrits par des auteurs très divers qui affirment que Marie-Madeleine, d’autres femmes et les apôtres ont vu le tombeau vide ; avec beaucoup d’autres, ils ont vu, parlé et mangé avec Jésus ressuscité. Le corps de Jésus n’a jamais été retrouvé. On est en présence d’un grand miracle sérieusement étayé sur le plan historique, pour lequel il existe des indices substantiels. Quant à savoir quelle est la force de ces indices historiques, c’est le sujet d’innombrables ouvrages écrits depuis deux millénaires, à la lecture desquels les lecteurs doivent se forger leurs propres opinions.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=118<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
|titre-objection1=Les récits évangéliques ne sont pas fiables|Titre de l'objection 2=Si Jésus était ressuscité, des non-chrétiens en auraient parlé}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les apparitions<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Lourdes, Fatima etc.<br />
<br />
}}<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Les conversions brusques<br />
|résumé-argument =<br />
<br />
Plusieurs personnes témoignent avoir été "touchés par la foi" en un instant : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Paul Claudel<br />
|citation=Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être la Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. En essayant, comme je l’ai fait souvent, de reconstituer les minutes qui suivirent cet instant extraordinaire, je retrouve les éléments suivants qui, cependant, ne formaient qu’un seul éclair, une seule arme, dont la Providence divine se servait pour atteindre et s’ouvrir enfin le cœur d’un pauvre enfant désespéré : « Que les gens qui croient sont heureux ! Si c’était vrai, pourtant ? C’est vrai ! Dieu existe, Il est là. C’est quelqu’un, c’est un être aussi personnel que moi ! Il m’aime, Il m’appelle. » Les larmes et les sanglots étaient venus et le chant si tendre de l’Adeste ajoutait encore à mon émotion.<br />
|livre=Ma conversion<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1913<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
On trouve des exemples de conversion aussi brusques dans l'ouvrage de William James sur l'expérience mystique, et de nombreux autres témoignages de conversions brusques, d'André Frossard ("Dieu existe, je l'ai rencontré") à Eric-Emmanuel Schmitt ("la nuit de feu"). <br />
<br />
<br />
===== Objections =====<br />
<br />
* Il existe des conversions brusques à toutes les religions ; donc ce genre de phénomène ne "démontre" rien !<br />
<br />
* Ces "conversions brusques" relèvent de la psychologie de la croyance, et l'on retrouve le même type de certitudes irrationnelles dans d'autres domaines, voire dans certaines maladies mentales (délires de persécution, etc.).<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La « providence » dans l'Histoire<br />
|résumé-argument =<br />
Dieu agit dans l'Histoire du monde. Comment expliquer qu'une poignée de juifs sans moyens, suivis ensuite par "des femmes et des esclaves", aient pu convertir en quelques siècle l'Empire romain ? <br />
Lorsque la France semblait perdue dans sa guerre avec les Anglais, une jeune femme de paysans aisés, Jehanne d'Arc, reçut ordre par des visions de "sauver la France". Elle réussit cette mission en renversant par son action le cours des événements. Comment expliquer une telle aventure rationnellement ? <br />
<br />
<br />
Objection<br />
<br />
- L'histoire n'a pas de sens religieux<br />
<br />
Jusqu'au XIXème siècle, les chrétiens pouvaient croire que l'Histoire conduisait à une sorte de fin religieuse, car l'Occident colonisait la planète et les missionnaires répandaient leur foi. Aujourd'hui, cette vision ordonnée à une sorte de conversion planétaire à une religion semble intenable. <br />
<br />
- Dieu n'intervient pas dans l'Histoire<br />
<br />
Visiblement, Dieu n'intervient pas dans l'Histoire puisqu'Il laisse les innocents se faire massacrer, tout comme les religieux de toutes les religions d'ailleurs.<br />
<br />
- La providence a protégé des athées ou des criminels<br />
<br />
Hitler a réchappé "miraculeusement" à plusieurs attentats ; des criminels et des tyrans sont morts tranquillement dans leur lit. Doit-on croire qu'ils furent "protégés" par la providence ? Il est plus logique de penser que l'Histoire est soumise aux hasards, non à un Dieu.<br />
<br />
<br />
}}<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = La providence dans nos existences<br />
|résumé-argument =<br />
Les « anges gardiens »<br />
<br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des miracles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles reposent sur des témoignages frauduleux ou sans grande fiabilité<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une expérience que tous ne partagent pas, qui n’est ni contrôlable ni réitérable par d’autres, n’en reste pas moins fragile. Comment savoir ce qu’elle vaut ? Plusieurs ont vu des fantômes, ou communiquent avec des esprits en faisant tourner des tables… Dois-je y croire ? Que la plupart soient de bonne foi, je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que cela prouve ? L’hypocrisie est l’exception ; la crédulité, hélas, ne l’est pas. L’autosuggestion, dans ces domaines, est moins improbable qu’une intervention surnaturelle.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
* On accorde beaucoup plus d'importance aux témoignages qui ne sont pas fiables quand ils portent sur l'existence de Dieu<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Vous dites que vous avez personnellement rencontré Dieu ? Eh bien, certains ont rencontré un éléphant rose, mais cela ne vous impressionne probablement pas. Peter Sutcliffe, l’éventreur du Yorkshire, a entendu distinctement la voix de Jésus qui lui disait de tuer des femmes, et on l’a enfermé à vie. George W. Bush dit que Dieu lui a dit d’envahir l’Irak (dommage que Dieu n’ait pas jugé bon de lui apprendre par une révélation qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive). Dans les asiles, les individus se prennent pour Napoléon ou pour Charlie Chaplin, ou bien ils croient que le monde entier conspire contre eux, ou encore qu’ils peuvent faire passer leurs pensées dans la tête des autres. Nous en sourions mais nous ne prenons pas au sérieux leurs croyances telles qu’elles leur ont été révélées profondément, essentiellement parce que peu de gens les partagent. Les expériences religieuses ne sont différentes qu’en ce que les gens qui les affirment sont nombreux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des expériences mal comprises par ceux qui les ont vécues, et qui peuvent s'expliquer rationnellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles sont des hallucinations<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le cerveau humain fonctionne avec un programme de simulation de premier choix. Nos yeux ne donnent pas à notre cerveau une photo fidèle de ce qui existe, ou un film exact de ce qui se passe en temps réel. Le cerveau se construit un modèle sans cesse mis à jour : mis à jour par des pulsions qui bavardent le long du nerf optique, mais quand même construit. Les illusions optiques nous le rappellent bien. Une classe majeure d’illusions, dont le cube de Necker est un exemple, se produisent parce que les données sensorielles que reçoit le cerveau sont compatibles avec deux modèles alternatifs de la réalité. Le cerveau, n’ayant rien sur quoi se fonder pour choisir, alterne et nous ne cessons de basculer entre les deux modèles intérieurs. L’image que nous regardons semble, presque littéralement, s’inverser pour devenir autre chose. […] Il [notre cerveau] est tout à fait capable de construire des « visions » et des « apparitions » parfaitement véridiques. Pour un programme aussi sophistiqué, c’est un jeu d’enfant que de simuler un fantôme, un ange ou une Vierge Marie. Et c’est la même chose pour ce qu’on entend. Quand on entend un son, il n’est pas fidèlement transporté dans le nerf auditif et relayé dans le cerveau comme par une chaîne hi-fi haut de gamme. Comme pour la vision, le cerveau construit un modèle de son fondé sur des données nerveuses auditives continuellement mises à jour.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il existe des miracles perçus par des milliers de personnes en même temps<br />
| résumé-objection1 = Les hallucinations collectives sont implausibles.<br />
<br />
** Objection : <br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Le test de la pythie de David Hume pour éprouver un miracle vient irrésistiblement à l’esprit : « Aucun témoignage ne suffit pour établir un miracle, sauf si le témoignage est de telle sorte que sa fausseté serait encore plus miraculeuse que le fait qu’il essaie d’établir. » Il peut paraître improbable que soixante-dix mille personnes aient pu se laisser tromper en même temps, ou s’entendre sur un mensonge de masse. Ou bien que ces données historiques – que soixante-dix mille personnes disent avoir vu danser le soleil – soient fausses. Ou encore qu’ils aient tous vu un mirage en même temps (on les avait convaincus de regarder le soleil, ce qui n’a pas dû être fameux pour leur vue). Mais la moindre de ces improbabilités apparentes est beaucoup plus probable que l’alternative, à savoir que la Terre a soudain été arrachée à son orbite et que le système solaire a été détruit, sans que personne en dehors de Fátima ne le remarque. Je veux dire que le Portugal n’est pas si isolé.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
** Cf. éclipse de soleil dans Tintin, ''Le temple du soleil''<br />
** Ceux qui ont fait des expériences similaires, à d'autres époques, ont vu d'autres dieux. Que Dieu soit perçu par ceux qui font des expériences mystiques ne repose que sur leur culture et leurs désirs.<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les miracles s'expliquent par des pouvoirs de l'homme non expliqués actuellement<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Si Dieu est bon, tout le monde devrait pouvoir faire l'expérience de ces miracles<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Un effort est nécessaire<br />
| résumé-objection1 = Dieu exige de ces fidèles la foi et des efforts de leur part, et ne souhaite pas donner des preuves irréfutables de son existence (Pascal, théologiens)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les expériences religieuses n'arrivent qu'aux religieux<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=On pourrait objecter que seules les personnes religieuses connaissent des expériences religieuses. Ce n’est pas toujours le cas, mais il est vrai que ce sont, presque invariablement, des personnes qui ont déjà été familiarisées avec une tradition religieuse qui font des expériences religieuses – pour certains, l’expérience est d’ailleurs ce qui permet à la tradition de redevenir vivante pour eux. Mais cela peut difficilement être compté comme une objection : en effet, à moins de savoir ce qu’est l’objet ''x'' ou ''y'', il y a peu de chances que nous fassions une expérience qui nous semble être une expérience de ''x'' ou ''y''. Seul quelqu’un qui sait ce qu’est un téléphone peut dire qu’il pense avoir vu un téléphone. Vous pouvez apprendre ce qu’est un téléphone soit si quelqu’un vous en montre un, vous pouvez alors reconnaître le prochain que vous verrez ; soit si quelqu’un vous en a décrit un, auquel cas vous serez en mesure de la reconnaître quand vous en voyez un. Dans le cas d’une expérience religieuse (au sens où il semble à quelqu’un qu’il fait une expérience de Dieu), la manière dont nous apprenons à quoi ressemblerait une expérience de Dieu vient d’une tradition religieuse qui nous fait comprendre à quoi ressemble Dieu. […] la tradition et les récits de ceux qui disent avoir rencontré Dieu complète cette description formelle. Par ce moyen, nous commençons à comprendre à quoi ressemblerait une expérience de Dieu si nous en avions une ; et tout ce dont nous avons besoin, c’est d’en savoir assez pour reconnaître une telle expérience lorsque nous la refaisons – mais il ne serait pas possible de donner à l’avance la description complète d’une telle expérience, ni même d’ailleurs après l’avoir faite. Un récit célèbre met en scène quelqu’un qui n’a pas pu reconnaître une expérience de Dieu pour ce qu’elle était, avant qu’on ne lui parle de Dieu : c’est le récit de l’enfant Samuel dans le temple (« Premier Livre de Samuel », chapitre 3).<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=126-127<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. Il existe une morale indépendante des hommes ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe un devoir irréductible à l'utile ou même à l'empathie<br />
| résumé-argument = L'humanité adhère à des principes moraux : au lieu de suivre son seul intérêt immédiat ou son simple plaisir, l'être humain peut se sacrifier pour autrui, protéger les malades ou les vieillards. Ces comportements relèvent d'un devoir-être qui ne correspond à aucune nécessité naturelle. "Faire le bien" n'existe pas chez les animaux. L'homme peut s'extraire du donné naturel, de la lutte pour la survie, pour imaginer un "devoir-être", une morale, un monde meilleur, qui ne correspondent à rien dans le monde naturel. Cette conscience du bien et de la morale ne s'expliquent que parce que Dieu les a placées en nous.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles, que seul Dieu a pu créer<br />
| résumé-argument = Il existe des lois morales universelles, que l'on retrouve dans les 10 Commandements. L'homme est doté d'une "voix de la conscience", un sens inné du Bien et du Mal, qu'il connaît. Cette connaissance vient de Dieu. (Rousseau) « L’existentialiste est très opposé à un certain type de morale laïque qui voudrait supprimer Dieu avec le moins de frais possible. Lorsque, vers 1880, des professeurs français essayèrent de constituer une morale laïque, ils dirent à peu près ceci : Dieu est une hypothèse inutile et coûteuse, nous la supprimons, mais il est nécessaire cependant, pour qu’il y ait une morale, une société, un monde policé, que certaines valeurs soient prises au sérieux et considérées comme existant a priori ; il faut qu’il soit obligatoire a priori d’être honnête, de ne pas mentir, de ne pas battre sa femme, de faire des enfants, etc., etc. Nous allons donc faire un petit travail qui permettra de montrer que ces valeurs existent tout de même, inscrites dans un ciel intelligible, bien que, par ailleurs, Dieu n’existe pas. Autrement dit, et c’est, je crois, la tendance de tout ce qu’on appelle en France le radicalisme, rien ne sera changé si Dieu n’existe pas ; nous retrouverons les mêmes normes d’honnêteté, de progrès, d’humanisme, et nous aurons fait de Dieu une hypothèse périmée qui mourra tranquillement et d’elle-même. L’existentialiste, au contraire, pense qu’il est très gênant que Dieu n’existe pas, car avec lui disparaît toute possibilité de trouver des valeurs dans un ciel intelligible ; il ne peut plus y avoir de bien a priori, puisqu’il n’y a pas de conscience infinie et parfaite pour le penser ; il n’est écrit nulle part que le bien existe, qu’il faut être honnête, qu’il ne faut pas mentir, puisque précisément nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : « si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Sans Dieu, tout est permis, tout est licite<br />
| résumé-argument = Dostoïevski<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il existe des valeurs morales objectives et intemporelles » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne montre que Dieu a créé les valeurs morales<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont des créations humaines<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle été créée par Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont le résultat de l'évolution<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale a-t-elle une origine darwinienne ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales sont relatives à une société donnée<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale est-elle relative à chaque société ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les valeurs morales évoluent avec le temps<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = La morale évolue-t-elle ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Il n'y a pas besoin de croire en Dieu pour être moral<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Faut-il croire en Dieu pour être bon ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. Dieu est nécessaire à l'agir humain ===<br />
* Dieu est implicite dans toute action humaine (Kant)<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est nécessaire à l'agir humain » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'agir humain s'appuie sur une illusion<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La nécessité de Dieu pour l'agir ne prouve pas l'existence de Dieu<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = On peut agir sans foi, par pure liberté<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Seul Dieu est garant de la réalité et la véracité du monde ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet d'échapper au solipsisme ou à la Matrix<br />
| résumé-argument = Le monde est essentiellement trompeur : mes sens sont faillibles, mon raisonnement est fragile, mes opinions sont fluctuantes. Même le sentiment de conviction ou de réalité d'une chose peut être faux, comme pour les fous ou lors de la vision d'un mirage. Qu'est-ce qui me prouve que le monde extérieur existe tel que je le vois, et que je ne suis pas dans la Matrix ? Qu'est-ce qui me prouve que les autres existent, et qu'ils ne sont pas des projections de mon propre esprit ? Comment est-ce que je sais que ce monde est réel, et n'est pas un "grand rêve" ? C'est la question du solipsisme. Je sais que j'existe ("Je pense donc je suis"), je ne sais pas si le monde perçu est un effet de mon esprit. Pour échapper à cette question, il faut poser que ma perception immédiate n'est pas trompeuse, que je ne suis pas fou ; pour cela, il faut supposer que Dieu garantit la vérité de mes "impressions immédiates". Donc je dois poser que Dieu existe pour poser que le monde est réel.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le monde n'est pas trompeur<br />
| résumé-objection1 = Par approximations et corrections mutuelles, les humains réussissent à se faire une représentation de plus en plus exacte de ce qui est. Il n'y a pas besoin d'en appeler à Dieu pour garantir la véracité de ce que l'on pense ou de ce que l'on perçoit : la confrontation à autrui suffit.<br />
| titre-objection2 = Pour me constituer comme sujet, j'ai besoin des autres<br />
| résumé-objection2 = Le sujet n'émerge pas tout seul ; il se construit en se posant face à l'autre. L'autre est ce qui s'oppose à ma volonté et la fait donc exister. J'existe donc parce que l'autre existe. Dire qu'il y aurait un "Moi" solitaire, un Esprit hors de toute relation, est une contradiction dans les termes. Un tel esprit ne pourrait même pas prendre conscience de lui-même. La question du solipsisme est un faux problème.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu permet de sortir du perspectivisme<br />
| résumé-argument = Parler de "vérité", c'est supposer qu'il existe un niveau de compréhension qui n'est pas un simple "point de vue", mais un niveau de perception exact de ce qui est. Ce niveau où la pensée touche l'être, où il n'y a plus de différence entre le concept et le réel, est celui de l'intelligence divine. C'est parce que l'intellect humain reflète en quelque façon l'Esprit divin qu'il peut atteindre des vérités, voire la Vérité. S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a que des perspectives changeantes, des points de vues parcellaires et subjectifs. La notion même de "vérité" est vide de sens (sauf de façon triviale, pour désigner des énoncés factuels très limités : "le verre est sur la table").<br />
<br />
* Dieu est seul garant de la notion de vérité (Descartes, Sartre)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'y a pas de "vérité"<br />
| résumé-objection1 = La notion de vérité est peut être une survivance de l'ancienne métaphysique. En réalité il n'y a que des perspectives qui se recoupent localement ou s'affrontent. (Voir Nietszche ?).<br />
| titre-débat-connexe1 = Existe-t-il une vérité ?<br />
| titre-objection2 = La science établit des vérités sans supposer un Dieu<br />
| résumé-objection2 = La science montre tout les jours que le savoir s'accroît en trouvant des lois et des régularités. L'esprit humain connaît le monde par la méthode hypothético-déductive, et sans coïncider avec un supposé "esprit divin". Quand les savants voulaient déduire le monde à partir de principes ou d'un système global, quand ils croyaient que l'esprit humain peut coïncider avec le créateur, ils se trompaient - et élaboraient des théories scientifiques fausses comme les Scolastiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Seul Dieu peut fonder les vérités logiques et mathématiques<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=René Descartes<br />
|citation=Quand on considère attentivement l’immensité de Dieu, on voit manifestement qu’il est impossible qu’il y ait rien qui ne dépende de lui, non seulement de tout ce qui subsiste, mais encore qu’il n’y a ni ordre, ni loi, ni raison de bonté et de vérité qui n’en dépende ; autrement […], il n’aurait pas été tout à fait indifférent à créer les choses qu’il a créées. […] Il est aussi inutile de demander comment Dieu eût pu faire de toute éternité que deux fois 4 n’eussent pas été 8, etc., car j’avoue bien que nous ne pouvons pas comprendre cela ; mais, puisque d’un autre côté je comprends fort bien que rien ne peut exister, en quelque genre d’être que ce soit, qui ne dépende de Dieu, et qu’il lui a été très facile d’ordonner tellement certaines choses que les hommes ne pussent pas comprendre qu’elles eussent pu être autrement qu’elles sont, ce serait une chose tout à fait contraire à la raison, de douter des choses que nous comprenons fort bien, à cause de quelques autres que nous ne comprenons pas, et que nous ne voyons point que nous devions comprendre. Ainsi donc il ne faut pas penser que ''les vérités éternelles dépendent de l’entendement humain, ou de l’existence des choses'', mais seulement de la volonté de Dieu, qui, comme un souverain législateur, les a ordonnées et établies de toute éternité.<br />
|livre=Réponses aux sixièmes objections<br />
|localisation=point 8, AT IX<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Leibniz<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Il est vrai aussi qu’en Dieu est non seulement la source des existences, mais encore celle des essences, en tant que réelles, ou de ce qu’il y a de réel dans la possibilité. C’est parce que l’entendement de Dieu est la région des vérités éternelles, ou des idées dont elles dépendent, et que sans lui il n’y aurait rien de réel dans les possibilités, et non seulement rien d’existant, mais encore rien de possible. Car il faut bien que s’il y a une réalité dans les essences ou possibilités, ou bien dans les vérités éternelles, cette réalité soit fondée en quelque chose d’existant ou d’actuel ; et par conséquent dans l’existence de l’Être nécessaire, dans lequel l’essence renferme l’existence, ou dans lequel il suffit d’être possible pour être actuel.<br />
|livre=Monadologie<br />
|numéro=<br />
|localisation=§ 43 et 44<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1714<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Monadologie_(%C3%89dition_Bertrand,_1886)/1714<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Dieu explique la coïncidence des mathématiques et du réel<br />
| résumé-argument = Einstein était étonné qu'il y ait coïncidence entre le monde et les mathématiques. Un telle coïncidence pourrait bien montrer la coïncidence de l'esprit humain avec l'Esprit du créateur. Le monde est écrit en langage mathématique parce qu'il a été créé par une Intelligence que l'intelligence humaine reflète. Les propriétés mathématiques ne sont pas des inventions humaines, mais des découvertes se passant dans un "monde platonicien" où existent de toute éternité les objets mathématiques.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les mathématiques sont une construction humaine<br />
| résumé-objection1 = Les mathématiques sont construites par l'esprit humain, et non "découvertes" dans un monde platonicien.<br />
| titre-débat-connexe1 = Les mathématiques sont-elles une construction humaine ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence de Dieu est contenue dans son concept ===<br />
Par définition, Dieu est parfait. Si Dieu est parfait, alors il ne lui manque rien : il jouit de tous les attributs, dont celui d'exister. Donc Dieu existe.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
|titre-argument = Quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand<br />
|résumé-argument=La définition de Dieu comme ce dont on ne peut rien concevoir de plus grand implique nécessairement l'existence, car il est contradictoire de concevoir quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand auquel il manquerait l'existence comme une limitation ou une négation.<br />
{{Citation|auteur1=Anselme|auteur2=|auteur3=|article=|citation=L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.|livre=Proslogion|numéro=|localisation=ch. II|page=|édition=|lieu=|date=|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Proslogion|titre=non}}|titre-objection1=|résumé-objection1=|titre-objection2=|résumé-objection2=|titre-objection3=|résumé-objection3=|titre-objection4=|résumé-objection4=|titre-objection5=|résumé-objection5=}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'existence de Dieu est contenue dans son concept » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La perfection n'implique pas l'existence<br />
| résumé-objection = Saint-Augustin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence n'est pas un prédicat<br />
| résumé-objection = {{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Quand je dis : « Dieu est une chose existante », tout se passe comme si j’exprimais le rapport d’un prédicat à un sujet. Toutefois, il y a aussi une incorrection dans cette expression. Pour être précis, on devrait dire: quelque chose d’existant est Dieu, c’est-à-dire qu’à une chose existante conviennent les prédicats qui, pris ensemble, sont désignés par le terme Dieu. Ces prédicats sont posés relativement à ce sujet, mais la chose elle-même, avec tous ses prédicats, est posée absolument.<br />
|livre=L'unique fondement possible d'une démonstration de l'existence de Dieu<br />
|numéro=<br />
|localisation=<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1762<br />
|lien=<br />
|titre=non}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|citation=Être n’est évidemment pas un prédicat réel, c’est-à-dire un concept de quoi que ce soit qui puisse s’ajouter au concept d’une chose. Il est uniquement la position d’une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l’usage logique, il n’est que la copule d’un jugement. La proposition : Dieu est omnipotent contient deux concepts qui ont leurs objets : Dieu est omnipotence ; le petit mot : est n’est pas encore un prédicat de plus, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet. Or si je prends le sujet (Dieu) avec tous ses prédicats ensemble (auxquels l’omnipotence appartient également) et que je dise : Dieu est, ou : il est un Dieu, je ne pose aucun prédicat nouveau du concept de Dieu, mais seulement le sujet en lui-même avec tous ses prédicats et, il est vrai, l’objet se rapportant à mon concept.<br />
<br />
Tous deux doivent contenir la même chose et, par conséquent, au concept qui n’exprime que la possibilité, rien, du fait que je pense l’objet comme absolument donné (par l’expression : il est), ne peut s’ajouter. Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simplement possible. Cent thalers réels ne contiennent pas la moindre chose de plus que cent thalers possibles. En effet, comme ceux-ci expriment le concept, mais ceux-là l’objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n’exprimerait plus l’objet tout entier et, par conséquent aussi, il n’en serait plus le concept conforme. Mais, pour mon état de fortune, cela fera plus avec cent thalers réels qu’avec leur simple concept (c’est-à-dire leur simple possibilité).<br />
<br />
Car l’objet, dans la réalité, n’est pas seulement contenu analytiquement dans mon concept, mais il s’y ajoute synthétiquement à mon concept (qui est une détermination de mon état), sans que par cet être en dehors de mon concept, ces cent thalers pensés en soient eux-mêmes le moins du monde augmentés. Quand donc je pense une chose, quels et si nombreux que soient les prédicats au moyen desquels je veux la penser (même en la déterminant complètement), par cela seul que j’ajoute que cette chose existe, je n’ajoute rien à cette chose. Car autrement ce ne serait plus la même chose qui existerait mais quelque chose de plus que ce que j’ai pensé dans le concept, et je ne pourrais plus dire que c’est exactement l’objet de mon concept qui existe.<br />
|livre=Critique de la Raison pure<br />
|localisation=chapitre III, 4e section<br />
|date=1781<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La conception kantienne est dépassée<br />
| résumé-objection1 = La conception kantienne du "jugement d'existence" est tributaire d'un certain état des sciences, celui de l'époque newtonienne. Aujourd'hui, la science suppose l'existence d'entités comme l'évolution, le Big Bang ou le quark, qu'on ne peut ni observer directement ni déduire de leur concept.<br />
<br />
Voir l'article de R. Swinburne "Pourquoi Kant et Hume ont eu tort de rejeter la théologie naturelle", in https://theoremes.revues.org/292<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence ne se démontre pas, elle se constate<br />
| résumé-objection = Comment prononcer un jugement d'existence sur une entité inobservable ? On ne peut ni constater Dieu par les sens, ni tirer de son concept sa nécessité – comme en mathématiques. Donc on ne peut pas prononcer de "jugement d'existence" à propos de Dieu.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|citation=Je commencerai par observer quʼil est dʼune absurdité palpable de prétendre démontrer une matière de fait ou la prouver par des arguments a priori. Il nʼest pas possible de rien démontrer, à moins de prouver que le contraire implique contradiction. Rien de, ce que lʼon conçoit clairement nʼimplique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Tout ce que nous concevons existant, nous pouvons aussi le concevoir comme non-existant. Il nʼest donc aucun être dont la non-existence implique contradiction. Il nʼest donc aucun être dont lʼexistence puisse être démontrée. Jʼavance cet argument, parce que je le crois péremptoire, et cʼest sur lui que je suis prêt à établir toute la question.<br />
|livre=Dialogues sur la religion naturelle<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1779<br />
|lien=http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/wp-content/uploads/ebooks/hume_dialogues_religion_naturelle.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mystique<br />
| résumé-objection1 = Le mystique prétend obtenir une saisie immédiate de Dieu ou de l'Ultime, qui n'est donc pas pour lui une supposition vague mais une réalité rencontrée.<br />
<br />
« Dans la contemplation, le mystique a l'intuition directe d'un mode d'être incomparablement plus réel et substantiel que ne le sont les existences - la sienne et celle des autres, êtres et choses - dont, par une intuition directe comparable, il a conscience en temps ordinaire. » in Aldous Huxley, Dieu et moi, Le Seuil 1994.<br />
| titre-objection2 = Il y a des indices de l'existence<br />
| résumé-objection2 = Des indices convergents suffisent à décréter qu'un événement a bien eu lieu (par exemple dans une enquête policière ou historique). On pourrait donc "supposer" l'existence de Dieu à partir d'un faisceau d'indices.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Un raisonnement faux<br />
| résumé-objection = Imaginons une île parfaite, qui serait plus grande que toutes les autres îles. En suivant le raisonnement de Saint-Anselme, cette île devrait exister, puisqu'elle est parfaite. Or cette île parfaite n'existe pas ; donc le raisonnement de Saint-Anselme n'est pas valide. Cf. le moine Gaunilon<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 9. Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer ===<br />
L'esprit humain utilise des notions comme "l'unité", "la justice" ou "l'infini". Or, dans notre expérience, nous n'avons jamais connu "l'infini" (ni "la justice" ni "l'unité"). Nous avons vu des choses très grandes, voire immenses, mais rien qui soit "infini". De même pour l'unité (ou la justice). D'où vient que notre esprit puisse posséder des notions qui excèdent l'expérience, le donné ? Nous n'avons pas pu inventé de tels concepts, c'est donc Dieu qui les a placés en nous.<br />
<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'unité<br />
| résumé-argument = "Par où est-ce que je puis connaître quelqu'unité réelle ? Je n'en ai jamais vu ni même imaginé par le rapport de mes sens. Que je prenne le plus subtil atome ; il faut qu'il ait une figure, une longueur, une largeur et une profondeur […] ; et le dessus n'est point le dessous, un côté n'est point l'autre. Cet atome n'est pas véritablement un, il est composé de parties. Or le composé est […] une multitude d'êtres : ce n'est point une unité réelle. Je n'ai donc jamais appris ni par mes yeux, ni par mes mains, ni même par mon imagination, qu'il y ait une unité réelle. […]"<br />
<br />
Pour Fénelon, la sensation d'unité intérieure est fondatrice, elle organise notre univers mais ne peut résulter d'aucune expérience ni d'aucun raisonnement. Je me perçois comme Un. D'où vient cette connaissance immédiate d'être un ?<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Fénelon<br />
|citation=J’ai au-dedans de moi une idée claire d’une unité parfaite, qui est bien au-dessus de celle que je puis trouver dans mon âme : [mon âme] se trouve souvent comme partagée entre deux opinions, deux inclinations, deux habitudes contraires. Ce partage que je trouve au fond de moi-même ne marque-t-il pas quelque multiplicité, ou composition de parties ? L’âme a d’ailleurs une composition successive de pensées dont l’une est très différente de l’autre. Je conçois une unité infiniment plus une […] : je conçois un être qui ne change jamais de pensée, qui pense toujours toutes choses à la fois, et en qui on ne peut trouver aucune composition […]. Cette idée, toujours présente au fond de moi, est le modèle parfait sur lequel je cherche partout quelque copie imparfaite de l’unité. Je connais donc Dieu avec une telle clarté que c’est en le connaissant que je cherche dans toutes les créatures, et en moi-même, quelque ouvrage et quelque ressemblance de son unité.<br />
|livre= Traité de l’existence de Dieu<br />
|page=63-64<br />
|édition=Éditions Universitaires<br />
|lieu=Grenoble<br />
|date=1990<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Le concept d'infini<br />
| résumé-argument ={{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Par le nom de Dieu j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute-puissante, et par laquelle moi-même, et toutes les autres choses qui sont (s’il est vrai qu’il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avantages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me persuade que l’idée que j’en ai puisse tirer son origine de moi seul. Et par conséquent il faut nécessairement conclure de tout ce que j’ai dit auparavant, que Dieu existe. Car, encore que l’idée de la substance soit en moi, de cela même que je suis une substance, je n’aurais pas néanmoins l’idée d’une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n’avait été mise en moi par quelque substance qui fût véritablement infinie.|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §22|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}}<br />
{{Citation|auteur1=René Descartes|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Et je ne me dois pas imaginer que je ne conçois pas l’infini par une véritable idée, mais seulement par la négation de ce qui est fini, de même que je comprends le repos et les ténèbres par la négation du mouvement et de la lumière : puisque au contraire je vois manifestement qu’il se rencontre plus de réalité dans la substance infinie que dans la substance finie, et partant que j’ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l’infini, que du fini, c’est-à-dire de Dieu, que de moi-même. Car comment serait-il possible que je pusse connaître que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas tout parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je connaîtrais les défauts de ma nature ?|livre=Méditations métaphysiques|numéro=|localisation=Méditation troisième, §23|page=|édition=|lieu=|date=1641|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9ditations_m%C3%A9taphysiques/M%C3%A9ditation_troisi%C3%A8me|titre=non}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Il n'y a pas autant de réalité dans la cause que dans l'effet <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il n’est pas du tout évident qu’il doive y avoir au moins autant de réalité dans la cause que dans l’effet (les atomes ne pensent pas ; cela n’exclut pas qu’ils soient cause de la pensée, dans notre cerveau)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 =Rien ne prouve que cet infini soit Dieu <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Une nouvelle fois, parce que rien ne prouve – sauf à le présupposer dans l’idée de perfection, ce qui ne va pas de soi – que cette cause infinie soit un Sujet ou un Esprit (ce pourrait être la Nature)<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 =L'idée d'infini est typiquement humaine <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=L’idée d’infini, en l’homme, est une idée finie, comme l’idée de perfection est une idée imparfaite. J’y verrais presque un propre de l’homme. Qu’est-ce qu’un être humain ? C’est un être fini (à la différence de Dieu), qui a une idée de l’infini (à la différence des animaux), un être imparfait qui a une idée de la perfection. Mais ces idées, humanité oblige, sont elles-mêmes finies et imparfaites. Comment pourrions-nous autrement les penser ? L’homme est un être fini ouvert sur l’infini, un être imparfait qui rêve de perfection. C’est ce qu’on appelle un esprit, et cette grandeur-là est d’autant plus grande qu’elle n’ignore pas sa propre finitude. Cela rend la « preuve » de Descartes inopérante. Dès lors que cette idée en nous de l’infini est finie, rien n’empêche que le cerveau suffise à l’expliquer (que le cerveau soit l’esprit en puissance, comme l’esprit est le cerveau en acte). Finitude de l’homme, grandeur de l’homme : finitude du corps, grandeur de l’esprit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument POUR<br />
| titre-argument = Les Idées platoniciennes<br />
| résumé-argument = ex. l'égalité, la justice<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Nous avons en nous des concepts que nous n'avons pas pu créer » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Il faut étudier la genèse des concepts<br />
| résumé-objection = Les concepts abstraits se forment a travers d'une maturation cérébrale lente et la manipulation d'objets sensibles. Peu à peu, l'enfant acquiert des notions mathématiques complexes, par ex. il apprend à reconnaître la même quantité de liquide dans 2 récipients de forme très différentes. Des concepts comme "l'infini", "l'unité" ou "la justice" ont été acquis à travers une longue série d'apprentissages, mais il ne sert à rien de croire que c'est Dieu qui les a mis en nous. Cf. Jean Piaget<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 10. L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ainsi, trois thèses rivales avancent une explication ultime de tous les phénomènes observables. Elles doivent être examinées avec les quatre critères d’évaluation des scénarios explicatifs analysés au chapitre II. […] L’application des quatre critères revient donc à ceci : la théorie de l’explication ultime qui a le plus de chance d’être la vraie est la théorie la plus simple qui prédit les phénomènes observables, alors que sans cette théorie, nous ne nous attendrions pas à ces phénomènes. La thèse ici développée est que le théisme fournit l’explication de loin la plus simple de tous les phénomènes. Le matérialisme, comme je le montrerai, n’est pas une hypothèse simple, et il y a une catégorie de phénomènes que, très probablement, il ne pourra jamais expliquer. Et l’humanisme [la théorie mixte selon laquelle « l’existence et le fonctionnement des facteurs impliqués dans l’explication en termes de personne ne peuvent pas être complètement expliqués en termes d’objets inanimés », et réciproquement] est une hypothèse encore moins simple que le matérialisme. […] la grande complexité du matérialisme vient du postulat selon lequel toute explication complète du comportement des choses est donnée par les propriétés et dispositions d’un nombre immense (et peut-être infini) d’objets matériels. Chacun d’entre eux est constitué d’atomes, les atomes sont constitués de particules fondamentales, comme les électrons et les protons ; certains, à leur tour, sont constitués de quarks et, pour autant que nous le sachions à ce jour, les quarks sont constitués de sous-quarks. […] Le théisme affirme qu’une seule substance, Dieu, cause et maintient l’existence de tous les autres objets existants. Il affirme aussi que chaque propriété que possède chaque autre substance est due au fait que Dieu en est la cause ou permet qu’elle existe. Le signe distinctif d’une explication simple est de postuler un petit nombre de causes. À cet égard, il ne peut pas y avoir d’explication plus simple qu’une explication qui ne postule qu’une seule cause. Le théisme est plus simple que le polythéisme. En outre, à cette cause unique, qui est une personne, le théisme attribue les propriétés qui sont essentielles aux personnes avec un degré infini […]. L’hypothèse d’une personne infiniment puissante, infiniment connaissante et infiniment libre est l’hypothèse d’une personne dont la capacité d’action, la connaissance et la liberté sont sans limite (exceptées celles de la logique). Les scientifiques ont toujours considéré qu’il est plus simple de supposer qu’une quantité a un degré infini plutôt que de supposer un degré fini extrêmement grand, et ils l’ont toujours fait lorsque cette supposition ne changeait rien à la prédiction des observations.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=46-48<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'hypothèse de Dieu est plus simple que l'hypothèse athéiste » ====<br />
== Arguments CONTRE ==<br />
=== 1. Rien ne montre l'existence d'un dieu ===<br />
Dans notre expérience commune, nous ne percevons pas Dieu ; l'histoire n'est pas influencée par une quelconque providence, mais est la résultante des actions des humains ; la nature est indifférente, elle comporte des ratés (espèces qui ont disparu sans descendance, développement buissonnant etc.). Pour conforter l'idée de Dieu, les religions ne proposent que des raisonnements incertains, une "foi" irrationnelle (qui contredit la foi des autres religions) ou des expériences subjectives, plus ou moins illusoires (expériences mystiques). L'hypothèse de Dieu est donc gratuite.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = C'est à celui qui avance une thèse de la prouver<br />
| résumé-argument = La notion de Dieu est gratuite ; aucun fait ne permet de supposer l'existence d'un Etre invisible, conscient, bon et tout-puissant, qui s'intéresserait aux êtres humains.Ceux qui avancent une telle hypothèse doivent apporter des faits pour l'étayer.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des preuves existent<br />
| résumé-objection1 = Il existe un certain nombre de faits positifs qui sont censés attester l'existence, la présence et même l'intervention de Dieu.<br />
<br />
On pourrait citer :<br />
<br />
* les expériences mystiques (où certains humains perçoivent la présence divine) ;<br />
<br />
* les expériences prophétiques (où Dieu s'adresse à certains humains) ;<br />
<br />
* les miracles (où le cours des "lois naturelles" est suspendu par Dieu) ;<br />
<br />
* certains phénomènes naturels qui résistent aux explications scientifiques comme l'apparition de la vie, de la conscience<br />
<br />
* le "principe anthropique" et le réglage des constantes fondamentales de l'univers.<br />
<br />
Tous ces différents faits montrent bien l'existence de "quelque chose" d'inexpliqué, qui intervient dans la vie voire dans l'univers.<br />
| titre-objection2 = Il y a de l'inexpliqué<br />
| résumé-objection2 = L'univers n'est pas auto-explicatif : les constantes fondamentales comme les lois qui l'organisent, voire sa présence même, demeurent problématiques.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Aucune expérience ne montre l'existence de Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Faiblesse des preuves, donc, puisqu’elles n’en sont pas. Mais faiblesse aussi, et surtout, des expériences. C’est mon deuxième argument, toujours négatif. Il m’importe davantage que le précédent. L’expérience, s’agissant d’une question de fait, est plus décisive que les raisonnements. L’une de mes principales raisons de ne pas croire en Dieu, c’est que je n’en ai aucune expérience. C’est l’argument le plus simple. C’est l’un des plus forts.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Les expériences d'éveil montrent qu'il n'existe pas de dieu<br />
| résumé-argument = Que ce soit en Extrême-Orient ou en Occident, des personnes font l'expérience de "l'éveil". Cette expérience donne un sentiment d'accès immédiat au réel, dans sa plus grande plénitude, et il s'accompagne d'une intensification de la conscience. Dans cet état, il n'y a pas de Dieu, mais les sujets perçoivent soit une sorte de vacuité (= bouddhisme) soit une unité impersonnelle (= non dualisme hindou).<br />
<br />
Pour ceux qui ont accès à cet "éveil", Dieu est une pure spéculation métaphysique qui n'a pas ou plus lieu d'être.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il n'y a pas « d'arrières-mondes »<br />
| résumé-argument = Si Dieu et les religions sont vraies, cela supposerait un "arrière-monde" subsistant au-delà du monde sensible. C'est dans ce monde qu'existeraient Dieu, les anges, les âmes des défunts, le paradis et l'enfer, etc. Or rien ne montre l'existence d'un tel monde - qui est une pure invention.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Friedrich Nietzsche<br />
|citation=Première proposition. Les raisons qui firent appeler « ce » monde un monde d’apparence, prouvent au contraire sa réalité — une autre réalité est absolument indémontrable.<br />
Deuxième proposition. Les signes distinctifs que l’on a donnés de la véritable « essence des choses » sont les signes caractéristiques du non-être, du néant ; de cette contradiction, on a édifié le « monde-vérité » en vrai monde : et c’est en effet le monde des apparences, en tant qu’illusion d’optique morale. Troisième proposition. Parler d’un « autre » monde que celui-ci n’a aucun sens, en admettant que nous n’ayons pas en nous un instinct dominant de calomnie, de rapetissement, de mise en suspicion de la vie : dans ce dernier cas, nous nous vengeons de la vie avec la fantasmagorie d’une vie « autre », d’une vie « meilleure ».<br />
|livre= Le crépuscule des idoles<br />
|localisation=La « raison » dans la philosophie, 5.<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cr%C3%A9puscule_des_idoles/La_%C2%AB_raison_%C2%BB_dans_la_philosophie<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Il n'y a que le monde sensible et on ne peut pas supposer un monde invisible ; donc, l'au-delà et Dieu n'existent pas, mais sont des concepts artificiels, des mots que l'on a voulu prendre pour des choses.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Des expériences spirituelles en attestent<br />
| résumé-objection1 = L'idée d'arrières-mondes ne vient pas de la spéculation philosophique, mais s'appuie sur certaines expériences largement partagées dans diverses civilisations :<br />
* voyages des chamans '"au pays des morts" ;<br />
* expériences de visions et de ravissement, comme celle rapportée par St Paul ;<br />
* rêves et visions oniriques ;<br />
* Near Death Experiences - NDE (voir les témoignages à ce sujet)<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu existait, il devrait en exister des preuves évidentes<br />
| résumé-argument ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne m’ôtera pas de l’idée que, si Dieu existait cela devrait se voir ou se sentir davantage. Il suffirait d’ouvrir les yeux ou l’âme. C’est ce que j’essaie de faire. Et plus j’y parviens, plus c’est le monde que je vois, plus ce sont des humains que j’aime. La plupart de nos théologiens, et quelques-uns de nos philosophes, se donnent du mal pour nous convaincre que Dieu existe. C’est bien aimable à eux. Mais enfin il serait plus simple, et plus efficace, que Dieu consente à se montrer ! C’est toujours la première objection qui me vient, lorsqu’un croyant essaie de me convertir. « Pourquoi te donnes-tu tant de mal ? ai-je envie de lui demander. Si Dieu voulait que je croie, ce serait vite fait ! S’il ne le veut pas, à quoi bon t’obstiner ? » <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Dieu laisse aux hommes leur liberté <br />
| résumé-objection1 =Dieu ne veut pas s'imposer aux hommes car il veut les laisser libres de croire ou non. <br />
| titre-objection2 =La morale n'aurait plus de sens <br />
| résumé-objection2 =Si nous avions la preuve évidente que Dieu existe, nous agirions en sachant que Dieu nous observe et nous juge en permanence. Notre conduite morale serait alors dictée par la crainte du châtiment, ou par l'espérance de l'amour de Dieu, et non parce que nous estimons nos actions bonnes en elles-mêmes. La morale n'aurait alors plus de sens.<br />
<br />
{{Citation<br />
|auteur1=Emmanuel Kant<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Supposez que […] la nature nous ait donné en partage cette puissance d’esprit et ces lumières que nous voudrions bien posséder […], qu’en résulterait-il, suivant toute apparence ? […] Nous éviterions sans doute de transgresser la loi, nous ferions ce qui est ordonné ; mais, comme l’intention d’après laquelle nous devons agir ne peut nous être inspirée par aucun ordre, tandis que […] la raison ne chercherait plus seulement dans une vivante représentation de la dignité de la loi une force de résistance contre les penchants, la plupart des actions, extérieurement conformes à la loi, seraient dictées par la crainte, et presque aucune par le devoir, et elles perdraient cette valeur morale qui seule fait le prix de la personne et celui même du monde aux yeux de la suprême sagesse. La conduite de l’homme, tant que sa nature resterait comme elle est aujourd’hui, dégénérerait donc en un pur mécanisme, où, comme dans un jeu de marionnettes, tout gesticulerait bien, mais où l’on chercherait en vain la vie dans les personnages.<br />
|livre=Critique de la raison pratique<br />
|numéro=<br />
|localisation=Dialectique, IX<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1788<br />
|lien=<br />
|titre=non}} <br />
| titre-objection3 =Les hommes doivent mériter leur foi <br />
| résumé-objection3 ={{citation<br />
|auteur1=Pascal<br />
|citation=Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi. Mais il se cache ordinairement, et se découvre rarement à ceux qu’il veut engager dans son service. Cet étrange secret, dans lequel Dieu s’est retiré, impénétrable à la vue des hommes, est une grande leçon pour nous porter à la solitude loin de la vue des hommes.<br />
|article=Lettre à Charlotte de Roannez<br />
|localisation=tome III<br />
|édition=édition Mesnard<br />
|lieu=<br />
|date=29 octobre 1656<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection4 =La croyance en Dieu peut faire l'objet d'un pari rationnel <br />
| résumé-objection4 =Cf. le pari de Pascal <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une hypothèse trop complexe<br />
| résumé-argument = [https://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d%27Ockham Principe du rasoir d'Ockham] : si deux hypothèses expliquent un même ensemble de phénomènes, c'est l'hypothèse la plus simple (la non-existence de Dieu) qui doit être préférée<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'hypothèse athéiste ne rend pas compte d'une cause première<br />
| résumé-objection1 = Voir l'argument POUR : [[#1. Il y a une cause première|1. Il y a une cause première]].<br />
| titre-objection2 = L'hypothèse théiste est simple et élégante<br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=Keith Ward<br />
|citation=En fait, le théiste dirait que Dieu est une explication très élégante, économique et fructueuse à l’existence de l’univers. Elle est économique car elle attribue l’existence et la nature d’absolument tout dans l’univers à un seul être, une cause ultime qui assigne une raison à l’existence de tout, y compris d’elle-même. Elle est élégante car à partir d’une idée clé, l’idée de l’être le plus parfait possible, toute la nature de Dieu et l’existence de l’univers peuvent s’expliquer de façon intelligible.<br />
|livre=God, Chance and Necessity<br />
|édition=Oneworld Publications<br />
|date=1996<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'évolution et les lois physiques suffisent à expliquer la vie, la conscience et l'univers<br />
| résumé-argument = <br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « Rien ne prouve l'existence de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Rien ne prouve son inexistence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = La charge de la preuve incombe à celui qui affirme<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On m’objectera qu’il n’y a pas davantage de preuve que Dieu n’existe pas. Je le reconnais bien volontiers. La chose, toutefois, est moins embarrassante pour l’athéisme que pour la religion. […] la charge de la preuve, comme on dit, incombe à celui qui affirme<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = On ne peut prouver que ce qui est, pas ce qui n'est pas<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=On ne peut prouver, dans le meilleur des cas, que ce qui est, non, à l’échelle de l’infini, ce qui n’est pas. Un néant, par définition, est sans effet. Comment ne serait-il pas sans preuve ? Je peux certes prouver, avec un peu de chance, que je n’ai pas commis tel acte dont on m’accuse : il suffit pour cela que j’en fasse ressortir l’impossibilité, par exemple en prouvant que j’étais, au moment où le forfait fut accompli, à mille kilomètres de là. C’est ce qu’on appelle avoir un alibi. Un témoin extérieur y suffit. Mais il n’y a pas d’alibi possible pour le néant, ni de témoin extérieur pour le Tout. Comment prouverait-on une inexistence ? Essayez, par exemple, de prouver que le Père Noël n’existe pas, ni les vampires, ni les fées, ni les loups-garous… Vous n’y parviendrez pas. Ce n’est pas une raison pour y croire. Qu’on n’ait jamais pu prouver leur existence est en revanche une raison forte pour refuser d’y prêter foi. Il en va de même, toutes proportions bien gardées (j’accorde que l’enjeu est plus grand, l’improbabilité moindre), de l’existence de Dieu : l’absence de preuve, la concernant, est un argument contre toute religion théiste. Si ce n’est pas encore une raison d’être athée, c’en est une, à tout le moins, de n’être pas croyant.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Croire sans preuve est irrationnel<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Par un même raisonnement, on devrait être amené à croire en l'existence de théières en orbite autour du Soleil<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Bertrand Russell<br />
|citation=De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens.<br />
|article=Is There a God?<br />
|livre=Illustrated Magazine<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1952<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Strictement parlant, vous devriez être agnostique sur la question de l'existence d'une théière en orbite autour de Mars, mais cela ne signifie pas que vous considériez la probabilité de son existence comme étant égale à celle de sa non-existence. La liste des choses à propos desquelles nous devons être agnostique strictement parlant ne s'arrête pas aux petites souris et aux théières. Elle est infinie. Si vous voulez en croire une en particulier, les licornes, les petites souris, les théières ou Yahvé, il vous incombe de le justifier. Il n'incombe pas au reste d'entre nous de dire pourquoi nous n'y croyons pas. Nous, les athées, sommes aussi des a-souristes et des a-théièristes.<br />
|article=Richard Dawkins et l'athéisme militant<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=2002<br />
|lien=https://www.ted.com/talks/richard_dawkins_on_militant_atheism/transcript?language=fr<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Son existence est révélée dans les textes sacrés<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les textes sacrés ne sont pas fiables<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=L’écrit est convaincant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se poser des questions du genre : « Qui a écrit cela et quand ? », « Comment ont-ils su quoi écrire ? », « Est-ce que de leur temps ils voulaient vraiment dire ce que nous, à notre époque, nous comprenons qu’ils disaient ? », « Etaient-ils des observateurs impartiaux, ou avaient-ils un engagement qui influençait leurs écrits ? ». Depuis le XIX siècle, les théologiens cultivés ont démontré sans équivoque que les Évangiles ne sont pas fiables quand ils relatent ce qui s’est passé dans l’histoire du monde véritable. Tous ont été rédigés longtemps après la mort de Jésus, et aussi après les Épîtres de Paul, qui ne cite pratiquement aucun des prétendus faits de la vie de Jésus. Tous ont été ensuite copiés et recopiés à travers le jeu du téléphone de plusieurs générations par des scribes faillibles qui, de toute façon, avaient leurs propres engagements religieux.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-débat-connexe1 = Les textes sacrés sont-ils fiables ?<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Certaines personnes disent en avoir fait l'expérience<br />
| résumé-objection = Voir l'argument POUR : [[#5. Il existe des interventions divines|5. Il existe des interventions divines]].<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =D'autres personnes n'en ont jamais fait l'expérience <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=« Faiblesse des expériences ? Parlez pour vous ! » me rétorqueront certains : « Je ne cesse de sentir l’existence de Dieu, sa présence, son écoute, son amour ! » Que puis-je leur objecter, sinon que je n’ai jamais rien éprouvé de tel ? Ce n’est pas faute de l’avoir cherché, ni d’y avoir cru. Mais la foi, pour moi, n’a jamais tenu lieu de présence. Oh le vide de Dieu, dans les églises pleines ! Oh son silence, dans nos murmures ! Je m’en étais ouvert, adolescent, à l’aumônier de mon lycée : « J’ai beau prier, lui disais-je, Dieu, lui, ne me parle pas… » Le prêtre, homme de cœur et d’esprit, me répondit joliment :« Dieu ne parle pas, parce qu’Il écoute. » Cela me fit rêver longtemps. À la longue, toutefois, ce silence me lassa, puis me parut suspect. Comment savoir si c’est celui de l’écoute ou de l’inexistence ? Cela me fait penser à cette boutade que raconte quelque part Woody Allen : « Je suis effondré ! Je viens d’apprendre que mon psychanalyste était mort depuis deux ans : je ne m’en étais pas rendu compte ! » Encore peut-on changer de psychanalyste. Mais de Dieu, s’il n’y en a qu’un ou s’ils se taisent tous ? À chacun son expérience. L’une des rares choses dont je sois certain, en matière de religion, c’est que Dieu ne m’a jamais rien dit. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = De très nombreuses personnes croient en Dieu, dont des scientifiques célèbres<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Plus on est scientifique et reconnu, moins on est croyant<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Les efforts des apologistes pour trouver des scientifiques modernes authentiquement brillants qui soient croyants font penser à une quête désespérée dans un bruit de raclement de fond de tiroir. Le seul site Web que j’aie pu trouver qui disait faire la liste des « scientifiques chrétiens lauréats de prix Nobel » en a trouvé six sur un total de plusieurs centaines. Sur ces six, il s’est avéré que quatre n’avaient pas du tout eu le prix Nobel, et je tiens pour certain qu’au moins un est un non-croyant qui va à l’église pour des raisons purement sociales. Une étude plus systématique de Benjamin Beit-Hallahmi « a trouvé que parmi les lauréats de prix Nobel en sciences tout comme en littérature, il y avait un degré remarquable d’irréligiosité, par rapport aux populations dont ils venaient. »<br />
<br />
Une étude publiée dans la grande revue Nature par Larson et Witham en 1968 montrait que sur les scientifiques américains jugés suffisamment éminents par leurs pairs pour avoir été élus à la National Academy of Sciences, seulement 7 % croyaient en un Dieu personnel. Cette prépondérance écrasante des athées est presque exactement l’opposé du profil de la population américaine en général, dans laquelle plus de 90 % croient en un être surnaturel d’une sorte ou d’une autre. Pour les scientifiques moins éminents qui n’ont pas été élus à la National Academy, le chiffre est intermédiaire. Comme pour l’échantillon des plus brillants, les croyants religieux sont une minorité, mais une minorité moins spectaculaire, évaluée à environ 40 %. C’est tout à fait ce à quoi je m’attendais : les scientifiques américains sont moins croyants que les Américains en général, et les scientifiques les plus brillants sont les moins croyants de tous. Ce qui est remarquable, c’est l’opposition diamétrale entre la religiosité de la population américaine en général et l’athéisme de l’élite intellectuelle.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = Plus on a un haut niveau d'éducation, moins on est croyant<br />
| résumé-objection2 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=En dehors des scientifiques d’élite des académies américaine et britannique, a-t-on démontré que dans la population générale les athées ont tendance à compter parmi les plus instruits et les plus intelligents ? Plusieurs études ont été publiées sur la relation statistique entre la religiosité et le niveau d’études ou la religiosité et le QI. Dans ''How We Believe : The Search for God in an Age of Science'' [Comment nous croyons : la recherche de Dieu dans une époque de science], Michael Shermer décrit une grande enquête qu’il a menée avec son collègue Frank Sulloway auprès d’Américains choisis au hasard.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = On ne peut pas appréhender l'existence de Dieu par des preuves<br />
| résumé-objection = ... car, par définition, Dieu est un être qui nous dépasse.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 2. Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière ===<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Il n'existe pas d'esprit en dehors de la matière » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie réfutée<br />
| résumé-objection = * Le matérialisme n'est tenable qu'à condition d'exclure de la discussion toute une classe d'expériences qui le réfutent : télépathie, télékinèse, vision à distance, précognition... Le matérialisme tient par l'ignorance de ces données. <br />
<br />
Les phénomènes dits paranormaux montrent bien l'action d'un esprit "en dehors" de la matière :<br />
<br />
* beaucoup témoignent de télépathie, c'est-à-dire d'une communication d'esprit à esprit sans support physique. Freud lui-même a parlé de la télépathie dans une Conférence. <br />
<br />
* lors des Expériences de Mort Imminente (EMI ou NDE en anglais), certains sujets continuent à être conscients alors que leur cerveau est endormi (le cas de Pamela Reynolds est le mieux documenté à ce jour), et ils disent percevoir leur environnement, voire même au-delà de ce qui les entoure - par exemple ils voient de l'extérieur leur propre corps en train de subir la réanimation.<br />
<br />
* certains sujets disent qu'ils peuvent "quitter leur corps" et voir des objets ou des situations à distance, sans l'intervention de leurs sens physiques. Cas de Nicolas Fraisse.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=il se trouve que nous avons des raisons indépendantes de penser que le matérialisme est une doctrine fausse. Ainsi, la théorie philosophique de l’activité mentale démontre de manière convaincante que le matérialisme est incapable d’expliquer par réduction ou par émergence non seulement l’existence des opérations supérieures de l’esprit (réflexion totale sur soi, appréhension des abstractions), mais aussi l’existence de la simple conscience sensorielle dite « phénoménale » (c’est-à-dire la conscience en tant que vécu subjectif) : il faut nécessairement supposer l’existence de propriétés non dérivées, intrinsèquement spirituelles, susceptibles de degrés d’intensité. Nous avons donc la preuve que l’esprit – si l’on entend par là le fait d’« exister en première personne », autrement dit d’être conscient – est une réalité indubitable, irréductible, indérivable.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=155-156<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le matérialisme est une théorie irréfutable<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La conscience ne peut être expliquée en termes matérialistes<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 3. La souffrance et le mal existent ===<br />
Le mal est souvent synonyme d'une souffrance imméritée et injuste : les victimes qui meurent lors d'attentats ou dans les camps de concentration, les victimes de catastrophes naturelles etc.<br />
<br />
Tout au long de l'histoire, on voit des victimes innocentes, non seulement dues à des malheurs suscités par des volontés humaines (guerres, génocides, crimes etc.) mais aussi par des malheurs qui dérivent des forces naturelles (tsunamis, éruptions volcaniques, épidémies etc.).<br />
<br />
Ainsi non seulement l'homme est un loup pour l'homme, mais la nature n'épargne personne, le juste comme l'injuste sont frappés. Ceci montre un univers indifférent, qui suit son cours et obéit à des lois implacables. Il n'y a pas place dans cette configuration pour un Dieu d'amour ou de miséricorde, se préoccupant des humains et de leur destinée, qui est soumise aux hasards.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La vie humaine est absurde<br />
| résumé-argument = Cf. Sartre, « la nausée »<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance des innocents contredit la « bonté » de Dieu<br />
| résumé-argument = Partout on constate que des innocents sont frappés de malheurs : handicap de nouveaux-nés, assassinat d'enfants, viols de femmes, etc. Si Dieu était bon, pourrait-il permettre ces actes ? Un père qui voit son enfant se faire malmener dans une cour de récréation, puis un autre enfant prendre un bâton pour le frapper, réagira. Dieu, censé être infiniment meilleur que le moindre père de famille, laisse des choses bien pires advenir à ses enfants ou à ses créatures. Même S'Il existe, Il n'est pas "bon".<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Pourquoi Dieu nous a-t-il créés si faibles, si lâches, si violents, si avides, si prétentieux, si lourds ? Pourquoi tant de salauds ou de médiocres, si peu de héros ou de saints ? Pourquoi tant d’égoïsme, d’envie, de haine, si peu de générosité et d’amour ? Banalité du mal, rareté du bien ! Il me semble qu’un Dieu aurait pu obtenir, même en nous laissant libres et imparfaits, une proportion plus favorable.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Il reste que le mal, même pour les plus optimistes, voyez Leibniz, est incontestable. Le bien l’est aussi ? Sans doute. Mais la nature suffit à expliquer l’un et l’autre, alors qu’un Dieu les rendrait tous les deux incompréhensibles, le premier par l’excès, le second par l’insuffisance. Il y a trop d’horreurs dans ce monde, trop de souffrances, trop d’injustices – et trop peu de bonheur – pour que l’idée qu’il ait été créé par un Dieu tout-puissant et infiniment bon me paraisse acceptable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Épicure, comme d’habitude, va droit à l’essentiel, qu’il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n’est satisfaisante (c’est ce que j’appellerais volontiers le tétra lemme de la religion), et c’est en quoi l’hypothèse d’un Dieu créateur ne l’est pas non plus : <br />
« Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S’il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s’il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S’il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n’est donc pas Dieu. S’il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d’où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ? »<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La souffrance animale est injuste<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Et puis il y a, bien avant l’apparition de l’homme, la souffrance animale. Des milliards d’animaux, dans des millions d’espèces, n’ont vécu qu’en en dévorant des milliards d’autres, dont l’unique tort était d’être trop faibles ou trop lents pour leur échapper. Je ne fais pas partie de la SPA. Mais tout de même ! Il suffit de voir nos reportages animaliers, à la télévision ce ne sont que des tigres qui égorgent des gazelles, des poissons qui dévorent d’autres poissons, des oiseaux qui avalent des vers de terre, des insectes qui grignotent d’autres insectes… Je ne leur reproche rien : ils font leur métier de vivants. Mais comment faire entrer tant de souffrances, chez leurs proies, et pendant si longtemps, dans un plan prétendument divin ? Nos écologistes protestent, ils ont peut-être raison, contre le gavage des oies. Mais que dire alors de l’invention des carnivores ? La vie, telle que Dieu est supposé l’avoir créée, et bien avant l’apparition d’''Homo sapiens'', est d’une violence et d’une injustice effrayantes. C’est comme un long carnage, qui n’en finirait pas. De ce point de vue, la première « vérité sainte » du Bouddha, qui enseigne que « toute vie est souffrance », ''sarvam dukkham'', me paraît coller bien davantage à notre expérience, hélas, que l’enseignement des différents monothéismes ! La douleur est innombrable. Le malheur est innombrable. Qu’il y ait aussi des plaisirs et des joies, je ne l’ignore pas. Mais cela, la nature suffit à l’expliquer, quand Dieu rend l’horreur inexplicable. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Leszek Kolakowski<br />
|citation=Assez curieusement, la question qui apparaît la plus embarrassante et la plus difficile à régler dans le cadre d'une théodicée chrétienne est celle que pose la souffrance des animaux. Si l'on peut donner à la douleur humaine une signification en termes de péché, de châtiment, d'avertissement, d'épreuve, de rédemption, de récompense, on ne peut en dire autant des animaux. Ils ne sont pas moralement coupables, ils ne sont pas rachetés, ils n'ont pas de perspective de vie éternelle, et cependant ils souffrent. Pourquoi ?<br />
|livre=Philosophie de la religion<br />
|page=68<br />
|édition=10-18<br />
|lieu=Paris<br />
|date=1997<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Les animaux ne souffrent pas<br />
| résumé-objection1 = Il s'agit d'animaux-machines (Descartes).<br />
| titre-objection2 = Les animaux souffrent<br />
| résumé-objection2 = ... car ils ont subi les conséquences du péché originel, qui a entraîné dans sa chute tout le monde sensible.<br />
| titre-objection3 = La souffrance des animaux n'est pas comparable à la souffrance humaine<br />
| résumé-objection3 = Cf. Lewis, ''Le problème du mal'' : dans le cas des animaux, souffrance sans conscience.<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Maintenant, s’il n’y a pas de raison de supposer que les animaux ont une volonté libre, qu’en est-il de leur souffrance ? Les animaux ont enduré des souffrances longtemps avant l’apparition des êtres humains sur Terre : aussi longtemps qu’il y a eu des animaux conscients. La première chose à prendre en compte, c’est que si les animaux supérieurs, disons en général les vertébrés, souffrent, il est très peu probable que leur souffrance atteigne celle des êtres humains. Étant donné que la souffrance dépend directement d’événements cérébraux (causés à leur tour par des événements subis dans d’autres parties du corps), dès lors, puisque les animaux inférieurs ne souffrent pas du tout et que les êtres humains souffrent beaucoup, les animaux dont la complexité est intermédiaire souffrent, vraisemblablement, à un degré modéré. Par conséquent, si l’on recherche une théodicée expliquant pourquoi Dieu laisse les animaux souffrir, il n’est pas besoin qu’elle soit aussi puissante que celle requise par la souffrance humaine. On a seulement besoin de raisons adéquates expliquant pourquoi Dieu tolère un degré de souffrance bien moins élevé que celui des animaux.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104-105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection4 = Les animaux ne souffrent que parce que leurs actions sont intentionnelles<br />
| résumé-objection4 = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le bien des animaux, comme celui des êtres humains, ne consiste pas en frissons de plaisir. Pour les animaux également, certaines choses ont plus de valeur, en particulier les actions intentionnelles, parmi lesquelles certaines actions intentionnelles d’une grande importance. La vie des animaux comprend beaucoup d’actions intentionnelles d’une grande importance. Les animaux cherchent un compagnon, alors même qu’ils sont épuisés ou n’en trouvent pas. Ils prennent beaucoup de peine à construire des nids et à nourrir leur progéniture, à tromper leurs prédateurs et à effectuer des reconnaissances. Tout cela entraîne inévitablement de la douleur (lorsqu’ils continuent malgré la fatigue) et du danger. Un animal ne fuirait pas intentionnellement les feux de forêt, ou ne se mettrait pas en peine de sauver sa progéniture d’un feu de forêt, s’il n’y avait un réel danger d’être pris dans un feu de forêt. L’action de sauver sa progéniture malgré le danger n’existerait tout simplement pas s’il n’y avait pas de danger. Et le danger n’existerait pas sans une probabilité naturelle significative d’être pris dans un feu. Les animaux ne décident pas librement d’accomplir de telles actions, mais ces actions n’en ont pas moins de la valeur. C’est une grande chose que les animaux nourrissent leurs petits, et pas seulement eux-mêmes ; que les animaux effectuent des reconnaissances quand ils ressentent le danger ; qu’ils cherchent à se sauver mutuellement des prédateurs, etc. Ce sont des choses qui donnent de la valeur à la vie des animaux. Mais ces choses impliquent souvent une souffrance pour ces créatures.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=105<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Histoire n'a pas de sens<br />
| résumé-argument = L'Histoire paraît "une histoire racontée par un idiot." Il n'y a pas de progrès moral : l'humanité souffre toujours globalement d'autant de guerres, d'oppressions et de misères. Quand dans certaines contrées le mal décroît, il croît dans d'autres endroits.<br />
<br />
L'humanité semble donc ni pire ni meilleure selon les temps. S'il y avait un Dieu préoccupé de morale, le niveau moral devrait progresser ; de même, s'il y avait un Dieu créateur de l'univers qui s'était manifesté dans une religion, celle-ci devrait s'imposer à l'humanité. Or on ne voit que divisions et stagnation morale. Enfin si un Dieu guidait une civilisation, celle-ci devrait se maintenir : toutes les civilisations obéissent à des cycles, les unes surgissent, les autres meurent...<br />
<br />
On ne voit pas de trace d'une évolution dans l'Histoire, qui obéit peut être à des lois mais pas à un "plan divin".<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il y a un sens de l'Histoire<br />
| résumé-objection1 = On assiste à une lente unification de l'humanité sous l'égide d'une morale commune : les Droits de l'homme, issus de la religion (version sécularisée de l'éthique religieuse) deviennent le standard de référence. Peu à peu, l'égalité homme/femme, les droits de l'enfants, la liberté d'expression et d'autres libertés fondamentales, deviennent les références communes. Celles-ci s'imposeront alors à tous, accomplissant un réel progrès moral. Cf thèse de Fukoyama sur "la fin de l'Histoire".<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « La souffrance et le mal existent » ====<br />
{{Page Wikipédia<br />
|https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9odic%C3%A9e|Théodicée}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est la vengeance de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. le péché originel<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = L'humanité n'est pas responsable de nombreuses souffrances<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Enfin, et peut-être surtout, il y a toutes ces souffrances, depuis des millénaires, dont l’humanité n’est nullement responsable. Il y a tous ces enfants qui meurent de maladie, souvent dans d’atroces souffrances. Ces millions de femmes qui sont mortes en couches (qui meurent encore parfois), les chairs et l’âme déchirées. Il y a les mères de ces enfants, il y a les mères, lorsqu’elles sont encore vivantes, de ces femmes, incapables de les aider, de les soulager, ne pouvant qu’assister impuissantes à l’horreur… Qui oserait leur parler du péché originel ? Il y a ces cancers innombrables (qui ne sont pas tous dus à l’environnement ou au mode de vie). Il y a la peste, la lèpre, le paludisme, le choléra, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la schizophrénie, la mucoviscidose, la myopathie, la sclérose en plaques, la maladie de Charcot, la chorée de Huntington… Il y a les tremblements de terre, les raz-de-marée, les ouragans, les sécheresses, les inondations, les éruptions volcaniques… Il y a le malheur des justes et la souffrance des enfants. À quoi le péché originel ne donne qu’une explication dérisoire ou obscène. « Il faut que nous naissions coupables, écrit Pascal, ou Dieu serait injuste. » Il y a une autre possibilité, plus simple : c’est que Dieu n’existe pas. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les Hommes ne souffrent que parce qu'ils sont libres<br />
| résumé-objection = C'est les être humains, pas Dieu, qui sont responsables du mal. Le mal n'existe que parce que les hommes sont libres.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le centre de toute théodicée doit, à mon sens, consister en une « justification par le libre arbitre ». Elle concernera, pour commencer, le mal moral, mais on pourra l’étendre également à une bonne partie du mal naturel. La justification par le libre arbitre consiste à dire que c’est un grand bienfait que les êtres humains aient le libre arbitre, ou faculté de choix libre et responsable, mais ce libre arbitre suppose alors nécessairement la possibilité naturelle du mal moral. (Par « possibilité naturelle », je veux dire qu’il n’est pas déterminé à l’avance si le mal se produira ou non.) Un Dieu qui dote les êtres humains d’un tel libre arbitre ouvre inévitablement la porte à cette possibilité, de sorte que la production effective du mal échappe à son contrôle. Il n’est pas logiquement possible – ce serait une supposition contradictoire – que Dieu nous accorde ce libre arbitre tout en s’assurant que nous en usions toujours correctement.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=95<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{Citation<br />
| auteur1 = Thierry G.<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ? Arguments pour et contre<br />
| citation = La plupart des souffrances humaines sont le résultat de nos propres fautes. N’est-ce pas alors un peu facile d’en rendre Dieu responsable ou de s’indigner qu’il n’intervienne pas ? Dieu nous a créés libres, ce qui veut dire que nous devons assumer et subir les conséquences de nos paroles et de nos actes. Sinon nous serions des marionnettes sans volonté. Mais dans son amour, Dieu a décidé de ne pas nous laisser nous entredéchirer. En fait, il a déjà donné un moyen pour vaincre le mal, en Jésus : «Dieu a tant aimé la monde qu’il a donné son Fils unique pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle» (Evangile de Jean ch.3 v.16). Le sacrifice de Jésus a pour but de vaincre le mal et donc la souffrance. En vivant comme Dieu le demande, à l’exemple de Jésus, nous nous éviterons toute souffrance. C’est à chacun(e) de le vouloir et de le décider.<br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = <br />
| lieu = <br />
| date = <br />
| lien = http://www.atoi2voir.com/spiritualite/dieu/dieu-existe-t-il/469-arguments-pour-et-contre-existence-de-dieu<br />
| titre = non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Le mal naturel<br />
| résumé-objection1 = Le « mal naturel » (catastrophes naturelles) existe indépendamment de l'action des hommes<br />
| titre-objection2 =Dieu ne peut pas être moins libres que les humains <br />
| résumé-objection2 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Certes, ces souffrances et ces injustices, ce sont souvent des hommes qui en sont responsables. Mais qui a créé l’humanité ? Les croyants me répondront que Dieu nous a créés libres, ce qui suppose que nous puissions faire le mal… Cela nous renvoie à l’aporie déjà évoquée : sommes-nous alors plus libres que Dieu, qui n’est capable – perfection oblige – que du bien ? <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Notre monde est le meilleur des mondes possibles<br />
| résumé-objection = {{Citation|auteur1=Leibniz|auteur2=|auteur3=|article=|citation=La sagesse de Dieu, non contente d’embrasser tous les possibles, les pénètre, les compare, les pèse les uns contre les autres, pour en estimer les degrés de perfection ou d’imperfection, le fort et le faible, le bien et le mal : elle va même au-delà des combinaisons finies, elle en fait une infinité d’infinies, c’est-à-dire une infinité de suites possibles de l’Univers, dont chacune contient une infinité de créatures ; et par ce moyen la sagesse divine distribue tous les possibles qu’elle avait déjà envisagés à part, en autant de systèmes universels, qu’elle compare encore entre eux : et le résultat de toutes ces comparaisons et réflexions est le choix du meilleur d’entre tous ces systèmes possibles, que la sagesse fait pour satisfaire pleinement à la bonté; ce qui est justement le plan de l’Univers actuel. Et toutes ces opérations de l’entendement divin, quoiqu’elles aient entre elles un ordre et une priorité de nature, se font toujours ensemble, sans qu’il y ait entre elles aucune priorité de temps.|livre=Théodicée|numéro=|localisation=§225|page=|édition=|lieu=|date=1710|lien=https://fr.wikisource.org/wiki/Essais_de_Th%C3%A9odic%C3%A9e|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il est impossible de le vérifier<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Cela conduit à tout accepter<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal concourt à un plus grand bien<br />
| résumé-objection = L'homme n'est pas capable de saisir les tenants et les aboutissants des décisions de Dieu<br />
<br />
* Avoir l'occasion de souffrir rend possible un grand bien<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Ajoutons une remarque cruciale : si je souffre en conséquence d’une mauvaise action que vous avez librement décidée, ce n’est pas forcément en pure perte pour moi. D’un certain côté, c’est bon pour moi. Le fait que je souffre serait en pure perte pour moi si la seule bonne chose dans la vie était le plaisir sensible, et la seule mauvaise chose la douleur sensible ; et c’est parce que l’époque contemporaine tend à penser en ces termes que le problème du mal apparaît si aigu. Si c’étaient là les seules choses bonnes ou mauvaises, la présence de la souffrance serait une objection concluante contre l’existence de Dieu. Mais nous avons déjà relevé quel grand bien c’était de décider librement et d’influencer notre avenir, celui de nos compagnons, et celui du monde. Et nous pouvons à présent relever un autre grand bien – le bien que notre vie puisse servir un but, et qu’elle puisse être utile à nous-mêmes et aux autres. Rappelez-vous les paroles du Christ, « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (que cite saint Paul dans les Actes, 20, 35). […] Avoir l’occasion de souffrir pour rendre possible un grand bien, c’est un privilège, même si ce privilège vous est imposé. Ceux qui ont l’occasion de souffrir pour leur pays et par là de sauver leurs pays de l’oppression ennemie sont privilégiés. Des cultures moins obsédées que la nôtre par le mal provoqué par la douleur purement physique l’ont toujours reconnu. Et elles ont reconnu que cela pourrait être une faveur, même quand celui qui meurt a été recruté d’office pour se battre.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=98<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* La souffrance des uns permet aux autres d'accomplir de bonnes actions<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=L’autre façon dont le mal naturel procure aux hommes leur liberté, c’est en rendant possibles certains types d’actions le concernant, entre lesquels les agents ont la possibilité de choisir. Le mal naturel accroît le domaine de la décision significative. Tel mal naturel particulier, comme la douleur physique, donne à celui qui souffre le choix : ou bien la supporter avec patience, ou bien se lamenter sur son sort. Un ami pourra décider soit de montrer de la compassion envers celui qui souffre, soit de rester insensible. La douleur rend possibles ces décisions, qui sinon n’auraient pas lieu d’être prises. Cela ne garantit pas que nos réactions à la douleur soient bonnes, mais en attendant, la douleur nous donne une occasion d’accomplir des actions bonnes. À leur tour, les actions bonnes ou mauvaises que nous accomplissons face au mal naturel vont permettre, en réaction, des prises de position qui, à leur tour, seront bonnes ou mauvaises. Si je me montre patient dans la souffrance, vous pouvez décider d’encourager ou de railler cette patiente ; si je me lamente sur mon sort, vous avez la possibilité de m’apprendre, en paroles ou en acte, combien la patience est une bonne chose. Si vous vous montrez compatissant, j’ai l’occasion de vous montrer ma gratitude pour votre compassion ; ou bien d’être tellement replié sur moi-même que je l’ignore. Si vous êtes insensible, j’ai la possibilité de décider ou bien d’ignorer cette attitude, ou bien de vous la reprocher jusqu’à la fin de vos jours. Et ainsi de suite. Je ne pense pas qu’on puisse mettre en doute que le mal naturel, comme la douleur physique, rende possibles ces différentes décisions. Les actions que le mal naturel rend possibles nous donnent l’occasion de faire de notre mieux et de coopérer avec notre entourage au niveau le plus profond.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=103-104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Sans souffrance, nous ne pourrions devenir des héros<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Cependant, on pourrait suggérer que la production du mal moral pourrait fournir l’occasion adéquate pour ce genre de bonnes et grandes actions, sans qu’il soit nécessaire que la souffrance soit causée par des processus naturels. […] Mais imaginez simplement que, d’un seul coup, toute la souffrance psychique et physique entraînée par la maladie, les tremblements de terre, et les accidents humainement inévitables, tout cela soit éradiqué de nos sociétés. Plus de maladie, plus de douleur due à la mort prématurée d’un enfant. Nous serions nombreux à avoir une vie tellement facile que nous n’aurions tout bonnement plus beaucoup d’occasions de faire preuve de courage, ou de manifester quelque chose comme une grande bonté. Nous avons besoin de ces processus insidieux de désintégration et de dissolution, que l’argent et la compétence ne peuvent éloigner de nous longtemps, pour avoir l’occasion, qui serait sinon facile à éviter, de devenir des héros.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=104<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
* Le mal subi concourt au maintien de l'univers<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Jacques Rousseau<br />
|citation=Si Dieu existe, il est parfait ; s'il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s'il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l'univers. Si l'on m'accorde la première proposition, jamais on n'ébranlera les suivantes ; si on la nie, il ne faut point disputer sur ses conséquences. [...] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l'immortalité de l'âme, et d'une Providence bienfaisante.<br />
|article=Le tout est bien, ou tout est bien pour le tout<br />
|livre=Lettre sur la Providence<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1759<br />
|titre=non<br />
|lien=http://gallica.bnf.fr/essentiels/anthologie/bien-bien<br />
}}<br />
* Notre univers serait plus complexe sinon<br />
{{Citation|auteur1=Malebranche|auteur2=|auteur3=|article=|citation=Dieu pouvait sans doute faire un monde plus parfait que celui que nous habitons. Il pouvait, par exemple, faire en sorte que la pluie, qui sert à rendre la terre féconde, tombât plus régulièrement sur les terres labourées, que dans la mer, où elle n’est pas si nécessaire. Mais pour faire ce monde plus parfait, il aurait fallu qu’il eût changé la simplicité de ses voies, et qu’il eût multiplié les lois de la communication des mouvements, par lesquels notre monde subsiste ; et alors il n’y aurait plus eu entre l’action de Dieu et son ouvrage cette proportion qui est nécessaire pour déterminer un être infiniment sage à agir, ou du moins il n’y aurait point eu la même proportion entre l’action de Dieu et ce monde si parfait, qu’entre les lois de la nature et le monde que nous habitons. Car notre monde, quelque imparfait qu’on le veuille imaginer, est fondé sur des lois de mouvement si simples et si naturelles, qu’il est parfaitement digne de la sagesse infinie de son auteur.|livre=Traité de la nature et de la grâce|numéro=|localisation=I, § 14|page=|édition=|lieu=|date=1680|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9609886b/f66|titre=non}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal naturel permet à Dieu de communiquer aux hommes un message<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Le mal naturel permet aux êtres humains d’effectuer des choix, de deux manières. D’abord, le fonctionnement de lois de la nature entraînant des maux procure aux êtres humains des connaissances (s’ils décident de les acquérir) sur la manière de produire eux-mêmes ces maux. En observant que j’attrape une maladie par le fonctionnement de processus naturels, j’acquière la capacité soit d’utiliser ces processus de manière à transmettre cette maladie à d’autres, soit, par négligence, de laisser d’autres l’attraper, ou bien de prendre des mesures pour empêcher les autres d’attraper cette maladie. L’étude des mécanismes de la nature dans sa production de maux (et de biens) variés offre aux êtres humains un vaste champ pour la décision. Dieu ne pourrait-il pas nous donner la connaissance requise (concernant la production d’un bien ou d’un mal) dont nous avons besoin pour exercer une décision libre et responsable par un moyen moins coûteux ? Ne pourrait-il simplement nous murmurer de temps en temps à l’oreille quelles sont les différentes conséquences de nos différentes actions ? Certes oui. Cependant, si quelqu’un venait à penser que c’est Dieu qui l’informe que telle de ses actions aura tel effet, il devrait considérer que toutes ses actions s’accomplissent sous l’œil d’un Dieu qui voit tout. Il ne pourrait plus se contenter de la forte conviction que Dieu existe, il saurait, en toute certitude, que Dieu existe. Cette connaissance pourrait entraver largement sa liberté de décision, et lui rendrait très difficile la décision de faire le mal. Ceci parce que nous avons tous, par inclination naturelle, le désir d’être bien vu par tout le monde, et surtout, le cas échéant, par un Dieu parfaitement bon ; que nous ayons cette inclination est une très bonne caractéristique humaine : sans elle, il manquerait quelque chose à notre humanité. Si donc nous étions directement informés des conséquences de nos actes, nous serions privés de la possibilité de décider de chercher à découvrir leurs conséquences grâce à l’expérimentation et la coopération sérieuse. Cette connaissance nous submergerait. Seuls des processus naturels peuvent donner aux êtres humains la connaissance des effets de leurs actions sans entraver leur liberté, et si le mal doit être une vraie possibilité pour eux, il leur appartient de découvrir comment ils peuvent le faire advenir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=102-103<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le péché permet aux hommes d'apprendre de leurs erreurs<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal subi dans cette vie sera compensé dans la vie après la mort<br />
| résumé-objection = Dieu compense la souffrance en offrant la possibilité d'une vie après la mort<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Si quelqu’un n’était pas convaincu par ce que j’ai dit de la force relative des biens et des maux considérés, s’il estime que, aussi grands que soient les biens, ils ne justifient pas les maux qu’ils impliquent, j’ai une position de repli. Il se peut que mes arguments vous aient convaincu de ceci : les biens rencontrés sont suffisamment grands pour que vous admettiez qu’un Dieu parfaitement bon serait justifié s’il créait des maux à cause des biens qu’ils rendent possibles, si et seulement si Dieu offrait du même coup une compensation, sous forme de bonheur après la mort, aux victimes dont les souffrances ont rendu possibles ces biens. Si votre théodicée réclame un soutien de ce genre, il vous faudra une raison indépendante de penser que Dieu offre une telle vie après la mort : je mentionnerai au chapitre suivant le genre de raison qu’il peut y avoir.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=106<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
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| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
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| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le mal est une illusion<br />
| résumé-objection = Un renard dans un poulailler : c'est un bien pour le renard, un mal pour les poules. En soi, rien n'est "bien" ni "mal", ces mots sont des catégories relatives à une position particulière. Il est illogique de faire du "mal" une catégorie à part entière, une substance, alors qu'il s'agit d'une relation : x est mal pour y, bon pour z. X (événement, personne, situation, phénomène etc.) n'est ni bon ni mauvais en soi !<br />
<br />
Citation Spinoza<br />
<br />
Non seulement on peut établir intellectuellement que le "mal" n'existe pas en soi, mais certaines personnes l'ont réalisé à travers l'expérience mystique. Dans cette expérience, tout est parfait, tout est bien, la notion de mal se dissout.<br />
<br />
Citation mystiques<br />
<br />
Cf. Spinoza, stoïciens, l'Inde<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est un être en évolution<br />
| résumé-objection = On se trouve ici aux antipodes de la vision traditionnelle de Dieu; créateur parfait et immuable de l'univers. On touche même à des spéculations hérétiques, ou du moins opposées à l'enseignement connu des religions. Pour le psychanalyste Carl-Gustav Jung, l'Ancien Testament montre que l'image de Dieu change et évolue. C'est comme si Dieu lui-même se transformait et acquérait peu à peu une conscience morale. Ainsi le mal et le conflit sont nécessaires, ils permettraient à Dieu de dépasser sa colère voire de devenir plus conscient. On trouve cette idée chez le théosophe Jacob Boehme, qui a influencé Hegel.<br />
<br />
Citations Jung et Boehme<br />
<br />
Cf. Jung<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
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| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Le dualisme<br />
| résumé-objection = Le mal est une réalité attestée non seulement dans les hommes, mais dans l'univers lui-même. Il suffit de regarder des insectes s'entre-dévorants et la souffrance dans la nature pour le savoir. Le mal n'est pas un phénomène subjectif, c'est un des aspects de la réalité, tout comme le bien. Le réel est double, à la fois beau et effrayant. Cette dualité se retrouve dans la nature, dans l'être humain, etc. Or cette dualité que l'on constate partout dérive d'une dualité ontologique : notre univers est le mélange de deux réalités distinctes et éternelles, le Mal et le Bien (ou l'Esprit et la Matière chez Platon : voir Simone Pétrement, "Le dualisme chez Platon").<br />
<br />
Le dualisme est une doctrine qui a été professée par les Manichéens sur plusieurs millénaires (voir par exemple Amin Maalouf "Les jardins de Lumière"), les gnostiques des IIème et IIIème siècles (voir Jacques Lacarrière, "Les gnostiques"), Platon... Saint-Augustin fut longtemps manichéen ; Bayle, dans son "Dictionnaire Historique et Critique", consacre plusieurs entrées aux doctrines manichéennes ou proches.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Il n'existe pas deux substances<br />
| résumé-objection1 = Les dualistes présupposent deux substances, le "mal" et le "bien". Pour les catholiques, le bien est le fonctionnement normal, et le mal une simple privation : par exemple la cécité est un mal, mais la cécité est la privation de la vue. Positivement, le mal n'est pas : citation Cardinal Journet.<br />
| titre-objection2 = Le bien et le mal se mélangent<br />
| résumé-objection2 = S'il y avait deux êtres coéternels, le Bien et le Mal, pourquoi se seraient-ils rencontrés et mélangés ? Ils auraient dû rester séparés pour l'éternité (ou mêlés pour l'éternité).<br />
| titre-objection3 = Citation du livre sur Bayle...<br />
| résumé-objection3 = À compléter<br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas tout-puissant<br />
| résumé-objection = Le terme de "tout-puissant" employé dans les Bibles traduit l'expression hébraïque : "Celui qui dit : 'Assez!'" (référence : Catherine Challier, préface a Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
<br />
La notion de puissance est relationnelle : x est puissant s'il peut agir sur y. La notion de "toute-puissance" est contradictoire ; elle signifierait une puissance que rien ne peut limiter. Or toute existence en dehors d'une telle puissance serait une limite à cette toute-puissance (voir Hans Jonas, Le concept de Dieu après Auschwitz).<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =Un Dieu impuissant n'est plus Dieu <br />
| résumé-objection1 ={{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Mais ce dieu-là est d’autant plus faible, pour Alain, qu’il n’est pas Dieu – il n’est que l’esprit (« toujours humilié, bafoué, crucifié, toujours renaissant le troisième jour ») : il n’est qu’en l’homme. Humanisme vrai : spiritualisme vrai, mais sans Église, sans dogmes, sans Dieu. J’ai plus de mal à concevoir ce Dieu faible dont on nous parle, qui aurait assez de puissance pour créer l’univers et l’homme, éventuellement pour nous faire ressusciter d’entre les morts, mais pas assez pour sauver un enfant ou son peuple.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}} <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La compassion n'a pas de sens pour Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Peter Geach, ''La providence et le mal''<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu n'est pas bon<br />
| résumé-objection = Dans un de ses ouvrage, Sade avance l'hypothèse d'un "Dieu mauvais", qui joue avec les humains, récompense les mauvais et châtie les bons.<br />
<br />
Citation Evola sur Sade<br />
<br />
Argument de l'enfer éternel.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme n'a pas à juger Dieu<br />
| résumé-objection = On ne peut pas "juger Dieu". Par définition, son pouvoir et son intelligence dépassent de toutes parts l'être humain. Donc il faut supposer que Dieu fait tout ce qu'il fait pour des raisons qui nous échappent, mais qui sont par nature "bonnes" et fonction de ses qualités.<br />
<br />
Cf. livre de Job<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Citation Hans Jonas sur la bonté "incompréhensible" de Dieu<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Objection de l'enfer éternel<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'existence du mal est un mystère<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = C'est Dieu qui est un mystère<br />
| résumé-objection1 = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 4. Les religions se contredisent ===<br />
<br />
* S'il y avait un Dieu, pourquoi y aurait-il autant de religions qui divergent ? La révélation des rishis en Inde est contraire à celle de Moïse, qui ne correspond pas à l'enseignement reçu par les Aztèques ou les Pharaons, sans parler des religions chamaniques. Selon le lieu et l'époque, les révélations varient. Si un seul Dieu existait, Il aurait communiqué un enseignement similaire à tous les humains, ne variant pas à ce point. <br />
* On constate que :<br />
<br />
* Les religions ne proposent pas les mêmes rites<br />
<br />
* Les religions ont des interdits différents<br />
<br />
* Les religions donnent une autre version de Dieu<br />
<br />
* Les religions se font la guerre<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Les religions se contredisent » ====<br />
<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions évoluent selon la conscience humaine<br />
| résumé-objection = Chaque religion correspond à une étape de l'humanité. Les religions reflètent l'évolution progressive de la conscience humaine, qui devient plus autonome, individuelle, critique et libre. Peu à peu le Créateur peut révéler des vérités de plus en plus complexes, en fonction de ce que l'être humain peut recevoir.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = Les religions ont un contenu commun<br />
| résumé-objection = * Les religions avancent toutes les mêmes vérités morales.<br />
<br />
* Les religions proposent toutes des chemins différents pour atteindre un même but (en bas de la montagne, il y a une multitude de chemins, et il n'y a qu'un seul sommet).<br />
<br />
* Les religions diffèrent du point de vue "exotérique" (extérieur) (dogmes, rituels etc.) mais reflètent toute la même métaphysique d'un point de vue "ésotérique" (intérieur) (Fritjof Schuon, René Guénon).<br />
<br />
* Les mystiques disent tous la même chose.<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Swinburne<br />
|citation=Dans ce qui prétend au titre de révélation, on trouve un article commun aux religions occidentales (bien qu’il ne soit pas enseigné dans toutes les branches du judaïsme) : c’est la doctrine d’une vie après la mort. (Cette doctrine est également enseignée par les religions orientales, mais nombre d’entre elles n’enseignent pas que Dieu est un aspect important de cette vie.) Nous autres hommes revivrons, et le genre de vie que nous aurons dépendra de la manière dont nous vivons dans ce monde. Si nous cherchons à être bons et à connaître Dieu, nous serons par là même des candidats appelés à la vision de Dieu dans le monde à venir ; et Dieu nous donnera cette vision. Si, en revanche, nous décidons de rechercher ni la bonté ni Dieu, Dieu aussi respectera notre décision et nous donnera une vie d’où il est absent ; cette doctrine me semble implicitement implausible – d’un Dieu parfaitement bon, on pourrait attendre qu’à la fin il respecte notre décision concernant le genre de personne que nous choisissons d’être et le genre de vie que nous choisissons de mener. Et, bien qu’il y ait de grands biens dans la vie terrestre, il serait étrange que Dieu n’ait pas prévu quelque chose de plus magnifique et de plus durable pour les êtres humains qui le désirent. Le faut que cette doctrine soit enseignée par chacune des grandes religions occidentales semble un indice en faveur de chacune d’elles, et donc de leur contenu commun.<br />
|livre=Y a-t-il un Dieu ?<br />
|page=120-121<br />
|édition=Ithaque<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2009<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe =Les religions se rejoignent-elles ? <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = La vérité religieuse a une histoire<br />
| résumé-objection = = Dieu se dévoile par une révélation progressive<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 5. L'homme est libre ===<br />
{{Argument POUR<br />
| titre-argument = L'homme est libre<br />
| résumé-argument = * Il n'y a pas de "nature humaine" :<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jean-Paul Sartre<br />
|citation=Si Dieu n’existe pas, il existe un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et cet être c’est l’homme […]. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et ne sera que tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, car il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence […], comme il se veut après cet élan vers l’existence,l’homme n’est rien d’autre que tel qu’il se fait.<br />
|livre= L’existentialisme est un humanisme<br />
|page=<br />
|édition= <br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
Contrairement à une machine à laver, l'homme ne possède pas un "bon programme" d'utilisation ; si Dieu existait, Dieu limiterait cette situation de l'homme ouvert à tous les possibles et se faisant lui-même.<br />
* Si Dieu est omniscient, alors il connaît, par avance, le comportement de chaque être humain dans ses moindres détails. Cela implique que l'être humain n'est pas libre. Or, l'être humain est libre. Donc Dieu n'existe pas.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est libre » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = On peut concilier liberté humaine et existence de Dieu<br />
| résumé-objection = * Selon une vision bergsonienne, le monde est une poussée évolutive créatrice d'imprévu et de nouveautés ; l'être créateur soutient et manifeste cette évolution, sans chercher à la définir ni la diriger d'un point de vue surplombant.<br />
<br />
* Dans le christianisme, St Augustin dit : "Aime et fais ce que tu voudras." Il n'y a pas de programme fixé à l'avance aux hommes ni une nature prédéterminée ou des comportements définis auxquels Dieu voudrait les soumettre.<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 6. L'homme est déterminé ===<br />
Si Dieu existait et « jugeait » les hommes, ceux-ci devraient être libres. Or, ils ne le sont pas. Donc il n'y a pas de Dieu-juge.{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est omniscient, il n'y a pas de liberté véritable<br />
| résumé-argument = Tout ce qui existe est déjà-toujours su par Dieu : l'imprévu, la nouveauté, ne sont que des illusions. Dieu sait ce que toutes les créatures feront. Quel est l'utilité de la création ?<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu ne connaît pas le futur<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = On ne peut pas concilier toute-puissance divine et liberté humaine<br />
| résumé-argument = Si l'homme est réellement libre, il peut faire ce qu'il choisit, y compris donc quand cela s'oppose à la volonté de Dieu (par exemple pécher, blasphémer etc.). Mais si Dieu est tout-puissant, rien ne peut s'opposer à Sa volonté : tout ce qui arrive arrive selon Sa volonté. Donc on ne peut pas soutenir comme le font les religions monothéistes l'idée que "tout est tout-puissant" et l'idée que "l'homme est libre" (et donc sera "jugé" pour ses actes).<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « L'homme est déterminé » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est libre<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = Sommes-nous libres ?<br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection7 = <br />
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| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Objection<br />
| titre-objection = L'homme est déterminé par la volonté de Dieu<br />
| résumé-objection = Cf. Calvin<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 7. Dieu est un concept contradictoire ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Le concept de toute-puissance est contradictoire<br />
| résumé-argument = La puissance est un concept relationnel. Je suis puissant si je peux exercer une force sur un objet ou une personne en dehors de moi. Donc parler de "toute-puissance" reviendrait à parler d'une puissance que rien ne limiterait, ce qui est contradictoire. Une puissance est par définition limitée ; l'idée d'un Etre tout-puissant est absurde.<br />
<br />
Voir les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_l%27omnipotence paradoxes de l'omnipotence].<br />
<br />
Citation Hans Jonas "Le Concept de Dieu après Auschwitz"<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu limite sa propre toute-puissance pour laisser l'univers exister<br />
| résumé-objection1 = Voir Hans Jonas, op. cit.<br />
| titre-objection2 = La toute-puissance divine est celle de l'amour<br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Si Dieu est infini, tout est Dieu<br />
| résumé-argument = Dieu, étant infini, est partout ; toute chose est une parcelle de Dieu. Donc il n'y a pas de différence entre la Nature et Dieu. Dieu est un terme qui désigne tout et n'a pas de sens propre.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
=== 8. L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu ===<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'existence humaine est un épiphénomène<br />
| résumé-argument = L'univers est "en gros" vide, et compte quelques gouttes de vie et d'évolution orientée dans un océan de non-sens.<br />
<br />
A partir de l'immensité plus ou moins vide de l'univers, qu'il y ait évolution orientée sur Terre ne prouve pas que l'univers soit orienté. Cela est un simple artefact en un (petit) lieu défini.<br />
<br />
Donc, si Dieu il y a, pourquoi a-t-il créé un univers si vaste et non peuplé d'êtres conscients ? Il y a une disproportion évidente entre la taille de l'univers et la finalité attribuée à Dieu. <br />
<br />
* L'univers comporte des milliards de galaxie<br />
<br />
* La vie, la conscience et les religions n'existent que sur une infime planète<br />
<br />
* L'idée de Dieu correspond à un univers réduit au système solaire ; elle n'a pas de sens dans les dimensions temporelles et spatiales de notre univers<br />
<br />
* Nous devons faire face à un problème que les anciens n'avaient pas. Il n'y a rien dans la Bible ou dans le bagage de l'Église qui puisse nous fournir de quoi répondre de manière satisfaisante à la question des tyranosaures, la durée de leur existence, le sens ou la raison d'être d'une telle situation en admettant que la théorie ne se tromperait pas de beaucoup.<br />
<br />
Ce qui est proposé chez les scientifiques, ceux penchés sur l'étude des époques très anciennes de la terre, n'est pas d'une très grande utilité pour la vie de la foi. Mais surtout, ce qui est encore pire, il nous en sera livré une sorte d'histoire naturelle du monde qui rend incompréhensible un scénario biblique comme celui faisant de l'humanité le projet le plus cher à Dieu.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 =L'univers révèle l'infinie grandeur de Dieu <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 =L'univers remplit des fonctions dans le plan divin <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 =Il existe d'autres formes de conscience dans l'univers <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = L'Homme est trop médiocre pour avoir été créé par Dieu<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=D’autres, parmi les croyants, se réfugient dans l’incapacité où ils sont de résoudre le problème : le mal, disent-ils, est « un mystère». Je n’en crois rien. J’y vois plutôt l’une des rares évidences que nous ayons (comme Pascal, avec sa lucidité habituelle, l’avait remarqué : « nous connaissons bien le mal et le faux», non le bien et le vrai). C’est leur Dieu qui est un mystère, ou qui rend le mal mystérieux. Et, de ce mystère-là, qui n’est qu’imaginaire, j’aime autant me passer. Mieux vaut reconnaître le mal pour ce qu’il est – dans sa banalité et sa démesure, dans son évidence atroce et inacceptable –, le voir en face, et le combattre, tant qu’on peut. Ce n’est plus religion mais morale ; plus foi, mais action. <br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
==== Objections à l'argument « L'existence humaine n'est pas à la hauteur de Dieu » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = Dieu est incompréhensible<br />
| résumé-objection = <br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
=== 9. Dieu est une invention ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est trop humain pour qu'il ne soit pas une création de l'Homme<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Comment s’étonner que les Dieux de l’humanité soient anthropomorphes ? C’était vrai des dieux grecs ou latins. Ce ne l’est pas moins, quoique d’un autre point de vue, du Dieu des différents monothéismes. C’est qu’il est conçu par analogie avec ce que nous sommes ou connaissons : Dieu est à la nature ce que l’artiste ou l’artisan sont à leur œuvre (ce que l’architecte est à la maison, ce que l’horloger est à l’horloge, etc.) ; il est à l’humanité ce qu’un père est à ses enfants, ce qu’un souverain est à son peuple ; il est à l’Église ce que l’époux est à l’épouse… Dès lors, quoi qu’on puisse affirmer positivement de Dieu, ce sera marqué d’anthropomorphisme. Les religions du Livre ne s’en sont pas privées. Il ne suffit pas d’interdire les images de Dieu (dans le judaïsme ou l’islam) pour se libérer de l’imaginaire ! L’anthropomorphisme est plus essentiel : il touche au concept même de la divinité. C’est le prix à payer de l’analogie. Dire que Dieu est spirituel, personnel et créateur, c’est déjà de l’anthropomorphisme. Or cela fait partie de sa définition… Dire que Dieu est Père, c’est encore de l’anthropomorphisme. Or ce sont les Évangiles qui le disent, et c’est l’Église : relisez-le Notre Père et le Credo… Dire que Dieu est juste, qu’il est puissant et sage, comme font la Bible et le Coran, c’est toujours de l’anthropomorphisme. Dire qu’il est amour, qu’il est compatissant ou miséricordieux, de même… Mais alors que dire sur Dieu, hors de tout anthropomorphisme, sinon, très exactement, rien ? Cela nous renvoie à la première hypothèse du Parménide de Platon. Si l’Un existe, on ne peut rien en dire : « Il n’y a même pas de nom pour le désigner ; on ne peut ni le définir, ni le connaître, ni le sentir, ni le juger. » Mais on n’a plus aucune raison, alors, d’y voir un Dieu, ni aucun moyen de le penser. Tout anthropomorphisme, concernant l’absolu, est naïf ou dérisoire. Le silence, devant l’indicible, vaudrait mieux.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Ceux qui attribuent des caractères à Dieu se trompent<br />
| résumé-objection1 = Cf. les théologies négatives<br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu répond trop à nos désirs pour qu'il ne soit pas une invention humaine<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Dieu, ou le rêve absolu, ou l’absolu rêvé : un infini d’amour, de justice, de vérité… Je suis pour, comme la plupart des gens, je veux dire que je préférerais qu’il existe ; mais ce n’est pas une raison suffisante pour y croire, et même c’en est une, bien forte, pour s’y refuser. Certains s’en étonnent : « Si vous préférez que Dieu existe, me disent-ils, alors il faut y croire ! » Mais non, au contraire ! C’est justement parce que je préférerais que Dieu existe que j’ai de fortes raisons de douter de son existence. Je préférerais aussi qu’il n’y ait plus jamais de guerre, ni de pauvreté, ni d’injustice, ni de haine. Mais si quelqu’un me l’annonce pour demain, je le tiens pour un rêveur, qui prend ses désirs pour la réalité – ou pour un terroriste, s’il prétend m’imposer son rêve. Pourquoi préférerais-je que Dieu existe ? Parce qu’il correspond à mes désirs les plus forts. Cela suffirait, si j’étais porté à croire, à m’en dissuader : une croyance qui correspond à ce point à nos désirs, il y a lieu de craindre qu’elle n’ait été inventée pour les satisfaire (au moins fantasmatiquement). Car enfin reconnaissons que la réalité n’a guère coutume, c’est le moins que l’on puisse dire, de combler à ce point nos espérances.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
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| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une idée créée par l'Homme dont on peut retracer la généalogie<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=Nietzsche<br />
|citation=Autrefois on cherchait à prouver qu'il n'y avait pas de Dieu, aujourd'hui on montre comment cette croyance a pu naître, et à quoi cette croyance devait son poids et son importance : du coup, une contre-preuve de l'inexistence de Dieu devient superflue. Autrefois, lorsqu'on avait réfuté les « preuves de l'existence de Dieu » qui étaient avancées, le doute persistait encore : ne pouvait-on trouver de meilleures preuves que celles qu'on venait de réfuter ? En ce temps-là, les athées ne savaient pas faire table rase.<br />
|livre=Aurore<br />
|localisation=aphorisme 95<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
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| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une extrapolation des effets sur la cause<br />
| résumé-argument = {{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=L'idée de Dieu, entendu comme un Être infiniment intelligent, infiniment sage et infiniment bon, provient d'une réflexion sur les opérations de notre propre esprit, en accroissant sans limites ces qualités de bonté et de sagesse.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=II<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Si donc nous accordons que les dieux sont les auteurs de l’existence ou de l’ordre de l’univers, il suit qu’ils possèdent ce degré précis de pouvoir, d’intelligence et de bienveillance qui paraît dans leur œuvre ; mais nous ne pouvons rien prouver de plus, sauf si nous appelons à l’aide l’exagération et la flatterie pour suppléer aux défauts de l’argumentation et du raisonnement. Dans la mesure où paraissent à présent les traces de certains attributs, dans cette mesure, nous devons conclure à l’existence de ces attributs. La supposition d’attributs supplémentaires est une pure hypothèse […] Puisque la connaissance de la cause se tire uniquement de l’effet, il faut que cause et effet soient exactement ajustés l’un à l’autre ; l’un d’eux ne peut jamais renvoyer à quelque chose de plus ou être la base d’une nouvelle inférence ou d’une nouvelle conclusion.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
{{Citation<br />
|auteur1=David Hume<br />
|auteur2=<br />
|auteur3=<br />
|article=<br />
|citation=Vous trouvez certains phénomènes dans la nature. Vous cherchez une cause ou un auteur. Vous vous imaginez que vous l’avez trouvé. Puis vous devenez si épris de cette créature de votre cerveau que vous croyez impossible qu’elle ne produise pas nécessairement quelque chose de plus grand et de plus parfait que la présente scène de choses qui est si pleine de mal et de désordre. Vous oubliez que cette intelligence et cette bienveillance du suprême degré sont entièrement imaginaires, ou, du moins, sans aucun fondement raisonnable, et que vous n’avez aucune base pour lui attribuer d’autres qualités que celles que vous voyez effectivement en exercice et révélées dans ses productions. Faites donc, philosophes, que vos dieux s’accordent avec les apparences présentes de la nature ; osez ne pas altérer ces apparences par des suppositions arbitraires pour les rendre conformes aux attributs que vous accordez si amoureusement à vos dieux.<br />
|livre=Enquête sur l'entendement humain<br />
|numéro=<br />
|localisation=XI<br />
|page=<br />
|édition=<br />
|lieu=<br />
|date=1748<br />
|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Hume_david/enquete_entendement_humain/enquete_entendement_hum.html<br />
|titre=non}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est une invention humaine<br />
| résumé-argument = = L'idée de Dieu vient d'un âge « primitif » de l'humanité ?<br />
<br />
* Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte)<br />
<br />
* Dieu est le nom de ce que l'on ne connaît pas encore ; il est la simple expression de notre ignorance<br />
<br />
* Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels<br />
<br />
* « L'homme créa Dieu à son image » (Ludwig Feuerbach) ; Dieu est la projection de désirs humains<br />
** Cf. études de neurosciences de Nicholas Epley<br />
<br />
* L'image de Dieu répond à un désir infantile (besoin d'être protégé par le père) : « Quant aux besoins religieux, leur rattachement à l'état infantile de dépendance absolue, ainsi qu'à la nostalgie du père que suscite cet état, me semble irréfutable […] » (Freud, L'avenir d'une illusion)<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = Dieu se retrouve dans toutes les civilisations, dans les différents lieux et à différentes époques<br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = Il existe un mystérieux besoin de transcendance dans l'humanité<br />
| résumé-objection2 = {{Citation<br />
| auteur1 = Aldous Huxley<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| livre = Dieu et moi<br />
| citation = Le besoin de se transcender est presque aussi répandu et, par moment, aussi puissant que le besoin de s'affirmer. Les hommes désirent intensifier la conscience de ce qu'ils en sont venus à considérer comme eux-mêmes […] mais ils désirent aussi avoir la conscience d'être quelqu'un d'autre.[…] ils désirent ardemment sortir d'eux-mêmes et franchir les limites de cet univers clos où chaque individu se sent à l'étroit […]. D'une manière obscure et malgré notre ignorance, nous savons ce que nous sommes vraiment. Nous savons (ou pour être plus précis quelque chose, en nous, sait) que le fondement de notre connaissance est identique au fondement de toute connaissance et de tout être<br />
| localisation = <br />
| page = 107<br />
| édition = Éditions du Seuil<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 1994<br />
| lien = <br />
| titre = non<br />
}}<br />
<br />
Huxley interprète diverses activités humaines symptomatiques comme des substituts à l'expérience mystique. Ainsi l'alcool, les drogues, le sexe, seraient des façons de briser les limites du moi par le bas. Mais il y aurait aussi des voies "horizontales" pour se donner un sentiment de transcendance : l'identification au groupe, avec ses sentiments de puissance et d'oubli de soi - songeons ici à l'exaltation des matchs de foot, aux grandes fêtes, voire aux meetings politiques. Pour Huxley, ces tentatives sont vouées à l'échec et prouvent par l'absurde que l'homme ne peut se réaliser que dans la spiritualité. Seule la rencontre directe et lucide de l'infini pourrait apaiser notre soif de transcendance et briser nos insupportables limites. Le désir d'atteindre un état où l'on sort de soi, même au prix de la souffrance, semble une réalité bien attestée.<br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique<br />
| résumé-argument = Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.<br />
<br />
"Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. (...)<br />
<br />
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu. <br />
<br />
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures."<br />
<br />
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection2 = <br />
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| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
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| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = La croyance en Dieu est une création de l'évolution<br />
| résumé-argument = La croyance en Dieu a été sélectionnée au cours de l'évolution du vivant. La foi comporte des avantages évolutifs tels que la cohésion du groupe et la réduction de l'anxiété.<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
====Objections à l'argument « Dieu est une invention »====<br />
<br />
=== 10. Dieu n'est que le nom de notre ignorance ===<br />
{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Dieu est un concept « bouche-trou »<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=Croire en Dieu, d’un point de vue théorique, cela revient toujours à vouloir expliquer quelque chose que l’on ne comprend pas – le monde, la vie, la conscience – par quelque chose que l’on comprend encore moins : Dieu. Comment se satisfaire, intellectuellement, d’une telle démarche ? […] Les explications (d’ordre surnaturel, non scientifique) que les religions prétendent apporter – par exemple à l’existence du monde, de la vie ou de la conscience – ont en commun de n’expliquer rien, sinon par de l’inexplicable ! C’est bien commode, et bien vain. Il est clair que sur le monde, sur la conscience, sur la vie, je ne comprends pas tout. Il y a de l’inconnu ; c’est ce qui permet à la connaissance de progresser. Il y en aura toujours ; c’est ce qui nous voue au mystère. Mais pourquoi ce mystère serait-il Dieu ? D’autant qu’il est tout aussi clair que, sur Dieu, je ne comprends rien – puisqu’il est par définition incompréhensible ! C’est ce qui fait de sa volonté, comme disait Spinoza, « l’asile de l’ignorance». On s’y réfugie pour expliquer ce qu’on ne comprend pas. La religion devient la solution universelle, comme un passe-partout théorique – mais qui n’ouvrirait que des portes imaginaires. À quoi bon ? Dieu explique tout, puisqu’il est tout-puissant : mais vainement, puisqu’il expliquerait aussi bien le contraire. Le Soleil tourne autour de la Terre ? C’est que Dieu l’a voulu. La Terre tourne autour du Soleil ? C’est que Dieu l’a voulu. Nous voilà bien avancés ! Et que vaut cette explication, dans l’un ou l’autre cas, dès lors que Dieu lui-même reste inexplicable et incompréhensible ?<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=La recherche d’exemples particuliers de complexité irréductible est une façon de procéder fondamentalement non scientifique, un cas spécial d’argumentation fondée sur l’ignorance actuelle. Elle fait appel à la même logique biaisée que la stratégie du « Dieu des lacunes » que condamnait le théologien Dietrich Bonhoeffer. Les créationnistes cherchent fiévreusement un trou dans les connaissances ou les explications actuelles. Si l’on trouve une lacune apparente, on présuppose par défaut que c’est Dieu qui doit la combler. Ce qui préoccupe les théologiens sérieux, comme Bonhoeffer, c’est qu’avec les avancées de la science, ces lacunes s’amenuisent et Dieu risque de n’avoir pratiquement plus rien à faire et nulle part où se cacher. Mais ce qui préoccupe les scientifiques, c’est autre chose. Dans la démarche scientifique, il est essentiel que l’ignorance ait droit de cité, et même que l’on s’en réjouisse en y voyant un défi pour de nouvelles conquêtes. Comme l’a écrit mon ami Matt Ridley : « La plupart des scientifiques s’ennuient devant ce qu’ils ont déjà trouvé. C’est l’ignorance qui les stimule. » Les mystiques exultent dans le mystère et ils veulent qu’il reste mystérieux. Les scientifiques exultent aussi dans le mystère, mais pour une autre raison : il leur donne quelque chose à faire. Plus généralement [...], un des effets vraiment pernicieux de la religion, c’est qu’elle nous enseigne que c’est une vertu que de se satisfaire de ne pas comprendre.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Richard Dawkins<br />
|citation=Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et je suis sûr que ce travail se fera. Jamais il ne se ferait si les scientifiques se satisfaisaient d’une réponse paresseuse par défaut telle que celles qu’encourage la « théorie du dessein intelligent ». Voici le message qu’un « théoricien du dessein intelligent » pourrait adresser aux scientifiques : « Si vous ne comprenez pas comment fonctionne une chose, peu importe, ne cherchez pas plus loin et dites que c’est Dieu qui l’a créée. Vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impulsion nerveuse ? Bien ! Vous ne comprenez pas comment les souvenirs sont stockés dans le cerveau ? Excellent ! Est-ce que la photosynthèse est un processus d’une complexité déroutante ? Merveilleux ! Je vous en prie, arrêtez de travailler à ce problème, laissez cela et faites appel à Dieu. Chers scientifiques, surtout ne travaillez pas sur vos mystères, confiez-les-nous car ils peuvent nous servir. Ne gaspillez pas une ignorance précieuse en la faisant disparaître par vos recherches. Nous avons besoin de ces merveilleuses lacunes pour en faire le dernier refuge de Dieu.<br />
|livre=Pour en finir avec Dieu<br />
|édition=Robert Laffont<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2008<br />
|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Jerry A. Coyne<br />
|citation=Pourquoi Dieu est-il considéré comme une explication à quoi que ce soit ? C’est un échec à expliquer, un haussement d’épaules, un « j’sais pas » déguisé en spiritualité et en rituel. Si quelqu’un impute une chose à Dieu, ce que cela signifie en général, c’est que comme il n’en a pas la moindre idée, il l’attribue à un esprit dans les cieux, impossible à atteindre et à connaître. Demandez une explication sur le lieu d’où vient ce gars, et il y a bien des chances que vous receviez une réponse vague et pseudo-philosophique disant qu’il a toujours existé, ou qu’il est en dehors de la nature. Ce qui, bien sûr, n’explique rien.<br />
|article=God in the Details: the Biochemical Challenge to Evolution<br />
|livre=Nature<br />
|numéro=383<br />
|date=1996<br />
|lien=http://pondside.uchicago.edu/ecol-evol/faculty/Coyne/pdf/Behe_review.pdf<br />
|titre=non<br />
}}<br />
<br />
{{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=Les scientifiques animés d'un véritable esprit d'humilité face aux processus naturels préfèrent ne tirer aucune conclusion des probabilités effectivement très faibles et des « trous explicatifs » auxquels on aboutit ''dans l'état actuel de nos connaissances''. Cette attitude se révèle d'ailleurs féconde : il arrive souvent que les failles dénichées par les antidarwiniens soient comblées quelques années plus tard par les avancées de la biochimie. On pourra, pour s'en rendre compte, se reporter à l'ouvrage du biochimiste Michael Denton (''Nature's Destiny'', 1997), où il reconnaît que les arguments antidarwiniens qu'il avait avancés dans son précédent livre (''Evolution. A Theory in Crisis'', 1985) ont été réfutés entretemps par le séquençage du génome, qui a montré que les arguments fondés sur la rareté des formes fonctionnelles étaient infondés. Il en va de même pour Michael Behe, qui a mis le doigt sur de vraies difficultés, de véritables énigmes, mais que l'on voit peu à peu se résoudre.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
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| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
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| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}{{Argument CONTRE<br />
| titre-argument = Il y a du mystère<br />
| résumé-argument = {{citation<br />
|auteur1=André Comte-Sponville<br />
|citation=J’aime mieux accepter le mystère pour ce qu’il est : la part d’inconnu ou d’inconnaissable qui enveloppe toute connaissance, toute existence, la part d’inexplicable que suppose ou rencontre toute explication. C’est vrai d’un point de vue ontologique : c’est ce que j’appelais plus haut le mystère de l’être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais. Mais c’est vrai aussi d’un point de vue physique ou scientifique. Pourquoi les lois de la nature sont-elles ce qu’elles sont ? Nous ne le savons pas davantage. Il est vraisemblable que nous ne le saurons jamais (puisqu’on ne pourrait les expliquer que par d’autres lois). Nommer ce mystère « Dieu», c’est se rassurer à bon compte, sans le lever. Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Pourquoi ces lois plutôt que d’autres ? Le silence, devant le silence de l’univers, me paraît plus juste, plus fidèle à l’évidence et au mystère.<br />
|livre=L’esprit de l’athéisme<br />
|localisation=<br />
|édition=Albin Michel<br />
|lieu=<br />
|date=2006<br />
|lien=<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-argument-détaillé = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
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| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
==== Objections à l'argument « Dieu est un concept bouche-trou » ====<br />
{{Objection<br />
| titre-objection = La science ne peut expliquer l'existence des phénomènes et lois physiques<br />
| résumé-objection = {{citation<br />
|auteur1=Frédéric Guillaud<br />
|citation=L’argument de Dawkins présuppose que toute forme d’ignorance peut être comblée par la science physique mathématisée. Or, ce n’est pas le cas. Le ''wishful thinking'' des scientistes, qui consiste à dire qu’« avec les progrès de la science, tout fini un jour par être expliqué », n’est pas toujours justifié. […] non, il existe vraiment des questions auxquelles nous pouvons savoir par avance, pour des raisons logiques, que la science ne pourra jamais répondre. La science peut en droit expliquer tous les phénomènes physiques à partir des lois et des conditions initiales. Mais il est par définition impossible qu’elle explique le fait qu’il existe des phénomènes physiques en général. De même, il est impossible qu’elle explique l’existence des lois. Assurément, elle peut dériver certaines lois d’autres lois plus fondamentales, mais il y aura bien à la fin (en supposant une science totalement réalisée) quelques lois, voire une seule loi fondamentale (décrite par la future et hypothétique ''Theory of Everything'') dont toutes les autres dériveront et qui ne sera elle-même pas expliquée par la science. Cette loi, par hypothèse, comprendrait un certain nombre de constantes, et s’appliquerait à des quantités arbitraires de matière qui apparaîtraient comme des faits bruts sans explication. De même, l’intelligibilité, la beauté, la simplicité des lois de la nature sont inexplicables par la science. Ces « ignorances » ne sont pas des ignorances que l’on puisse combler par la science : elles sont indépassables par la science. Affirmer : « Un jour la science nous dira pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien » n’a pas plus de sens que de dire « un jour la géométrie nous dira où se trouve l’espace ». La science n’a de validité qu’à l’intérieur de la sphère des phénomènes physiques, elle ne peut pas porter sur la question de savoir si la totalité des phénomènes physiques a ou non une cause. Tandis que la science se demande comment l’univers se transforme, la métaphysique se demande si l’existence de l’univers lui-même a une explication. Répondre à cette question, ou tenter de le faire, ce n’est en aucune façon répondre à une question à laquelle la science aurait pu (ou pourrait) répondre : ce n’est donc pas combler un trou. Le Dieu de la métaphysique n’est pas un ''God of the gaps''.<br />
|livre=Dieu existe<br />
|page=325-326<br />
|édition=Éditions du Cerf<br />
|lieu=Paris<br />
|date=2013<br />
|titre=non<br />
}}<br />
| titre-objection-détaillée = <br />
| titre-débat-connexe = <br />
| titre-objection1 = <br />
| résumé-objection1 = <br />
| titre-objection2 = <br />
| résumé-objection2 = <br />
| titre-objection3 = <br />
| résumé-objection3 = <br />
| titre-objection4 = <br />
| résumé-objection4 = <br />
| titre-objection5 = <br />
| résumé-objection5 = <br />
| titre-objection6 = <br />
| résumé-objection6 = <br />
| titre-objection7 = <br />
| résumé-objection7 = <br />
| titre-objection8 = <br />
| résumé-objection8 = <br />
| titre-objection9 = <br />
| résumé-objection9 = <br />
| titre-objection10 = <br />
| résumé-objection10 = <br />
}}<br />
<br />
{{Notes et références}}<br />
<br />
== Pour aller plus loin ==<br />
<br />
=== {{logo bibliographie}} Bibliographie ===<br />
<br />
==== Ouvrages généraux ====<br />
<br />
* L. Kolakowski, ''Philosophie de la religion'', Folio essai<br />
* B. Sève, ''La question philosophique de l'existence de Dieu'', PUF, coll. Philosopher<br />
* H. Kung, ''Dieu existe-t-il ?'', Le Seuil, 1974<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « pour » ====<br />
<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Frédéric Guillaud<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Dieu existe<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Le Cerf<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2013<br />
| lien = <br />
}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = Richard Swinburne<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = <br />
| livre = Y a-t-il un Dieu ?<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Ithaque<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2009<br />
| lien = <br />
}}<br />
<br />
==== Ouvrages plutôt « contre » ====<br />
<br />
* {{référence bibliographique|auteur1=Richard Dawkins|livre=Pour en finir avec Dieu|édition=Robert Laffont|lieu=Paris|date=2008|lien=https://www.fichier-pdf.fr/2015/05/08/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins/pour-en-finir-avec-dieu-richard-dawkins.pdf}}<br />
* {{Référence bibliographique<br />
| auteur1 = André Comte-Sponville<br />
| auteur2 = <br />
| auteur3 = <br />
| article = Dieu existe-t-il ?<br />
| livre = L'esprit de l'athéisme<br />
| numéro = <br />
| localisation = <br />
| page = <br />
| édition = Albin Michel<br />
| lieu = Paris<br />
| date = 2006<br />
| lien = <br />
}}<br />
* Onfray, ''Traité d'athéologie''<br />
* Freud, ''L'avenir d'une illusion''<br />
<br />
=== {{logo sitographie}} Sitographie ===<br />
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arguments_sur_l'existence_de_Dieu Page Wikipédia des arguments sur l'existence de Dieu]<br />
<br />
=== {{logo vidéographie}} Vidéographie ===<br />
<br />
== Débats connexes ==<br />
* [[Peut-on discuter rationnellement de l'existence de Dieu ?]]<br />
* [[La croyance en Dieu est-elle bénéfique ?]]<br />
<br />
[[Catégorie:Débats en construction]]<br />
[[Catégorie:Religion]]</div>Windreaver